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Le Plan Marshall évalué sur son volet "Formation"

L’évaluation à mi-parcours du Plan d’actions prioritaires pour l’avenir wallon (Plan Marshall pour les médias) se montre globalement positive. Menée par l’Iweps(Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique1), de mars à août 2007, elle concerne trois des axes du Plan : le soutien àl’investissement au développement des activités économiques, le programme de formation à l’amélioration des compétences de la main-d’œuvre, et ledéveloppement des pôles de compétitivité.

05-10-2007 Alter Échos n° 237

L’évaluation à mi-parcours du Plan d’actions prioritaires pour l’avenir wallon (Plan Marshall pour les médias) se montre globalement positive. Menée par l’Iweps(Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique1), de mars à août 2007, elle concerne trois des axes du Plan : le soutien àl’investissement au développement des activités économiques, le programme de formation à l’amélioration des compétences de la main-d’œuvre, et ledéveloppement des pôles de compétitivité.

En matière de formation (amélioration des compétences de la main d’œuvre), c’est la société Comase, sous la guidance de l’Iweps, qui aprocédé à l’évaluation d’une série de 20 mesures figurant dans le Plan, et sélectionnées par le comité de pilotage pourl’évaluation2. Pour la quasi-totalité d’entre elles, il s’agit de mesures qui préexistaient au Plan Marshall, celui-ci ne prévoyant qu’un renforcement en termesbudgétaires. Par ailleurs, ces mesures sont particulièrement hétérogènes, allant de la formation pure et simple, à un processus d’accompagnement de personnesen formation (individualisation des offres et demandes d’emploi par le Forem), en passant par un renforcement de l’encadrement des formations (en matière d’alternance, essentiellement) ou lacréation de nouveaux lieux de formation (Centres de technologie avancée). Pour chacune d’entre elles, l’évaluation a pris une double forme : celle d’un état des lieux,d’abord, d’une enquête réalisée auprès de chaque type de public cible (entreprises, demandeurs d’emploi, travailleurs, enseignants), ensuite. Ce sont ainsi 471bénéficiaires qui ont été interrogés de mars à août 2007.

D’impossibles conclusions

En matière de résultats bruts, un peu plus de la moitié des demandeurs d’emploi interrogés ont trouvé un emploi depuis la fin de leur formation. Cette proportionvarie évidement avec le temps écoulé depuis la sortie de la formation : de 22,6 % pour les personnes sorties depuis moins d’un mois, jusqu’à 70 % pour celles sortiesdepuis plus d’un an3.

En termes de grandes tendances, l’évaluation dégage :
• une notoriété relativement faible des six mesures du Plan Marshall accessibles aux entreprises en matière de « développement des compétences »;
• un niveau de satisfaction élevé des bénéficiaires : 80 % des personnes en formation se déclarent ainsi (très) satisfaits – ce qui est moins lecas des entreprises (60 %);
• l’importance des actions menées en matière de personnalisation des offres et demandes d’emploi : celle-ci paraît clairement faciliter l’embauche des stagiaires enformation. Par ailleurs, plus que la qualité même de la formation, c’est le fait d’avoir pu prendre un demandeur d’emploi en stage qui semble jouer un rôle dans la décisiond’embauche;
• le rôle d’ascension plus que d’insertion joué par les formations : seuls 16,5 % des demandeurs d’emploi pensent avoir trouvé un emploi grâce à la formationqu’ils ont suivie, mais 30 % pensent que cette formation leur a permis d’accéder à un emploi plus intéressant;
• le nombre étonnamment faible d’offres d’emploi reçues par les demandeurs d’emploi ayant participé à une formation « fonction critique ».

À ce stade, il demeure encore relativement difficile d’évaluer l’impact précis d’une série de mesures qui venaient à peine d’être mises en œuvre aumoment de l’évaluation, menée de mars à août 2007. Pour un approfondissement et plus de précisions, les observateurs sont donc renvoyés àl’évaluation finale qui sera réalisée pour la mi-2009.

1. Iweps :
– adresse : rue du Fort de Suarlée, 1 à 5001 Belgrade (Namur)
– tél : 081 46 84 11
– courriel : info@iweps.be
– site : http://statistiques.wallonie.be

2. Le rapport est disponible sur le site de l’Iweps :
http://statistiques.wallonie.be/dyn/14/fichiers%5CATT00007.pdf
3. Bruts, ces chiffres apportent peu d’informations quant à l’efficacité différentielle des formations. Pour la connaître, il s’agirait de les comparer avec le destin d’un« groupe témoin » qui n’aurait pas suivi de formations, sachant que les caractéristiques des bénéficiaires interrogés dans le cadre de l’enquêtesont en moyenne plus favorable que celles du public cible, en matière d’accès à l’emploi (niveau de qualification plus élevé, durée de chômage plusfaible, etc.). L’étude conclut donc : « On ne peut, au stade actuel, établir de lien de causalité entre formation, emploi et maintien dans l’emploi. »

Edgar Szoc

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