Jean-François Kahn et Edwy Plenel étaient les invités volubiles de Wolubilis ce mercredi soir pour un débat sur «le journalisme, pour quoi faire ?» Deux journalistes de renom, aux idées différentes, voire parfois carrément opposées.
Parmi les nombreux sujets abordés, focus sur la responsabilité du journalisme et des médias dans les événements du début d’année et, plus récemment, dans la montée du FN aux dernières élections de la quatrième circonscription du Doubs.
Selon Plenel, le journalisme, c’est, comme Spinoza l’entendait, «ni rire, ni pleurer mais comprendre». Le journaliste ne serait pas là pour «ajouter de l’émotion» ni pour donner son opinion mais pour prendre de la distance.
En partie du même avis, Kahn estime cependant que «tout passe par l’opinion», partant du principe qu’ «on ne débusque pas une information par hasard. Lorsque l’on cherche de l’information, on est guidé par une opinion qui nous pousse à aller chercher à certains endroits». Il serait selon lui absurde de revendiquer un journalisme qui ne serait pas engagé, puisque cela impliquerait «un journalisme qui se fout de la faim dans le monde, de la démocratie».
L’honnêteté du journalisme résiderait dans la reconnaissance de sa subjectivité. «L’intérêt du journalisme, explique M. Kahn, est de contribuer à la recherche d’une solution face aux problèmes de société mais cela ne signifie pas que le journaliste divulguerait des informations erronées».
Pour approfondir le sujet :
Faut-il croire les journalistes ? Philippe Gavi, Edwy Plenel, Jean-François Kahn et Serge July, Éditions Mordicus, 2009.