Petites tâches et insertion font bon ménage. Comme les particuliers pour les titres-services, les entreprises peuvent pratiquer la mutualisation des services. À Seneffe, leCPAS1 et l’asbl Ecomons2 collaborent dans le cadre du plan Périclès pour créer la scrlfs Bricouvert, une entreprise à double objectif : offrir unjob à des personnes en difficulté et fournir aux sociétés du zoning proche des petits services, occasionnels, qui ne nécessitent pas de qualificationparticulière.
Dans la région du Centre, à Chapelle-lez-Herlaimont ou encore Morlanwelz, la vague des titres-services a vu naître une série de sociétéscoopératives à finalité sociale, destinées à fournir des tâches ménagères aux particuliers. Le succès chapellois de Proxemia a d’ailleursconduit à la création, à Seneffe, d’une petite sœur, Proxemiabis, dont les dernières statistiques (38 emplois créés en 36 mois) confirment laréussite. Pour le CPAS de Seneffe, il fallait poursuivre la dynamique, en se tournant cette fois vers les entreprises. Dès lors est né le projet de mettre sur pied« Bricouvert »3, une société qui aurait pour mission de proposer des petites tâches aux entreprises publiques ou privées des zoningsproches (Manage et Seneffe).
Parmi les tâches proposées figurent l’entretien du site et des abords (pelouses, haies, parkings); le nettoyage approfondi des bureaux, halls, machines ; lebrico-dépannage (petits travaux électriques, sanitaires) ; les petits travaux occasionnels de peinture, d’entretien général ; le nettoyage des véhicules sur site ;les livraisons ; les petites manutentions ou encore l’évacuation des déchets. Le principe consiste à mettre en commun les besoins de plusieurs entreprises de manièreà créer suffisamment de demandes pour générer des emplois à l’attention des personnes en difficulté.
Le CPAS seneffois s’est adjoint, dans cette opération, la collaboration de l’asbl Ecomons, active dans le domaine de l’économie sociale. Tous deux piloteront le projet dans le cadredu programme wallon Périclès 2 (Partenariat économique pour le redéploiement industriel et les clusters par l’économie sociale). Or, la premièreversion du programme Périclès connaît un succès mitigé : elle devait créer, en deux ans, 500 emplois et 18 nouvelles entreprises. Si le nombre d’entreprisescréées répond bien à la demande (30), elles n’ont toutefois généré que 250 emplois. Ecomons, a contrario, ne s’est pas maldébrouillée lors de cette première mouture, avec six entreprises et 89 emplois créés en deux ans, à la date du 31 décembre 2008.
L’EFT comme partenaire
« Le gouvernement a fait un appel à projets et notre asbl a été sélectionnée, explique France Lhoir, développeur Périclès, pourEcomons. Il faut savoir que l’on parle d’emplois d’insertion. Nous avons été engagés pour créer des contrats à durée indéterminée àl’attention des personnes peu qualifiées. Or les personnes qui sont visées ne sont pas prêtes à se lancer dans le marché du travail sans encadrement. L’idéalserait de passer par une entreprise de formation par le travail (EFT) qui propose déjà des formations. »
« Le CPAS de Seneffe a la chance de pouvoir disposer d’une EFT pour l’entretien des parcs et jardins, nous sommes donc l’interlocuteur privilégié »,précise Alain Bartholomeeussen, président du CPAS seneffois. « Et il y a un zoning pour lequel nous nous rendons compte qu’il existe un marchélocal. » Au cours des mois qui vont suivre, le CPAS et Ecomons peaufineront le business plan de la future société, qui prendra le statut de sociétécoopérative à finalité sociale. Les services du CPAS ont par ailleurs entamé les démarches pour lister les besoins des entreprises du zoning. L’intention estde lancer le service Bricouvert pour l’automne 2009. Dans le cadre du programme Périclès, la société pourrait disposer d’un accompagnateur social gradué (partranche de 10 emplois créés). « L’obligation est de ne pas proposer de produits moins chers que dans les secteurs concernés. Les travaux de type Périclèsn’intéressent pas les entreprises locales, car ils sont considérés comme non rentables. Il faut cependant être attentifs à ne pas détricoter la situationéconomique de la région », poursuit France Lhoir. Les partenaires sont aujourd’hui à la recherche d’un site pour implanter Bricouvert.
1. CPAS de Seneffe :
– adresse : rue de Chèvremont, 1/1 à 7181 Arquennes
– tél. : 067 87 44 80.
2. Ecomons :
– adresse : av. du Coq, 84 à 7012 Jemappes
– tél. : 065 56 92 62
– courriel : info@ecomons.be
-site : www.ecomons.be
3. Françoise Marcil – gsm : 0473 53 86 04 – courriel : f.marcil@seneffe.be