La Compagnie du Campus1, fondée dans l’après 68 par une demi-douzaine de personnes, sur le Campus de l’ULB, à Bruxelles, est une des fondatrices duthéâtre-action. La Compagnie a établi aujourd’hui ses bureaux à La Hestre, à proximité de La Louvière. Elle occupe huit personnesréparties sur six équivalents temps-plein dont trois comédiens-animateurs, une personne chargée de la diffusion ou encore une autre de la régie. Elle emploie enoutre une série de vacataires de manière ponctuelle. L’asbl fonctionne avec 5,5 millions de FB de subvention émanant de la Communauté française, auxquelss’ajoutent trois contrats Prime octroyés par la Région wallonne. Présentation de cette compagnie hors du commun qui lutte contre les discriminations avec les armes de lacréation artistique en général et théâtrale en particulier.
Solidarité active et projet commun
Dans le rapport d’activités 2000 de la Compagnie du Campus, on peut lire concernant son outil de travail privilégié : «En trouvant sa source, sa dynamique et saraison d’être dans la parole de publics socialement et culturellement défavorisés, le théâtre-action se pose de fait comme un acte de résistance dans unsystème social où tout pourtant est mis en place pour faire taire les récalcitrants et ne plus laisser entendre qu’un seul bruit de fond : le son ô combienharmonieux, de l’accord parfait». Au cours de l’entretien avec l’un des comédiens-animateurs de la Compagnie, Giovanni Orlandi, c’est cet engagement qui frappe aupremier chef. Italien d’origine, il nous dit «je me sens plus proche d’un vendeur noir sur des plages ensoleillées que d’un Berlusconi, comme un belge «desouche» peut se sentir plus proche d’une personne comme moi que d’un Albert Frère.»
Les spectacles que la Compagnie contribue à réaliser sont engagés. Insistant sur la dimension collective des projets, les valeurs de base de la Compagnie du Campus sont celles dela solidarité active et du besoin de l’autre, le besoin de nourrir un projet commun. La démarche trouve sa source dans la parole spontanée, libre et inventive desnon-professionnels du théâtre qui participent à un atelier de création théâtrale. Elle met en œuvre une dynamique critique des mécanismes sociauxet économiques et aborde avec un esprit tout aussi critique le conditionnement social, la pauvreté, le fanatisme, la citoyenneté, etc.
Créations en «ateliers de base»
En 2000, parmi les créations en Belgique, il y a eu «Est-ce que tu le vaux bien?», réalisé avec six personnes émergeant au CPAS, «ça nes’arrange pas avec l’âge» créé avec un groupe d’adolescents, «La norme, c’est pas normal» qui est une création commune entrejeunes valides et jeunes handicapés, ou encore «Ca déborde» avec un groupe de femmes. Le spectacle «P.M. (pour mémoire)» s’appuie sur des supportsspécifiques tel qu’un dossier pédagogique. Réunissant le plus souvent entre cinq et dix participants, la participation aux frais des ateliers est variable et vajusqu’à être gratuite pour les groupes spontanés. Dans la plupart des cas, ces spectacles sont amenés à être présentés dansdifférents contextes accompagnés d’une animation avant et après le spectacle pour amener le spectateur à réfléchir sur la thématiqueexposée.
Au niveau des projets internationaux, il y eut «Mondialissimo» qui est un projet de théâtre-action réalisé en collaboration avec la Communautéfrançaise de Belgique, la France et le Québec. La Compagnie du Campus est aussi co-organisatrice du 8e Festival International du théâtre-action (théâtre enrésistance). Elle est également officiellement présente en Abbruzze et en Toscane, dans les rencontres-incontri du théâtre–action en Italie.
Au cours de l’année 2001, au travers des créations «en ateliers de base», la Compagnie a offert la possibilité à des personnes qui n’ont jamais eud’expérience théâtrale mais vibrant d’un message, d’organiser le «cri» qu’ils veulent faire entendre avec l’aide descomédiens-animateurs. Une initiative à rencontrer et à partager.
1 Compagnie du Campus, Place de La Hestre, 19 à 7170 La Hestre – Tél. : 067 28 50 47 – Fax : 067 26 48 54 – courriel : compagnie.campus@skynet.be – Contact :Tina Diprima. Site à visiter : http://www.theatre-action.be
Le journal «Campus à l’œil» est un journal bi-annuel d’information sur les activités de la Compagnie du Campus que l’on peut recevoir sur simpledemande à la Compagnie.
Archives
"Le théâtre-action, une voix pour les "socialement et culturellement défavorisés""
eric
17-12-2001
Alter Échos n° 111
eric
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