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Justice

Les équipes SOS Enfants au secours des SAJ

Le mouvement de grève des services d’aide à la jeunesse et des services de protection judiciaire a reçu le soutien de la Fédération des équipes SOS Enfants. Cette dernière craint un « vacillement du système ».

Le mouvement de grève des services d’aide à la jeunesse et des services de protection judiciaire a reçu le soutien de la Fédération des équipes SOS Enfants. Cette dernière craint un « vacillement du système ».

Le ras-le-bol des délégués de l’aide à la jeunesse a trouvé des appuis dans des secteurs connexes. C’est par voie épistolaire que la Fédération des équipes SOS Enfants a apporté son soutien au mouvement de grève des services d’aide à la jeunesse (SAJ) et des services de protection judiciaire (SPJ). Car derrière cette grève, qui s’est terminée le 5 février, c’est le « vacillement de tout un système » qui inquiète les équipes SOS Enfants.

Ces équipes SOS, qui dépendent de l’ONE, sont des acteurs importants de l’aide à l’enfance. Pluridisciplinaires, elles interviennent dans des situations de maltraitance. « Nous nous occupons des enfants dans leur milieu de vie », explique Bernard Parmentier, le président de la Fédération.

Dans un contexte de rareté des ressources et de batailles pour l’obtention des subsides et autres queues de budgets, le soutien aux revendications d’un secteur voisin est plutôt rare. Pour Marc Minet, directeur de l’équipe SOS Enfants de Namur, cela s’explique simplement : « Beaucoup de situations que nous suivons arrivent par l’intermédiaire des SAJ et SPJ. De même, lorsque nous suivons une famille qui nous a interpellés et pour laquelle notre intervention ne suffit pas, nous faisons appel aux SAJ. S’ils n’ont pas les moyens de faire leur travail, cela nous met en difficulté. »

Des situations de maltraitance de plus en plus nombreuses

C’est ce « maillage » entre les intervenants qui est important pour le président de la Fédération. « Si une maille lâche, c’est tout le système qui est mis à mal. Nous sommes dans le même bateau qu’eux, ajoute-t-il. Nous subissons la même maltraitance institutionnelle. Car beaucoup ne comprennent pas le travail qui est mené sur le terrain, notamment au sein des partis politiques. »

Bien sûr, les équipes SOS Enfants en profitent pour faire passer leur message. « Il faut prendre conscience que c’est au tout début qu’il faut intervenir, dès la petite enfance, affirme Bernard Parmentier. Nous devons faire face à des situations de plus en plus nombreuses. C’est d’abord lié aux changements dans les familles, à leur éclatement. Mais c’est aussi lié au fait qu’une parole se libère au sujet de la maltraitance et plus particulièrement des abus sexuels. » Du coup, la surcharge se fait aussi sentir dans les équipes SOS Enfants. « Il arrive que nous ayons trop de travail et que nous devions faire un tri entre les situations. »

Les équipes SOS Enfants ont donc montré un soutien de fond au mouvement issu de l’aide à la jeunesse. Même si la méthode a parfois fait grincer des dents. « Nous avions des craintes en cas de prolongation de la grève, concède Marc Minet. Certaines situations pouvaient devenir très problématiques. Ne devrait-on pas réfléchir, si cela devait se reproduire, à des mécanismes de service minimum ou de service continu pour les situations urgentes ? »

Une grève fructueuse

Il aura fallu deux semaines de grève pour que les services d’aide à la jeunesse et les services de protection judiciaire obtiennent quelque chose. Le jeudi 6 février, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a avalisé les propositions d’Évelyne Huytebroeck, la ministre de l’Aide à la jeunesse.Quatorze équivalents temps plein seront recrutés pour remplacer le personnel malade. Un mécanisme de compensation des absences sera mis en place en 2015. Cinquante prises en charge par an, de type « hébergement », devraient être créées à partir du 1er janvier prochain. Enfin, un « dialogue avec les interlocuteurs de la sphère judiciaire » devrait être entamé. Rappelons que c’est une perquisition d’un juge d’instruction dans les locaux d’un SAJ qui avait mis le feu aux poudres. Michaël Novelli, délégué au sein de la CGSP estime que ce plan est une « première réponse satisfaisante aux revendications ». Il en attend d’autres, plus structurelles, après les élections.

 

En savoir plus

Fédération S0S Enfants : tél. : 067 77 26 47 – site : www.federationsosenfants.be – courriel : federation.sos.enfants@skynet.be

Cédric Vallet

Cédric Vallet

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