Le 3 juin dernier, les cinq centres d’éducation et de formation en alternance (CEFA)1 situés sur le territoire de la Région bruxelloise ontprésenté une plaquette d’informations qui leur servira désormais de carte de visite commune. Elle a été concoctée par le Conseil zonal del’alternance, la nouvelle instance de concertation qui regroupe les CEFA sur 10 zones (une seule à Bruxelles).
Pour rappel, c’est le décret du 19 juillet 2001 organisant la réforme des CEFA qui a mis en place ces dix conseils zonaux de l’alternance. Le Conseil zonal s’est vuassigner l’objectif de devenir « l’interlocuteur privilégié et unique » des CEFA auprès des entreprises de la zone, en coordonnant la recherche decontrats et de conventions. Le Conseil représente aussi les CEFA dans les différents comités subrégionaux de l’emploi et de la formation en Wallonie et face auxautorités compétentes en matière d’emploi en Région bruxelloise. Il est composé des coordonnateurs et de deux représentants par CEFA ainsi que demembres avec voix consultatives, deux représentants syndicaux (dont un enseignant) et un représentant de chacune des deux associations de parents. La récente évaluation dela mise en place des CEFA réalisée par l’ULg a mis en évidence des situations variables. En mars de cette année, un des conseils zonaux n’avait pas encore vule jour ; un autre, créé, ne s’était pas encore réuni et certains ne s’étaient réunis qu’une seule fois. D’autres par contre se sontdéjà réunis quatre fois. De manière générale, les Conseils ne sont pas encore opérationnels et leurs membres se bornent pour le moment à y« échanger des idées ».
Au vu de cette évaluation, la dynamique du Conseil zonal de Bruxelles est atypique ; la coordination mise en place par le nouveau décret prolonge des pratiques informelles decollaboration déjà existantes (le « Centre FAC », notamment, est le fruit d’une collaboration entre les CEFA d’Evere, d’Ixelles – Schaerbeek etd’Anderlecht et le secteur de la construction). Selon Patrick Beaudelot (coordonnateur du CEFA d’Anderlecht), c’est notamment ces antécédents qui expliquent que« les CEFA à Bruxelles ont dépassé la logique de concurrence », ce qui ne semble pas être le cas partout ailleurs. Ce serait aussi dû au fait que lademande est potentiellement plus grande que l’offre à Bruxelles. P. Beaudelot ajoute que, de plus, « les entreprises sont agacées de l’éparpillement desstructures d’enseignement ». Elles doivent savoir qu’elles ont dorénavant un seul lieu où s’adresser.
En termes de perspectives, le Conseil veut d’ailleurs renforcer sa coopération avec les acteurs économiques : des groupes de travail sectoriels déjà mis en placecette année de manière informelle inviteront dans les mois qui viennent des représentants des fédérations d’employeurs à travailler avec eux. Ensuite,les CEFA veulent « unir les moyens pour améliorer et/ou créer certaines formations », notamment pour « contrebalancer » les autres opérateurs de formationen alternance IFPME, Bruxelles-Formation, promotion sociale… dans le cadre du prochain accord-cadre bruxellois sur la formation en alternance. Enfin, il s’agit « d’optimalisercollectivement le service rendu » aux parents et élèves : registre de places disponibles, information et orientation des jeunes…
Ce souci d’informer se concrétise par une plaquette reprenant l’essentiel de ce qu’il faut savoir sur les CEFA et les options qu’ils organisent (et prochainement parun site Web). Comme l’explique Jean-Marie Mairlot, coordonnateur du CEFA d’Evere et président du Conseil zonal, le réaménagement dû à la réforme« a sensiblement compliqué la donne, notamment en matière d’information et d’orientation ». D’autant plus que les différents réseaux, voireles différents CEFA, sont entrés de manière spécifique dans la mise en œuvre progressive de la réforme.
Lors de la présentation de la plaquette, divers acteurs ont pris la parole : des jeunes, une représentante des parents du libre… La CGSP y a dit son souci de contrôlerles entreprises mais aussi « son intérêt et son malaise » face à l’interréseaux. Et les coordonnateurs ont rappelé, à la suite del’étude de l’ULg, que les conseils zonaux ne se sont pas vu octroyer des moyens matériels et financiers supplémentaires pour s’organiser.
1. CEFA de la ville de Bruxelles – tél. : 02 279 52 50 ; CEFA « Ixelles- Schaerbeek » (libre) – tél. : 02 511 23 16 ; CEFA d’Anderlecht (libre) –tél. : 02 523 21 79 – CEFA de la commune de Saint-Gilles – tél. : 02 534 51 16 – CEFA d’Evere (Communauté française) – tél. : 02 70197 50.