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Regard critique · Justice sociale

Le groupe Idelux se penche sur le développement durable

Les intercommunales Idelux et Idelux Projets publics planchent sur le développement durable et sortent quelques projets de leurs cartons.

25-09-2011 Alter Échos n° 323

Les intercommunales Idelux1 et Idelux Projets publics planchent sur le développement durable et sortent quelques projets de leurs cartons. Présentation.

Membres du groupe Idelux-AIVE-Idelux Finances-Idelux Projets publics, les deux intercommunales ont fait du développement durable une de leurs principales préoccupations. Un sujetbien dans l’air du temps. « Le développement durable nous paraît en effet être un truisme. Développer de l’économie sans se soucier de l’environnement n’aplus aucun sens, à plus forte raison dans la province du Luxembourg qui a un potentiel vert des plus importants avec près de 100 000 hectares situés en zone Natura2000 », explique Jacques Hansel, directeur du département développement de projets. Inscrit dans le contrat de gestion 2008-2010, le développement durable prendaujourd’hui différentes formes.

Un parc certifié Valideo

Premier domaine touché par le vert : les parcs d’activités économiques. Le PAE de Tenneville vient d’être certifié « développementdurable » grâce à l’obtention du label Valideo (voir encadré). Le premier dans le cas, d’après Idelux. « Néanmoins notre réflexionà ce niveau est antérieure à la réflexion de certification, explique Jacques Hansel. Dans les années ’60-’70, on créait des zonings économiques avectout ce que cette sémantique signifie. Cela fait quinze ans que nous tentons de dépasser cette vision en mettant en place des parcs d’activité économique où nousessayons, dès la mise en place de l’opération, d’avoir un plan général de l’équipement de toute la zone [NDLR emplacement des espaces publics, réflexiond’intégration et d’esthétisme, intégration de plans d’eau, conditions urbanistiques et d’implantation]. Cela peut paraître aberrant, mais, il y a trente ans, on travaillaitpar phases et on n’avait pas de réflexion globale sur toute la zone. »

Sur son site web (www.valideo.org), Valideo se présente comme « une démarche volontaire de certificationqui permet de donner une appréciation pour des projets immobiliers durables et qui stimule les parties concernées de la construction à concevoir et mettre en œuvre desprojets immobiliers durables. Valideo leur permet d’évaluer et d’objectiver la performance globale d’une construction, sur base de quatre thèmes principaux : siteet construction, gestion, confort et santé, valeur sociale. » Mis au point par les chercheurs du CSTC (Centre scientifique et technique de la construction) en collaboration avecSECO (un bureau de contrôle technique pour la construction), Valideo est encadré par la BCCA (Belgian construction certification association).

Concernant le parc de Tenneville, dont le projet fut élaboré en collaboration avec Matriciel2, qui a étudié le projet dans le but d’obtenir la certification,« nous avons voulu aller plus loin, explique Julie Collin, chef de projet. Il s’agissait donc d’obtenir une certification développement durable. Nous nous sommes cependant renducompte qu’il n’existait aucun outil pour l’aménagement de parc d’activités à ce niveau. Ce qui nous a poussés à nous tourner vers la démarche Valideo, quiest en train de prendre sa place en Belgique. »

Divisé en quatre thèmes principaux, le développement durable à la sauce Valideo/parc d’activité comprend une bonne intégration paysagère,l’élaboration d’une charte urbanistique fixant un cadre global afin d’assurer la continuité de la démarche environnementale (inciter notamment à une démarcheéconome en énergie), la mise en œuvre d’une politique environnementale formalisée dans la charte, la mise en place d’un réseau séparatif d’évacuationdes eaux, l’aménagement des surfaces non bâties en espaces verts, l’aménagement du parc favorisant l’utilisation de la lumière naturelle, la prise en compte de la pollutionélectromagnétique ou encore la limitation de l’impact de la circulation locale. Le hall relais situé sur le site devrait également être reconnu en tant queValideo.
Outre ces préoccupations relatives à l’aménagement du parc, la dimension développement durable s’applique également à l’implantation des entreprises età la gestion et à l’animation du parc d’activité (gestion des déchets, co-voiturage, équipements collectifs).

