Une note d’orientation portant sur la concrétisation des bassins de vie et des pôles de synergies a été approuvée le 27 mai dernier par les gouvernements de laCommunauté française, de la Cocof et de la Région wallonne.
Dans les faits, les bassins de vie visent à établir un partenariat local entre les établissements scolaires de tous les niveaux, les opérateurs de formation, les fondssectoriels des entreprises et les partenaires sociaux interprofessionnels. But de l’opération : harmoniser l’offre de formation, permettre une utilisation optimale des ressources (entermes de personnel, d’équipement ou de bâtiments) ou encore améliorer la qualité des formations dispensées par les opérateurs d’enseignement et de formation,en particulier lorsqu’elles touchent à des métiers constatés en pénurie sur le bassin.
Si ce concept est longtemps resté abstrait, la note d’orientation marque une étape importante dans le dossier, même si de nombreuses questions restent en suspens, notamment ence qui concerne les périmètres géographiques de ces bassins, que ce soit en Wallonie ou à Bruxelles. « Les délimitations des bassins de vie en Walloniedevraient être assez proches de celles de Comités subrégionaux de l’Emploi et la Formation, détaille à ce propos Philippe Mattart, chef de cabinet chez AndréAntoine (CDH), ministre de l’Emploi et de la Formation de la Région wallonne1. Les bassins scolaires serviront également de base de travail, nous allons essayer de superposerces notions. » Un groupe de travail composé de l’administration de l’enseignement et du Forem sera d’ailleurs mis sur pied pour faire des propositions concernant les contours de cesbassins wallons pour octobre 2010.
À Bruxelles, c’est encore le stand-by concernant cette question. La piste d’un seul bassin aurait été évoquée lors des discussions, mais certains intervenantss’y seraient opposés. « Pour que le bassin de vie présente une réelle plus-value pour Bruxelles, il est nécessaire de mobiliser tous les acteurs de laformation, de l’emploi et de l’enseignement actifs sur le territoire régional au sein d’une même instance », déclare Bastien Manchon, conseiller formation au cabinetd’Émir Kir (PS), ministre en charge de la Formation professionnelle à la Cocof2. Celui-ci fait également remarquer qu’un paragraphe de la note d’orientationprévoit que des « territoires plus restreints » puissent être identifiés au sein des bassins de vie. Une option qui permettrait de développer àBruxelles des actions spécifiques dans certaines zones prioritaires, « tout en restant dans le cadre d’un bassin de vie », précise Bastien Manchon.
Des instances de pilotage : pour quoi faire ?
Afin de piloter les différents bassins, des instances de pilotage seraient mises en place. Elles seraient composées des partenaires sociaux, des représentants des organismespublics de formation, des organismes publics d’emploi et de représentants de l’enseignement secondaire qualifiant, de l’enseignement supérieur professionnalisant et de l’enseignement depromotion sociale. Leur rôle serait simple : identifier des secteurs ou domaines prioritaires autour desquels elles constitueraient des pôles de synergies développés demanière sectorielle ou transversale. Constitués par les différents acteurs locaux concernés par le secteur ou la thématique transversale, ces pôles desynergies seraient développés autour de thématiques telles que la promotion des métiers en demande et l’orientation professionnelle, la mise en commun d’infrastructures oud’équipements, l’alternance et le développement de stages en entreprises ou encore la mise en œuvre de curricula harmonisés valorisant les acquis formels et non formels ets’inscrivant dans la perspective de l’apprentissage tout au long de la vie.
Concernant les bassins scolaires, les instances de pilotage de cesdits bassins pourraient être assimilés à un pôle de synergies, selon Bastien Manchon qui ajoutequ’après retour des groupes de travail (un autre groupe planchera en effet sur l’analyse des expériences en cours qui pourraient inspirer les orientations à donner aux bassins devie) fin 2010, il faudra voir si les parties s’engagent dans une collaboration structurelle et selon quelles modalités. D’ici là, le projet aura sans doute encore eu le temps des’affiner, puisque le concept des bassins de vie « même s’il avance bien, reste à construire », d’après Philippe Mattart.
1. Cabinet d’André Antoine :
– adresse : rue d’Harscamp, 22 à 5000 Namur
– tél. : 081 25 38 11
– site : www.antoine.wallonie.be
2. Cabinet d’Emir Kir
– adresse : bd Saint-Lazare, 10 à 1210 Bruxelles
– tél. : 02 506 34 11
– courriel : info@kir.irisnet.be
– site : www.emirkir.be