Après avoir investi environ 4 millions d’euros dans sa région via son « Fonds la Wartoise » (clôturé après avoir soutenu 48 projets), et via unesérie d’actions menées en direct, la Fondation Chimay-Wartoise lance une nouvelle initiative sous le slogan « Cap 2010 ».
En 1996, l’Abbaye de Scourmont décidait de rassembler ses activités économiques (principalement sa fameuse brasserie et sa fromagerie) dans une fondation baptiséeFondation Chimay-Wartoise. Celle-ci recouvre deux fonctions principales : la première est la coordination des activités des diverses sociétés issues de l’Abbaye ; laseconde est de « travailler activement au développement industriel et social de l’environnement local », prenant en cela le relais de l’Abbaye.
Fonds d’entreprises La Wartoise, comment ça marchait
Afin de réaliser ce second axe, la Fondation a décidé de soutenir des projets locaux de développement, et a ainsi constitué en 1998 et pour quatre ans le Fondsd’entreprise « La Wartoise » au sein de la Fondation Roi Baudouin, et l’a doté de 2 millions d’euros répartis sur les quatre années. Au quotidien, le Fondsétait géré par la Fondation Roi Baudouin, à partir d’un bureau occupé à Chimay par une personne, Marco Bertolini, permettant ainsi l’accueil des porteurs deprojets intéressés. Les décisions sur l’attribution des moyens dépendaient quant à elles du comité de gestion, instance paritaire entre les deux fondations,présidée par une personnalité extérieure neutre. Ce comité dans ses choix, se basait évidemment sur des critères, dont le principe estrésumé dans les trois balises suivantes :
1 Émaner des porteurs de projets locaux, associations ou entreprises ;
2 Concerner la zone d’action limitée aux communes de Chimay, Momignies et Couvin ;
3 Toucher un des trois axes d’action suivants :
> actions par ou pour les jeunes
> actions par ou pour les femmes
> actions pour le développement économique ou touristique.
Outre ces balises, le « Comité de gestion » recevait également, l’avis d’un comité d’accompagnement. Ce comité était à la fois composéde personnes issues de la région et actives dans les milieux pouvant voir émerger des projets. Parmi les 48 projets soutenus, on trouve à titre d’exemple : la rénovationde la Maison de la Croix-Rouge à Chimay et Momignies, la création d’une radio d’école complètement réalisée par les enfants, l’organisation d’unservice de nuit et une aide à l’équipement pour les nouveaux travailleurs de l’asbl « Aides à domicile en milieu rural », une centrale d’appel, la réalisationde plans de mobilité pour la Maison de la Mobilité, etc.
Bilan
Fin 2002, après quatre années de fonctionnement, 100 projets ont été présentés, 55 conventions signées, 48 projets réalisés et ladotation totale se monte à 1 983 148 euros (79 % pour les projets et 21 % pour le fonctionnement). L’axe « Femmes » représente 19,7 % des projets soutenus (14,5 % en termesde montants accordés), l’axe jeunes représente 37,2 % (47,4 % au niveau des montants) et l’axe économique, 43,1 % (38,1 % des montants accordés).
Arrivé à échéance, le Fonds d’entreprise a été évalué tant en interne qu’en externe et revu principalement dans sa forme. Premier lifting :le fonds quitte la Fondation Roi Baudouin et est rapatrié au sein de la Fondation Chimay Wartoise. Il change par la même occasion de nom : le fonds d’entreprise la Wartoise (quisemble-t-il prêtait à confusion avec la fondation Chimay-Wartoise) est rebaptisé Action régionale « Cap 2010 ». Pourquoi 2010 ? Didier Clarinval, nouveau« manager » de Cap 2010 explique : « “Cap 2010 !”, c’est la conviction de la Fondation que s’attaquer aux causes des problèmes, pendant les septprochaines années, mènera la région de Chimay – Momignies – Couvin plus loin que simplement administrer des remèdes. »
Comment ça marchera ?
« Une stratégie existe, d’ores et déjà, résultat d’un travail réalisé par un Comité Stratégique’ composé dereprésentants de la Fondation et d’une série de personnalités extérieures (issus de la région ou non, y compris un représentant de la Fondation RoiBaudouin, ex-partenaire dans le ‘Fonds la Wartoise’, explique Didier Clarinval. Dans la nouvelle structure le comité de gestion et le comité d’accompagnement n’existent plus.»
Cette stratégie, en ce début 2003, met en évidence les publics cibles suivants :
> les jeunes2,
> les entreprises (marchandes et non-marchandes),
> les acteurs de développement local.
On abandonne donc l’axe « femmes » et des axes tels que citoyenneté, formation, éducation, culture, plus transversaux et moins pointés vers un public-cible ne sontpas retenus pour la nouvelle formule.
La sélection des projets, projets s’intégrant dans la stratégie mais répondant également à une série d’autres critères, seraensuite réalisée par des « Jurys ». Innovation ici assez importante, la Fondation a souhaité associer à cette sélection des acteurs de la région,le président du jury est un directeur d’école. « Près de 25 personnes ont été ainsi approchées en ce début 2003 et ont reçu laproposition de participer, occasionnellement, à cette mission importante qu’est le choix des projets à soutenir, précise Didier Clarinval. Provenant de mondes variés(économique, social, éducatif…), elles seront également des relais pour la Fondation et pourront faire circuler l’information afin qu’aucun bon projet nemanque l’opportunité d’être examiné et éventuellement sélectionné. » À noter qu’au sein du comité stratégique, unreprésentant des autorités locales, en l’occurrence le bourgmestre de Momignies, devrait siéger. Une amélioration certaine par rapport à l’ancienne structureoù il avait été omis d’intégrer un représentant des autorités locales alors que l’objectif principal était de réaliser du développementlocal…
Au niveau budget, les moyens ont été augmentés puisque Cap 2010 bénéficiera d’un budget d’un million d’euros par an (comprenant également les frais depersonnel et le suivi des anciens projets). L’équipe s’est elle aussi agrandie, ainsi on passe d’une personne à trois personnes (un manager et deux chargés de projet), ce quidevrait permettre d’effectuer un véritable accompagnement du projet et non une simple distribution de subsides comme cela a pu être le cas faute de personnel suffisant. Reste àvoir maintenant si Cap 2010 à présent coupée de la Fondation Roi Baudouin, qui lui donnait un certain gage de pluralisme et apportait sa notoriété, arriveraà ouvrir autant de portes… dans une région encore très pilarisée. Autre défi de taille : passer du soutien individualisé à dudéveloppement intégré en créant des réseaux, des rencontres entre porteurs de projets, un aspect qui, selon de nombreux porteurs de projets soutenus par le Fondsd’entreprise, manquait cruellement dans l’ancienne structure.
1. Fondation Chimay-Wartoise, Action régionale « Cap 2010 », Grand Rue, 1 à 6460 Chimay, tél. : 060 21 49 35,
fax : 060 21 17 55, courriel : cap2010@wartoise.be
2. Fin février, la Fondation lançait ainsi un appel à projets « Jeunes ». À destination des jeunes eux-mêmes et des intermédiaires, tant dans lecadre scolaire qu’extra-scolaire. Les projets concernent ce public dans leur formation, dans leur éveil, dans leur engagement ou dans leur action d’entreprendre. Lespremières sélections de projet auront lieu d’ici fin mai, sur base d’un dossier à rentrer auprès de la Fondation Chimay – Wartoise. D’autres appelsspécifiques suivront au fil de l’année concernant les entreprises (marchandes et non marchandes) et les acteurs de développement local.