Investie depuis le 15 septembre de la charge de l’emploi et des affaires sociales au sein de la nouvelle Commission européenne, la grecque Anna Diamantopoulou avait dûpréalablement répondre, à l’instar de ses collègues, aux questions des parlementaires européens 1. Elle a été auditionnée le 31 aoûtdernier par la Commission de l’emploi et des affaires sociales du Parlement européen, présidée par le socialiste français Michel Rocard.
Manifestement bien tuyautée par les services de la Commission, Anna Diamantopoulou, qui a occupé de 1996 à 1999 le poste de ministre adjointe au développement enGrèce, a pu définir ses priorités sociales :
n renforcement de la stratégie européenne pour l’emploi : la priorité des priorités européennes restera l’emploi, à travers le processus lancé en 1997(lignes directrices et plans d’action nationaux) et le Pacte européen pour l’emploi2. Anna Diamantopoulou a souligné l’importance de l’économie sociale. Elle s’est d’ailleursengagée à veiller à ce que les plans d’action nationaux tiennent compte du potentiel représenté par ce secteur;
n renforcement – par la réforme – du modèle social européen : pour la nouvelle Commissaire, la compétition économique et la solidarité sociale ne sont pasantinomiques; la protection sociale et la redistribution des richesses contribuant autant à la croissance économique qu’au progrès social. Selon elle, ce modèle doittoutefois être réformé, notamment en ce qui touche les pensions et la protection sociale liée à l’emploi, afin d’en assurer la pérennité;
n développement d’une société de l’information ouverte à tous : Anna Diamantopoulou met en garde contre une société de l’information à deux vitessescar la technologie «risque de créer de nouveaux fossés entre les générations et entre les régions»;
n priorité accordée à la personne humaine : durant son mandat, la Commissaire veut pleinement exploiter les possibilités offertes par le Traité d’Amsterdam(articles 13 et 137) pour lutter contre toutes les formes de discrimination (y compris au travail) et contre l’exclusion sociale. Des directives seront proposées dans ce sens;
n renforcement du dialogue social et du dialogue civil : la Commissaire a reconnu le rôle que les ONG jouent dans le développement d’une politique sociale européenne. Elle s’estainsi engagée à soutenir la demande des ONG de voir le dialogue civil inscrit dans le futur Traité.
1 Tous les documents relatifs aux auditions des Commissaires figurent sur le site : http://www.europarl.eu.int/dg3/com/fr
2 Voir AE n° 51 du 26 avril 99 p. 8.
Archives
"Les chevaux de bataille de la nouvelle Commissaire européenne à l'emploi"
Alter Échos
20-09-1999
Alter Échos n° 59
Alter Échos
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