Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

L’étendue de la casse… C’est ce que nous avons tenté de mesurer dans ce numéro d’Alter Échos.

Quelles conséquences le geste de Benoit Lutgen a-t-il eu sur l’avancée des grands chantiers que nous suivons depuis le début de la législature dans les pages de ce magazine? Cabinet par cabinet, nous avons dressé un état des lieux de la situation (lire le dossier «Crise politique: ça va trancher?»). Une situation qui, pour certains dossiers, comme celui des APE posé sur le bureau d’Éliane Tillieux, peut parfois changer d’heure en heure en fonction des derniers rebondissements politiques. Bien sûr, tous les dossiers ne sont pas figés. Ce qui nous permet encore avant ces vacances de vous proposer, par exemple, un article sur l’avant-projet de décret sur l’accueil des gens du voyage (lire «Accueil des gens du voyage en Wallonie: les provinces à la rescousse», par François Corbiau). Si certains ministres, comme Didier Gosuin, affirment continuer à travailler «comme si de rien n’était», des décisions importantes sont aussi en latence. Pour ne pointer qu’un exemple parmi d’autres, du côté de l’économie sociale wallonne, on peut citer le report du point au gouvernement sur le refinancement du programme Brasero censé soutenir les coopératives.

Difficile de comprendre le gâchis entraîné par ce qui ressemble à s’y méprendre à un mauvais calcul électoral.

Difficile de comprendre le gâchis entraîné par ce qui ressemble à s’y méprendre à un mauvais calcul électoral. Mais, dans un élan d’incurable optimisme précédant la période estivale, voyons dans la crise provoquée par les scandales de Publifin et du SamuSocial une opportunité d’enfin concrétiser la meilleure gouvernance que certains appellent de leurs vœux depuis de longues années. Si des sujets symboliques comme le décumul intégral ne font pas encore l’objet d’un accord, on peut déjà se réjouir des premières avancées en matière de gouvernance publique comme la création de commissions de déontologie dans les parlements.

«Un des rares bienfaits du vaudeville auquel nous assistons depuis le 19 juin est que les opinions francophones semblent enfin découvrir le labyrinthe institutionnel wallono-bruxellois», observe par ailleurs Pierre Delagrange dans une longue analyse publiée dans la Revue nouvelle(1). «Jusqu’à présent, les majorités gouvernementales de ces cinq niveaux de pouvoir avaient toujours été symétriques et le millefeuille institutionnel francophone passait presque inaperçu, sauf aux yeux de certains acteurs sociopolitiques. Or, il n’est pas impossible que la sortie de crise francophone repose sur l’établissement de coalitions différentes», poursuit l’historien qui verrait bien là une belle occasion de remettre un peu cohérence dans la lasagne institutionnelle.

«De quelle chance la crise du Samusocial est-elle le nom?» C’était aussi la question posée ce 28 juin par des associations d’aide aux sans-abri lors d’un débat au titre éponyme (lire «Crise du Samusocial: l’occasion de rebattre les cartes?» par Marinette Mormont). À Bruxelles, le monopole attribué au Samu, accusé d’accaparer les moyens au profit d’une politique trop urgentiste, a longtemps créé la mésentente entre les acteurs du secteur. Certains voient dans les derniers événements une occasion de la dépasser…

 

 

 

 

(1) «Dépasser ‘l’appel du 19 juin’, réformer radicalement la Wallonie et Bruxelles», Pierre Dermagne, La Revue nouvelle, 5 juillet 2017.

Sandrine Warsztacki

Sandrine Warsztacki

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