Le 8 avril dernier, la Commission européenne a approuvé une proposition pour une nouvelle stratégie européenne de l’emploi plus efficace permettant lacréation de plus d’emplois, d’emplois de qualité et la mise en place d’un marché du travail inclusif1.
Au même moment, les grandes orientations des politiques économiques pour 2003-2005 (GOPE) ont également été adoptées2. Cette concordance est unepremière. Le paquet « emploi » 2003 se compose des nouvelles lignes directrices pour l’emploi, fixant 10 priorités d’action destinées aux Étatsmembres et une série d’objectifs ciblés accompagnant ces priorités pour soutenir la stratégie de Lisbonne et son triple objectif « de plein emploi, dequalité et de productivité du travail et de cohésion associée à un marché du travail favorisant l’intégration » :
1. aider les chômeurs et les inactifs à trouver un emploi, agir préventivement contre le chômage à long terme ;
2. encourager l’esprit d’entreprise et améliorer l’environnement pour favoriser le démarrage de jeunes entreprises (start-up) ;
3. promouvoir l’adaptabilité des travailleurs et des sociétés aux changements ;
4. garantir des investissements plus importants et de meilleure qualité dans le capital humain ;
5. augmenter l’offre d’emploi et promouvoir le vieillissement actif ;
6. promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes en matière d’emploi et de salaire ;
7. lutter contre la discrimination vis-à-vis des groupes défavorisés ;
8. rendre l’emploi financièrement plus attrayant et rémunéré à sa juste valeur grâce à des incitations financières ;
9. réduire de manière significative le travail non déclaré ;
10. promouvoir la mobilité professionnelle et géographique.
La Commission a par ailleurs formulé 57 recommandations à chacun des 15 États membres de l’UE. La majorité d’entre elles concernentl’égalité des genres, la prévention du chômage et l’activation notamment à travers le développement et la modernisation, des servicesd’emploi. Les recommandations portent également sur les politiques en faveur des personnes actives d’un âge avancé et sur l’apprentissage tout au long de la vie.Certains pays comme l’Italie et la Grèce font l’objet de davantage de recommandations. La Belgique est interpellée sur sa politique en matière deprévention-activation (priorité 1), d’offre-emploi-vieillissement (priorité 5), de rémunération correcte du travail (priorité 8) et de mobilitéde la main-d’œuvre (priorité 10).
Jusqu’à présent, les représentants de la société civile et les partenaires sociaux ne se sont pas encore positionnés, du moins officiellement, surcette proposition de paquet « emploi » 2003. Une démarche que le réseau EAPN3 a entreprise en soulignant que cette proposition présente des avancéesindéniables comme le rôle accru reconnu à la société civile et la nécessité de mobiliser tous les acteurs concernés. « Mais cesprogrès ne doivent pas faire perdre de vue que la stratégie européenne pour l’emploi est sous-tendue par les objectifs parfois contradictoires de l’inclusion socialeet de la compétitivité économique », tempère le réseau européen de lutte contre la pauvreté. EAPN ajoute que dans ce contexte où laprimauté de l’objectif d’inclusion n’est pas acquise, l’interprétation des lignes directrices par les États membres sera décisive. Comme lesactions qui seront menées sur le terrain pour traduire ces objectifs.
1. Les divers documents relatifs au paquet emploi 2003 peuvent être consultés à l’adresse suivante :
2. Sur les GOPE, consultez l’adresse suivante :
3. European Anti Poverty Network, rue du Congrès, 37-41, bte 2 à 1000 Bruxelles – tél. : 02 230 44 55,
site Web :