Alors que les expériences de microcrédit connaissent des fortunes diverses dans le monde, microStart estime avoir fait la preuve de la pertinence de son modèle. Et de son utilité sociale comme instrument complémentaire des politiques publiques de lutte contre le chômage.
C’est en tout cas ce que fait valoir une étude menée par la Vlerick Business School à la demande de l’institution bancaire. La Vlerick s’est intéressée aux 315 premiers bénéficiaires d’un microcrédit auprès de microStart.
Malgré le contexte économique dégradé, l’enquête montre que le taux de pérennité des entreprises aidées par cet organisme reste stable. Après 1,5 à 3,5 ans d’activité, 60% des personnes interrogées sont toujours à la tête de leur entreprise. Et, parmi ceux qui ont arrêté leur activité, 21% ont retrouvé du travail auprès d’un autre employeur. Le taux de remise à l’emploi est aussi assez élevé, conclut l’étude, qui signale que 50% des personnes qui ont obtenu un microcrédit étaient sans emploi avant l’octroi de celui-ci. En somme, le microcrédit a servi de marchepied social.
Malgré des taux d’intérêts élevés (9,85%), le microcrédit serait également un bon outil de lutte contre le travail au noir. Selon la Vlerick, 19% des bénéficiaires travaillaient dans l’économie souterraine avant de se tourner vers l’agence. Ce chiffre tombe à 2% après l’octroi du crédit et l’accompagnement de l’entreprise naissante.
Économies pour l’État
Un autre indicateur suscite la satisfaction de microStart : les microcrédits qu’elle a octroyés auraient permis une économie de 2,21 millions d’euros par an pour les pouvoirs publics. Le gain en recettes fiscales est estimé à 1,12 million d’euros et l’économie en allocations et prestations sociales à 1,09 million d’euros, selon l’étude.
Créée en 2011 en partenariat avec BNP Paribas Fortis, l’agence de microcrédit solidaire microStart est actuellement présidée par Philippe Maystadt, ex-ministre des Finances et ancien président de la Banque Européenne d’Investissement (BEI). Sa spécificité : la lutte contre l’exclusion sociale et le chômage. En effet, l’institution finance essentiellement des personnes exclues du système bancaire et désireuses de créer ou de développer une petite activité d’indépendant. L’agence présente aussi la particularité d’accompagner ses prêts d’un service de conseil gratuit, réalisé par des experts bénévoles.
Pour aller plus loin :
Notre dernier numéro d’Alter Échos fait le point sur le microcrédit au travers d’une enquête de fond: «Microcrédit: sortez accompagné».
À lire également dans ce dossier :
Premiers pas dans le micro-entrepreneuriat
Un peu de tout (et n’importe quoi)
Alex Houtart, BNP Paribas: «Il n’y a pas lieu d’agir en termes de compétition»
Du Sud au Nord: encore du crédit pour les microprêts?