Partant du constat que le droit au sport pour tous est loin d’être une réalité à Bruxelles, les acteurs de la jeunesse et du sport se mobilisent autour du réseau Het werk! Ça marche!
«Des frais d’inscription trop élevés, des piscines fermées, les domaines provinciaux autour de Bruxelles qui appliquent des prix élevés juste pour les jeunes bruxellois, pas de piscine en plein air à Bruxelles… Pas facile pour les jeunes de trouver des activités sportives accessibles à Bruxelles», regrette Bart Van de Ven, de Het werkt! Ça marche! Le réseau, qui rassemble des dizaines d’associations de jeunesse francophones et néerlandophones, organisait le 30 septembre un brainstroming avec les acteurs de la jeunesse et du sport sur la question de l’accessibilité. Autour de la table, plusieurs acteurs touchant le public des quartiers bruxellois: Karuur, AMO Le Toucan, Buurtsport, BX Brussels, ALLEE DU KAAI, De Brusselse Jeugdhuizen, Circus Zonder Handen, Club De Jeunesse, MJ le 88, MJ Anneessens, Ratatouille (D’Broej), Arc-en-Ciel asbl, Asbl Aiddes, JES stadslabo, Fcjmp Asbl, etc.
La décision du conseil provincial du Brabant flamand, en juin dernier, d’augmenter le prix d’entrée de la piscine du domaine de Huizingen a été pour eux l’évènement déclencheur. Une catastrophe pour les associations qui ont déjà du mal à trouver un endroit où se baigner avec un grand groupe.
De façon générale, plusieurs acteurs de la jeunesse et du sport venus faire entendre la voix de leur association dénonçaient un manque important d’infrastructures sportives à Bruxelles et une forte discrimination financière. Citons un sport très populaire en Belgique: le football. Le prix de l’inscription dans un club à Bruxelles peut aller jusqu’à 500 euros la saison. Soit, beaucoup plus qu’en Flandres et en Wallonie. Pour le manager du Sporting Bruxelles FC, ces tarifs prohibitifs s’expliquent par la difficulté de trouver des sponsors dans une grande ville comme Bruxelles où l’anonymat est de mise. Dans les petits villages où tout le monde se connaît, le boulanger acceptera, par exemple, de sponsoriser le club local. Dès lors, «bien que l’on essaie de pratiquer des prix plus bas et de proposer des étalements de payement, certains jeunes se trouvent écartés».
Une seconde rencontre est prévue avec les associations le 27 novembre pour affiner les revendications. «On ne va pas s’arrêter aux discussions», prévient Bart Van de Ven, qui entend bien mettre la pression sur le politique: rédiger un cahier des revendications, mettre en place des actions pour influencer l’agenda politique, créer un moment d’expression où les jeunes témoigneront de leur difficulté à s’inscrire dans les clubs de sport… Une affaire à suivre donc : le 27 novembre 14h à la MJ Chicago.
En savoir plus
Sur le sport et le social, lire aussi notre dernier dossier dans Alter Échos n°373 du 20.12.2013 :
La mixité perd la seconde manche
Dopage, nouvelle cible de la réduction des risques
Jean-Michel De Waele : «on prête au sport des vertus magiques»