Cela fait plus de 15 ans que salariés et bénévoles de l’association La Fontaine, à Liège, viennent en aide aux sans-abri. Une aide axée sur l’hygiène et le soin. L’objectif : rendre un peu de dignité aux plus démunis. Si le projet s’est construit en offrant une aide immédiate, presque humanitaire, aux sans-domicile, il s’est peu à peu développé vers davantage d’accompagnements individuels. Visant en particulier ceux qui souffrent de troubles psychiques ou psychiatriques. L’équipe de La Fontaine est aux petits soins avec les sans- abri liégeois. Texte : Cédric Vallet – Photos : Loïc Delvaulx.
Salon de coiffure, lessives, douches, consignes, pédicure, les services proposés sont nombreux, axés autour de l’hygiène et du soin. La Fontaine n’ambitionne pas de tout changer pour ces personnes, mais propose de l’aide… et un peu d’estime de soi. «Ici, on aide surtout pour les besoins de base des sans-abri, confie Marcel. Le principal, c’est qu’ils puissent se laver, se raser, être propres.» «Cela leur permet de regagner un peu de dignité», complète Josette, elle aussi bénévole.
Josette, elle, s’occupe avec Béatrice de la lessive. Elles lavent le linge, le trient et le plient; les bénéficiaires du service récupèrent leurs affaires propres deux jours après les avoir déposées. Le rythme est intense. Les machines tournent à plein régime, fai- sant vibrer le local. «Nous essayons de ne pas dépasser les 30 machines par jour», détaillent-elles.
L’association propose aux personnes sans abri de lais-ser leurs affaires quelque temps. Le service «consigne» rencontre un franc succès.
Pour beaucoup, passer à La Fontaine est le gage d’avoir un peu de calme. Une sorte de sas de décompression, protégé du monde de la rue, de sa dureté et, parfois, de sa violence. La cafèt’, c’est souvent le lieu des échanges et de l’écoute entre bénévoles et sans-abri. Notamment lorsqu’ils attendent leur tour pour passer chez Marie-Thérèse, la coiffeuse.
Ce qui fait le petit «plus» de La Fontaine, c’est que l’équipe compte des infirmières, à commencer par Nathalie De Laminne. Selon elle, «c’est important que les soins infirmiers se situent sur le même lieu que les douches, que la lessive». C’est impor- tant car cela pousse certains des sans-abri à se soigner. «Beaucoup ont des problèmes d’abcès, de plaies en tous genres, parfois à l’issue de bagarres.» Les deux infirmières «réparent» ces petites ou grandes blessures.