À l’initiative du Csef de Charleroi (Comité subrégional de l’emploi et de la formation)1, le 3 octobre, différents orateurs ont pris la parole afin decommenter leur vision des pénuries de main-d’œuvre en 2001. Un consensus général se fait autour de ce problème tout aussi général, mais dontdifférentes solutions se profilent.
Le premier fut Michel Vanquathem (conseiller à la formation d’Agoria Hainaut-Namur2ý. Son analyse de la situation est basée sur une enquête sur le recrutementeffectuée auprès de 200 entreprises (soit 68% de l’emploi sectoriel) entre juillet 2000 et juin 2001 sur le territoire de Hainaut-Namur et Liège-Luxembourg. Sur la base decette enquête, Agoria a pu établir le top 10 des métiers souffrant de pénurie : soudeur 22%, opérateur machines-outils 16%, ajusteur-riveur 12%, ingénieurindustriel mécanicien 12%, ajusteur 12%, opérateur machines-outils à commande numérique 6%, mécanicien mýnteur 5%, ingénieur civil mécanicien5%, tôlier 5%, tuyauteur 5%. Au total près de 1.700 embauches seraient prévues selon l’enquête, mais resteraient insatisfaites. Des campagnes d’affichage ontété menées, mais le résultat n’est pas toujours quantifiable précisément.
Et demain? Agoria va poursuivre les actions en cours, lancer plusieurs nouvelles formations pour des demandeurs d’emploi. Ils soutiendront également une formationd’ingénieurs de production en alternance et participeront “à toutes les actions qui mènent à la revalorisation des études ou métiers dont lesentreprises ont besoin”.
Pour Caterpillar3 et Alstom4, les choses sont identiques mais les entreprises ont mis sur pied différentes actions de formation internes afin de pallier les manques de personnel. Mais pourPhilippe Évrard, “la pénurie est un élément concurrentiel supplémentaire et une opportunité de remises en question et de progrès.”L’entreprise doit s’y adapter, comme à d’autres réalités.
Les “technologies clés” de la Wallonie…
ýne autre piste a été suivie par l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie du Valenciennois). Depuis dix ans, leur action tourne autourd’une information auprès des jeunes collégiens, lycéens et universitaires afin de leur montrer la réalité et la modernité de l’industrie. L’infoest dispensée sous forme de rencontres ou de stages de 6 à 8 demi-journées. De retour en milieu scolaire, les jeunes font part de leur expérience personnelle aux autrescondisciples. Depuis 1991, 2.300 élèves et 93 entreprises ont bénéficié de cette expérience.
De son côté, la Région wallonne5 a largement présenté les résultats d’une étude sur les 40 technologies clés pour la Wallonie àl’horizon 2010 censée éclairer les choix des différents acteurs, universités, entreprises, centre de recherche, pouvoirs publics,… et améliorer lavisibilité du potentiel technologique de la Wallonie. Parti de 350 technologies, le choix s’est transformé en 40 au terme de l’étude. Le programme expérimentalde « grappage » a retenu : la reconnaissance vocale, les outils de programmation et les nouveaux produits multimédia, le traitement du signal, la gestion intégrée etsécurisée du document électronique, le recyclage des matériaux réfractaires ainsi que le prototypage rapide.
Le secteur de la construction demandeur
Serge Bouchet, représentant le Fonds de formation de la construction6, confirme le manque de maçons, coffreurs-ferrailleurs, foreurs, poseurs de canalisations, poseurs de voiesferrées, réparateurs en béton, carreleurs, couvreurs, monteurs en chauffage et sanitaire, menuisiers d’aménagement intérieur, poseurs de parquets, vitriers etchefs d’équipe. Il devait constater que malgré toutes les mesures prises à ce jour, en formation normale, en entreprise, en alternance, le nombre des candidats resteinsuffisant pour combler l’appel du secteur. Or, selon les résultats d’une enquête sectorielle récente, celui-ci propose l’engagement de 9.000 candidats pour laWallonie. Pour Serge Bouchet, l’enseignement et les opérateurs de formation peuvent honorer seulement 50% de cette demande.
Au Cefora7, et sur la base d’une enquête de consultants en intérim, la pénurie a été décrite en termes de fonctions critiques, détectéesselon trois axes : le degré de difficulté, les causes et les besoins de formation. Cefora établit que pour les ouvriers il y a stabilisation à 24 fonctions enpénurie, pour les employés le nombre passe de 21 à 26 depuis 1999.
1 CSEF Charleroi, av. Général Michel, 1A à 6000 Charleroi, tél. : 071 30 41 41, fax : 071 30 42 07, contact : Renaud Bierlaire.
2 Agoria Hainaut Namur, rue Puissant, 15 à 6000 Charleroi
3 Caterpillar, av. des États-Unis à 6041 Gosselies
4 Alstom, rue Cambier Dupret, 50-52 à 6001 Charleroi
5 Ministère de la Région wallonne, Direction générale de la recherche et des technologies nouvelles, av. Prince de Liège, 7 à 5100 Jambes
6 Fonds de Formation de la Construction, rue de la Réunion, 2 à 7000 Mons
7 Cefora, av. Plasky, 144 à 1030 Bruxelles.
Archives
"Le CSEF de Charleroi se penche sur "la" pénurie de main-d'œuvre"
Agence Alter
19-11-2001
Alter Échos n° 109
Agence Alter
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