Le Réseau de santé bruxellois (RSB), développé par l’asbl Abrumet (www.abrumet.be), permet de partager les informations médicales des patients bruxellois en tissant un lien informatique entre les hôpitaux bruxellois (et belges) et les médecins extra-hospitaliers. Son objectif: améliorer la continuité des soins et réduire les coûts liés à la multiplication d’examens médicaux réalisés à la demande de prestataires de soins différents.
Le hic, c’est que l’inscription d’un patient dans cette base de données nécessiterait la possession d’une carte d’identité électronique. C’est en tout cas l’information qui avait émergé lors du midi-débat organisé en décembre dernier par Médecins du monde et l’Agence Alter (Lire le compte-rendu du débat: «Pourquoi hôpitaux et première ligne veulent (et doivent) se parler davantage») et qui a fait l’objet d’une interpellation par Alain Maron, chef de groupe Ecolo à la Cocof et à la Cocom (session du 17 décembre 2014). Sans-abri, sans-papiers… les publics les plus fragiles pourraient être exclus de ce réseau de partage d’informations, ce qui empêcherait une simplification de leur prise en charge, déjà fort complexe.
D’emblée, Didier Gosuin, ministre compétent pour la Santé au Collège réuni, précise: ce n’est pas sur la possession d’une carte d’identité électronique que repose une inscription dans le RSB, mais bien sur un numéro d’identification au sein du registre national. Ce numéro est attribué à toutes les personnes physiques inscrites dans les registres de la population et des étrangers, à tous les réfugiés ou à ceux qui demandent une reconnaissance comme réfugié.
Reste que cette clé d’identification continue d’exclure toute une série de patients de l’inscription dans ce réseau. Les sans-papiers, à coup sûr. Et que les solutions ne semblent pas poindre à l’horizon pour remédier à ce manque. «L’échange électronique de données médicales fera l’objet d’un important volet du futur plan de santé bruxellois. Lors des consultations qui seront menées (…), je ne manquerai pas de soumettre votre question aux acteurs concernés. Toutefois il est fort à craindre qu’aucun système d’échange de données ne puisse apaiser totalement vos préoccupations», conclut le ministre…