Avec les élections qui approchent, le flot des memorandums ne discontinue pas. Cette fois, c’est au tour des CPAS bruxellois de porter leurs revendications à la connaissancedes futurs élus. Au programme : revalorisation des revenus du personnel des CPAS, davantage de services d’accueil pour les personnes âgées, plus de logements temporaires pour lessans-abri et des facilités d’accès à la propriété pour les personnes à bas revenus.
Le mémorandum épais de 32 pages1 contient près de cent demandes adressées par les CPAS aux futurs élus et mandataires régionaux bruxellois.Parmi les priorités n°1 des CPAS bruxellois, la revalorisation de leur personnel. Les CPAS bruxellois rencontrent en effet des difficultés de recrutement dans certaines professions.C’est encore le cas du personnel infirmier pour les maisons de repos, même si l’on observe une évolution favorable, mais aussi des travailleurs sociaux, des juristes, descomptables et des grades légaux. Le turn-over est important et « force est de constater qu’après s’être formé dans les CPAS bruxellois, nombre detravailleurs sociaux nous quittent pour un statut pécuniaire plus attractif dans les associations ou dans les CPAS wallons et flamands, s’indigne Yvan Mayeur, président de laConférence des présidents et secrétaires des CPAS de la Région de Bruxelles-Capitale2. Un flic à Bruxelles gagne mieux sa vie qu’un assistantsocial, ça ne va pas du tout ! Il faut que les futurs élus bruxellois intègrent cette revalorisation du personnel comme une priorité absolue. »
Le pire est à venir
« Pour que les CPAS restent des outils performants de lutte contre l’exclusion sociale, il faut sauvegarder leur autonomie de décision, mais aussi améliorer les relations entreceux-ci et les institutions bruxelloises », a encore affirmé Michel Colson, président de la section CPAS de l’Association de la Ville et des communes de la Région deBruxelles-Capitale3, entouré de quelques uns de ses collègues.
Selon eux, les sollicitations des CPAS seraient de plus en plus nombreuses, y compris dans la population qui dispose des revenus du travail lorsque ceux-ci sont insuffisants pour payer lesfactures d’énergie. Mais le pire est sans doute encore à venir, car ce constat précède l’impact de la crise financière des derniers mois.
Loyers élevés, insuffisance de logements sociaux, valeurs d’acquisition en hausse constante, présence importante de logements vides, tous les indicateurs logement sontau rouge à Bruxelles. Et, on le devine, sur ce sujet, les revendications des CPAS sont nombreuses. « Nous réclamons des moyens financiers et logistiques pour les CPAS afin decréer des logements de transit, sous forme de subsides à l’acquisition, à la rénovation et au fonctionnement, expose Michel Colson. Nous demandons égalementune facilitation de l’accès à la propriété pour les personnes aidées par le CPAS. L’accès au fonds du logement doit aussi être ouvert pources personnes en matière de constitution de garanties locatives. Enfin, il serait bienvenu d’augmenter les allocations de déménagement et de loyer (Adil) et de simplifierleur octroi. »
Autre chapitre important auquel les CPAS consacrent plus de six pages : l’insertion socioprofessionnelle. Épinglons au passage une flèche décochée àl’endroit du ministre Cerexhe (CDH) en charge de l’Économie sociale : « Les derniers exercices montrent que la répartition des subsides annuels des entreprisesd’insertion et des initiatives locales de développement pour l’emploi, n’est pas entièrement objective ; des projets de nature et public-cible comparables n’ont pasobtenu les mêmes subsides annuels. Cette situation n’est pas acceptable. » Les CPAS exigent en conséquence une prise en compte réaliste du travail des CPAS enmatière d’économie sociale au travers d’un cadre de reconnaissance et de financement juste et proportionnel en lieu et place de la disposition prise dans l’ordonnanceEI et Ilde. « L’enveloppe disponible de subsides doit être répartie entre les projets sur des bases strictement objectives. Enfin, il est important de rappeler quel’ordonnance relative aux EI et Ilde ne confère aucune reconnaissance pour les CPAS que via le chapitre XII de la loi organique des CPAS. Une option inadéquate tant au niveauorganisationnel qu’au niveau philosophique. »
Les CPAS de la capitale souhaitent enfin l’élargissement du système des titres-services à d’autres activités que les prestations ménagères, et notammentaux petites réparations de bâtiment.
1. Le document est disponible à l’adresse : www.avcb-vsgb.be/fr/section-cpas
2. Yvan Mayeur, président, Conférence des présidents et secrétaires des CPAS
– tél. : 02 543 60 22.
3. AVCB :
– adresse : rue d’Arlon 53, bte 4 à 1040 Bruxelles
– tél. : 02 238 51 40
– courriel : latifa.hazim@avcb-vsgb.be
– site : www.avcb-vsgb.be/fr/section-cpas