Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Le logement bruxellois sera passif et ses habitants aussi

Le passage au passif a nécessité un changement de mentalités chez les acteurs de la construction. Les occupants devront aussi apprendre à devenir « passifs ».

10-05-2010 Alter Échos n° 294

Le passage au passif a nécessité un changement de mentalités chez les acteurs de la construction. Les occupants devront aussi apprendre à changer leurs habitudes.

Les deux ministres écolos bruxellois Évelyne Huytebroeck1 (Écolo), en charge de l’Énergie et de la Rénovation urbaine, et ChristosDoulkeridis2 (Écolo), en charge du Logement, ont décidé que tous les nouveaux logements régionaux devront désormais répondre au standard passif.Pour être concrets, quoi de plus logique que de présenter leurs ambitions sur le chantier d’un bâtiment passif. Rendez vous fut donc fixé à la presse ce 3 mai aun° 8, rue de Suède – à deux pas de la gare du Midi. Là, depuis juin 2009, la Société de développement de la Région de Bruxelles-Capitale(SDRB) s’est attelée à la construction du premier bâtiment passif collectif bruxellois. Le bâtiment Midi-Suède comptera trente logements et permettra un gain enénergie de chauffage de l’ordre de 80 % par rapport à un immeuble conventionnel. L’investissement global s’élève à 6 800 000 euros, dont2 422 000 euros ont été financés par la Région bruxelloise. L’ambition de la SDRB est de construire quelque 2 000 logements passifs d’ici cinq ans. De quoiréduire de 220 000 tonnes sur trente ans la production de CO2.

Pour la Société de logement de la Région de Bruxelles-Capitale (SLRB) et le Fonds du logement, la préoccupation n’est pas qu’environnementale. « Il s’agitavant tout, pour le locataire, du coût final de son logement : le loyer + les charges. Or, dans certains immeubles de logements sociaux, les locataires paient parfois autant de charges dechauffage que de loyer ! » Christos Doulkeridis insiste sur le fait que « les occupants bénéficieront de très sensibles baisses de consommation de chauffage(jusqu’à 90 %) sans avoir à subir de hausse du coût du loyer social lié au surcoût de la construction du logement passif (actuellement + 200euros/m2). » Actuellement, le passage au passif concerne 3 131 unités, soit une économie de 344 000 tonnes de CO2 sur 30 ans.

Un changement de mentalités

Le passage au passif a nécessité un changement de mentalités dans le chef des opérateurs privés et publics. Certains se rappelleront sans doute qu’en septembre2007, lors d’un symposium consacré à la « maison passive », Évelyne Huytebroeck, déjà ministre bruxelloise de l’Énergie, avait alorsprésenté ses intentions en la matière. Elle poussait le secteur de la construction à s’engager dans cette voie, d’autant qu’elle estimait cela techniquement etbudgétairement possible. À l’époque, elle s’était réjouie de l’intérêt croissant des ménages, des investisseurs privés et des organismespublics (tels que la SDRB et la SLRB) pour le passif. Aujourd’hui, il semble qu’on soit bien passé des intentions aux réalisations.

Maintenant, il convient aussi de s’atteler au changement des mentalités des occupants de logements passifs. C’est pourquoi ceux-ci bénéficieront d’un accompagnementspécifique et adapté pour avoir des réponses à des questions très pratiques, ayant trait à la vie courante, aux éventuelles habitudes àchanger, aux choses à faire ou ne pas faire dans une maison passive. « Différentes expériences sont en cours dans ce domaine à la Ville de Bruxelles, au CPAS dela Ville, au Foyer bruxellois, à la Commune de Molenbeek, signalent les ministres dans leur communiqué. La SDRB vient, par ailleurs, de publier une brochure Habiter un logementdurable qui explique le gain environnemental de la construction et du bon usage d’un logement durable. »

1. Cabinet d’Évelyne Huytebroeck, ministre de l’Énergie et de la Rénovation urbaine :
adresse : rue du Marais, 39-43 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 517 12 00
– site : http://evelyne.huytebroeck.be
2. Cabinet de Christos Doulkeridis, secrétaire d’État au Logement :
– adresse : bd du Régent 21-23, à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 506 33 11
– courriel : info@doulkeridis.irisnet.be
– site : www.doulkeridis.be
3. SDRB :
– adresse : rue Gabrielle Petit, 6 à 1080 Bruxelles
– tél. : 02 422 51 11
– courriel : info@sdrb.be
– site : www.sdrb.irisnet.be

Baudouin Massart

Pssstt, visiteur, visiteuse du site d'Alter Échos !

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, notamment ceux en lien avec le Covid-19, pour le partage, pour l'intérêt qu'ils représentent pour la collectivité, et pour répondre à notre mission d'éducation permanente. Mais produire une information critique de qualité a un coût. Soutenez-nous ! Abonnez-vous ! Et parlez-en autour de vous.
Profitez de notre offre découverte 19€ pour 3 mois (accès web aux contenus/archives en ligne + édition papier)