Le parc d’activité Galaxia dédié aux applications spatiales est également cité en exemple. « L’agence spatiale européenne est présenteau Luxembourg depuis 1968, explique Michel Ponthieu, responsable spatial et haute technologie. Il convenait donc de créer une structure qui puisse accueillir les entreprises actives dans cedomaine. » Un centre d’entreprises a été créé et inauguré en décembre 2008. Il abrite aujourd’hui six entreprises. Le bâtiment serait,d’après Michel Ponthieu, « le plus grand bâtiment de Belgique avec production photovoltaïque intégrée », couvrant 91 % des besoins du centred’entreprise qui se veut le cœur d’un parc d’activité à développer.

Un éco-quartier à Marbehan

Autre point important pour Idelux : le développement d’un éco-quartier à Marbehan, le premier développé par l’intercommunale. A l’heure actuelle, le projetfait toujours l’objet d’une procédure de site à réaménager qu’il convient de mener à terme avant de lancer l’appel à partenaires mais Harold Noirot, chef deprojet, lève néanmoins un coin du voile. « Nos projets d’éco-quartier comportent cinq principes sous-jacents, explique-t-il. Il y a les aspects liés àl’aménagement du territoire, ceux liés à la performance environnementale, les aspects sociaux, la démarche participative et une dimension architecturale. »

Concernant la dimension aménagement du territoire, l’éco-quartier à naître se situera en noyau de village, ce qui implique notamment une proximiténécessaire avec des moyens de transports collectifs (gare de Marbehan, gare des bus) et une série de services. La densité des habitations sera également« relativement forte », d’après Harold Noirot. « Nous sommes sur des sites privilégiés », explique-t-il avant de préciser quele quartier devrait compter 120 à 130 logements et se déploiera sur 3,7 hectares pour 50 % de maisons unifamiliales et 50 % d’appartements. Au niveau de la performanceenvironnementale, les besoins en énergie du quartier seront limités au maximum (isolation thermique, mitoyenneté, réflexion sur l’orientation des bâtiments,utilisation d’énergies renouvelables, maintien de l’eau de pluie sur le site). Des arbres classé
s comme « très intéressants » serontpréservés et intégrés au développement du projet. Le site sera également exclusivement piétonnier.

Concernant la dimension sociale, Harold Noirot précise que l’intercommunale n’est pas une opératrice de logements sociaux. « Nous essayons de garantir une certainemixité en proposant de logements de tailles et de types divers, ce qui permet des prix d’accession variés. Nous n’offrons pas de « monoproduits » afin d’accueillir des personnes ayant desbesoins différents. Et concernant le logement social, s’il faut bien évidemment un intérêt de la part de la société wallonne du logement, nous pouvonsdiscuter ensemble afin d’implanter du logement dans certains lots de notre projet. » La dimension participative quant à elle est caractérisée par une présentation duprojet, le plus tôt possible, à la population, qui l’aurait bien accueilli. En qui concerne l’architecture, l’unité du projet est favorisée. « Bien sûr,explique Harold Noirot, il faut que tout cela prenne place dans un montage financier qui tienne la route. »

1. Idelux :
-adresse : drève de l’Arc-en-ciel, 98 à 6700 Arlon – Belgique
– tél. : 063 23 18 11
– site : www.idelux-aive.be

2. La SA Matriciel a pour but de répondre aux demandes de conseils et d’études, dans le cadre de projets d’architecture publics ou privés, dans les domaines del’énergie (physique du bâtiment, techniques spéciales et énergies renouvelables), de l’éclairage naturel et artificiel, des matériaux, del’eau, du confort et de la certification environnementale. Matriciel, place de l’université, 25 à 1348 Louvain-la-Neuve
– tél. : 010 24 15 70
– courriel : bruyere@matriciel.be

Julien Winkel

Julien Winkel

Journaliste

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