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Regard critique · Justice sociale

Le Logis châtelettain mise sur l'intervention sociale

Issu du remembrement du secteur, le Logis châtelettain1 fait partie de ses sociétés de logements de services publics (SLSP) particulièrement attentiveà l’aspect social. Son service social travaille en étroite collaboration avec les partenaires locaux.

19-10-2007 Alter Échos n° 238

Issu du remembrement du secteur, le Logis châtelettain1 fait partie de ses sociétés de logements de services publics (SLSP) particulièrement attentiveà l’aspect social. Son service social travaille en étroite collaboration avec les partenaires locaux.

En 2005, le Logis châtelettain est né de la fusion de trois SLSP : l’Habitation moderne à Châtelet – avec sa régie de quartier –, le Foyer familialà Bouffioux et le Foyer moderne à Chatelineau. Laurence di Nunzio a d’abord travaillé comme médiatrice sociale à la Régie de quartier avant de devenir chefdu Service social du Logis, ce qui permet de faire le lien entre le Logis et la Régie.

« Quand on analyse notre public, on constate qu’il est de plus en plus en décrochage, raconte-t-elle. En moyenne, on compte 75 % d’inactifs pour 25 % d’actifs dans le logement socialwallon. Chez nous, il y a 78 % d’inactifs, ce qui entraîne toute une série de problématiques. Soit on les gère, soit on ne gère pas. » Or, lessociétés de logements sont de plus en plus confrontées :
• à des arriérés de loyers liés au surendettement des locataires ;
• à des problèmes de voisinage du fait, entre autres, de la présence permanente des locataires dans leur logement ;
• à des dégradations de logements découlant de l’instabilité de certains locataires.

Les actions

Face à ces problématiques, le Service social a développé une palette de réponses. « Pour les arriérés de loyers, nous privilégions lagestion à l’amiable, explique Laurence di Nunzio. Dès le premier mois de retard, on envoie un rappel. S’il n’y a pas de réaction, on demande à la personne de venir cheznous, on ne s’impose pas chez elle. » Lorsqu’il y a des dettes, le service analyse la situation afin de mettre sur pied un plan d’apurement réaliste. En cas de surendettement, lapersonne est orientée vers un service spécialisé. S’il faut passer à une phase judiciaire, le Service Gestion locative prend le relais. « On a malheureusementquelques expulsions chaque année, quand la personne ne répond plus. Mais le fait de venir avec quelque chose en amont permet d’éviter un maximum d’expulsions. »

Sur les trois sites, des permanences sociales permettent de faire de la guidance budgétaire, du psycho-social… « C’est dans ce contexte qu’on traite des plaintes des locataires :humidité, conflits de voisinage, dossier qui n’avance pas. On procède à une écoute active des locataires, on reformule la plainte et après on la dispatche vers leservice approprié. »

Des partenariats existent avec la Régie de quartier, le Centre coordonné de l’enfance, l’AMO (aide en milieu ouvert) « Visa jeunes », le CPAS, etc. De cettemanière, il est possible d’appréhender l’ensemble des problèmes d’une personne : emploi, formation, alphabétisation, garde d’enfants, surendettement….

Des logements pour les candidats-réfugiés

Le Logis châtelletain se distingue par sa volonté d’accueillir des candidats-réfugiés politiques. « Ils ont accès aux activités mises en place pourles autres locataires. Nous leur donnons une information pour la mise en ordre de leurs papiers et nous collaborons avec le CRIC (Centre régional d’intégration de Charleroi) pour leregroupement familial. »

Ainsi, un candidat-réfugié politique, inscrit au CPAS de Châtelet, avait trouvé à se loger au Logis et sa famille l’avait rejoint. Cependant, vu que sa demanded’asile avait été rejetée, le CPAS lui a coupé l’aide sociale et il n’a plus pu payer le loyer. Pour le CPAS, la seule solution était de placer la famille dans uncentre d’accueil. Le Service social a plutôt proposé de figer le loyer et le montant de la dette pendant six mois avec l’accord du Logis. Le candidat-réfugié, qui percevaittoujours les allocations familiales, a pu, après quelques mois, recommencer à payer son loyer. Enfin, sa situation s’est régularisée à l’issue d’un recours.Aujourd’hui, le Service social suit toujours ces personnes. « L’épouse suit un cours de français (alpha) et a un intérêt pour les nouvelles technologies. Maintenantque la famille est sortie de ses difficultés, l’aspect insertion peut-être envisagé via la Régie de quartier. »

Pour Laurence di Nunzio, l’action sociale sert non seulement les intérêts des locataires, mais elle est également bénéfique financièrement pour lesSLSP.

1. Logis châtelettain :
– adresse : rue de la Loi 40 à 6200 Châtelet
– tél. : 071 24 31 40
– site : http://www.lelogischatelettain.be

Baudouin Massart

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