Après plusieurs années de revendications et d’attente, le secteur des APL (Associations de promotion du logement) est enfin reconnu et subsidié. Mais il semble plus maigrequ’avant.
Au cours de l’été, sept APL ont été agréées et sont désormais subventionnées par la Région wallonne. Elles avaient étéproposées par le Fonds du logement wallon1. Dorénavant, ces associations auront, par exemple, la possibilité de créer du logement de transit et d’insertion parl’intermédiaire des programmes communaux du logement, programmes triennaux.
Une reconnaissance tardive…
Certaines de ces APL attendaient depuis longtemps cette reconnaissance. Parmi elles, la Maison Marie-Louise2, active dans le secteur des Maisons d’accueil pour sans-abri et du logementd’insertion, ou encore Solidarités Nouvelles3, une association qui travaille également avec les mal-logés.
Egide Forthomme, directeur de la Maison Marie-Louise à Verviers, voit enfin la reconnaissance d’un travail dans le secteur du logement de transit et d’insertion, ainsi qu’en faveur desmal-logés. « Les dernières réformes favorisaient surtout les pouvoirs publics, dont les opérations sont parfois coûteuses et un peu longues. C’est importantd’avoir la reconnaissance d’un travail de terrain complémentaire aux actions des pouvoirs publics et des sociétés de logement de service public. Les associations peuventatteindre des publics que le secteur public ne peut atteindre, surtout en matière d’accompagnement social. Loger ne suffit pas. Nous, nous offrons le label de « logement accompagné »». C’est là le plus de l’APL. Concernant le volet financier – quelque 25.500 euros par an –, il estime que cela permet aux grandes asbl d’arrondir les angles, mais que lesplus petites devront toujours compléter ce subside par d’autres moyens pour survivre.
Du côté de Solidarités Nouvelles à Charleroi, le coordinateur David Praile apprécie également cette reconnaissance. D’autant qu’il est prévu depoursuivre le processus d’agrément au rythme de quatre APL par an pour couvrir l’ensemble du territoire wallon. « Ce qui est encourageant pour un secteur qui doit se construire, etrejoint les préoccupations du Fonds du logement wallon et du Rappel (Réseau des APL) », souligne-t-il. « Cela dit, au quotidien, cela ne change rien de façonradicale, car nous faisions déjà le travail pour lequel on nous subventionne maintenant. La différence, maintenant, est qu’on travaille de manière plus confortable, etplus dans le bricolage permanent. Cela nous offre aussi un label, même si on était déjà connus en tant qu’acteurs précédemment. J’espère en tout casque cela va nous permettre d’approfondir notre travail en associant davantage les locataires qui sont notre identité. »
… Mais pas pour tout le monde
L’asbl Droits Quotidiens4, à Wavre, n’a pas été confronté aux mêmes problèmes. Elle fait plutôt figure de « petite nouvelle »dans le secteur. « Nous ne faisons pas partie des porteurs historiques des revendications du secteur, admet Didier Ketels, directeur de l’asbl. Nous sommes arrivés un peu par hasard etparce qu’il n’existait d’association active dans la province du Brabant wallon. Nous avons donc rentré un dossier et nous rentrions dans les critères. Être APL ne constitue pasnotre objet social, mais cela s’inscrit dans nos activités, puisque nous assurons la défense de l’accès aux droits, y compris le droit au logement. » Pour lui, ledéfi le plus important sera de se positionner par rapport aux grands acteurs du logement.
Pour sa part, l’APL Fées5, située à Hornu, existe depuis deux ans. Muriel Defoin ne fait pas mystère de son soulagement : « Maintenant, on va enfinpouvoir acquérir des bâtiments pour faire du logement de transit. Jusqu’ici, on essayait de répondre à la demande en utilisant les logements vacants de lasociété de logement locale. À terme, on voudrait pouvoir créer du logement d’insertion, vu les difficultés croissantes des gens à gérer leur logementen même temps que les problèmes s’accroissent dans la région. » Avec un travailleur supplémentaire, l’APL se sent plus à l’aise pour fonctionner.
Et les autres ?
Les trois autres APL agréées sont : Habitat-Service, à Liège; Relogeas, à Monceau-sur-Sambre; et La Maison, à Neupré. Qu’est-il advenu des autresAPL dont on parlait quelques années plus tôt ? A la fin 2002, le Rappel en regroupait une vingtaine mais évaluait le nombre des APL à une centaine.
« De manière générale, il est trop tôt pour savoir s’il y a eu de la casse, déclare David Praile. Parmi celles qui étaient dans la course, certaines ontcessé d’attendre. Ces associations existaient déjà auparavant et elles continuent à se débrouiller. Celles qui ont postulé pour se faire reconnaître nesont pas aussi nombreuses qu’on l’espérait. »
1. Fonds du logement wallon, rue de Brabant, 1 à 6000 Charleroi – tél. : 071 20 77 11 – fax : 071 20 77 56– courriel : contact@flw.be
2. Maison Marie-Louise, rue Sainte-Anne, 20 à 4800 Verviers – tél. : 087 30 79 15 – fax : 087 30 79 13 – courriel : maisonmarie-louise@skynet.be
3. Solidarités Nouvelles, rue Léopold, 36A à 6000 Charleroi – tél. : 071 30 36 77 – fax : 071 30 69 50 – courriel : solidarites.charleroi@brutele.be
4. Droits Quotidiens, place de la Cure, 24 à 1300 Wavre – tél. : 010 22 53 55 – fax : 010 84 69 44 – courriel : info@droitsquotidiens.be
5. FEES, rue Amphithéâtre Hadès, 207 à 7301 Hornu – tél. : 065 16 64 24 – fax : 065 76 64 22 – courriel : muriel.defoin@bhlog.be