La Banque nationale publie annuellement une brochure spécifique offrant un aperçu du nombre et de l’évolution des contrats et des personnes enregistrés dans la Centraledes crédits aux particuliers1. Pour l’année 2004, le nombre de personnes en défaut de paiement a régressé – ce qui confirme une tendanceamorcée en 2003. Quant au montant total des arriérés, il est lui à la baisse pour la première fois depuis la constitution de la Centrale.
Plus de crédits, plus d’emprunteurs
Tant le nombre de personnes (4,4 millions, soit + 2,9%) que celui des contrats de crédit (6,7 millions , soit + 4,4 %) enregistrés dans le fichier de la Centrale des créditsont augmenté au cours de l’année 2004.
Dans un marché en augmentation générale, l’immobilier se taille la part du lion. Le montant total du capital emprunté pour les crédits hypothécaires estde 119,5 milliards d’euros pour 2004, soit une hausse de 11,2 %, correspondant à la fois à une augmentation du nombre de contrats conclus et à un montant moyen de capitalemprunté en augmentation, lui aussi. Se voit ainsi incidemment confirmé l’actuel boom de l’immobilier.
Moins de défauts de paiement
L’enseignement majeur des chiffres fournis est cependant que l’augmentation du nombre de contrats et des montants empruntés ne s’est pas accompagnée d’une hausse équivalentedes défauts de paiement. À la fin de l’année 2004, ce sont quelque 349.665 personnes qui étaient ainsi répertoriées en défaut (soit une baisse de 1 %par rapport à l’année précédente). Si le total des contrats de crédit concernés connaît une augmentation très légère (de 0,2 %)par rapport à l’année précédente en se montant à 508.309 unités, le total des arriérés a connu, lui, une légère diminution et ilatteint désormais 1,901 milliard d’euros. Autrement dit, il y a moins de personnes en défaut de paiement et la somme totale due a régressé, mais le nombre de contrats parpersonne en défaut a connu une légère hausse : il se fixe désormais à 1,52.
Par ailleurs, la tendance observée depuis 1999 en matière d’avis de règlement collectif de dettes s’est confirmée en 2004 : à la fin de l’année, 41.207 deces avis avaient été enregistrés dans le fichier de la Centrale, soit une augmentation de 9.295 unités par rapport à la fin 2003.
Bruxelles et la Wallonie à la traîne
Du point de vue de la répartition géographique, c’est encore le Hainaut, et particulièrement l’arrondissement de Charleroi, qui vient en tête : à elle seule, laprovince abrite 20,6 % des personnes en défaut de paiement sur l’ensemble du territoire belge. De plus, 7,2 % de l’ensemble des emprunteurs y sont fichés « en défaut depaiement », pour seulement 2,5% en Brabant flamand par exemple. Les autres provinces « mauvaises payeuses » sont dans l’ordre Liège (6 %), Namur (6 %), Bruxelles (5,1 %) etle Luxembourg (5,0 %).
Un fichier consulté
Au moment de chercher des explications à des tendances générales plutôt positives, une des hypothèses est peut-être à chercher dans le fait que lenombre de consultations du fichier est lui aussi en augmentation : 6,1 millions de consultations sur l’année. Or, 7,3 % de ces consultations concernaient des personnes enregistrées pourau moins un défaut de paiement. Dans ces cas-là, le crédit a dû être refusé… Autrement dit, les organismes de crédit se montreraient plusréticents à accorder un prêt à des clients à propos desquels ils sont désormais mieux informés. En résulterait une légèrediminution des défauts de paiement.
1. Le rapport est disponible à l’adresse suivante : http://www.bnb.be/pub