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Regard critique · Justice sociale

Petite enfance / Jeunesse

Les jeunes à l'assaut des votes : Grégory Vanden Bruel (PP)

Dans la foulée du dernier dossier d’Alter Echos consacré à l’engagement des jeunes dans la politique, nous vous proposons, sur le site, une fois par jour, l’interview mi-décalée mi-sérieuse, d’un candidat de chaque parti. Aujourd’hui : Grégory Vanden Bruel, 32 ans, probable suppléant de Mischaël Modrikamen dans le Hainaut pour les législatives.

01-04-2014

Dans la foulée du dernier dossier d’Alter Échos consacré à l’engagement des jeunes dans la politique, nous vous proposons sur le site, une fois par jour, l’interview, mi-décalée mi-sérieuse, d’un candidat de chaque parti.

02_jeune_gregoryvandenbruelAlter Échos : Pas de section jeunesse au PP, difficultés à trouver un interlocuteur de moins de trente ans (vous avez-vous même 32 ans), n’est-t-il pas difficile d’être jeune dans un parti de vieux ?

Grégory Vanden Bruel : Je tiens à vous rassurer, nos candidats ne sont pas séniles et affichent une jeunesse tellement éclatante que les élus des partis traditionnels, recroquevillés sur leur siège de député et vieillis par le pouvoir, envieraient. La forme est indispensable pour sillonner Bruxelles et la Wallonie pour nous faire connaître car nous avons un accès limité aux médias. Croyez-moi, jeunes et moins jeunes se côtoient sans qu’il y ait le moindre conflit de génération.

AÉ : Dans ce contexte de relative pénurie de candidats jeunes, comment expliquer votre propre engagement au sein du PP ? Etait-ce pour draguer les filles ? Ne serait-ce qu’en profitant de l’aura de Mischaël Modrikamen ?

GVB : Rassurez-vous également. Je n’ai pas besoin d’emmener Mischaël Modrikamen avec moi quand j’invite une fille au restaurant. Mais je vous concède que cela pourrait aider. Plus sérieusement, j’ai personnellement un peu milité au cdH. Mais le but, pour la plupart des jeunes, était d’apparaître sur la photo avec Milquet et d’être le plus politiquement correct possible. Cela aide assurément quand on veut faire carrière. Or, ce que j’aime par-dessus tout, c’est le débat et la confrontation d’idées. Je suis également convaincu que seules des solutions ambitieuses pourront sortir Bruxelles et la Wallonie de l’ornière.

AÉ : Dans votre programme, pas de volet « social ». Un simple oubli ? Pouvez-vous résumer en quelques lignes la politique sociale de votre parti.

GVB : La meilleure façon d’être social, c’est de relancer la machine économique, de créer des emplois, de stimuler la jeunesse. Nous ne sommes pas là pour mettre un emplâtre sur une jambe de bois. En proposant aux employeurs d’engager trois employés sans autre charge que le salaire, nous créerons des emplois, de la prospérité et du bien-être. Nous n’avons pas besoin de nous déclarer du « libéralisme social » ou de l' »humanisme » pour être sociaux et humains.

AÉ : Imaginez… vous, Grégory Vanden Bruel, héritez du portefeuille de la Jeunesse et de l’aide à la jeunesse. Quelles seraient vos priorités ?

GVB : La priorité absolue, c’est de donner aux jeunes les possibilités d’entreprendre, de créer, de faire vivre leurs projets. Il faut simplifier les démarches à entreprendre pour créer une entreprise, en proposant un guichet unique où seraient centralisées toutes les procédures, et alléger les charges. Mais la question de la jeunesse est beaucoup plus large que cela. Il en va de notre civilisation. Il faut réinstaurer le goût de l’effort, le civisme, le respect qui ont été oubliés depuis mai 68. Cela passe par une politique de l’enseignement plus ambitieuse et axée sur le mérite. Enfin, nous entendons mettre en place une politique de pratique sportive. Je suis scandalisé quand j’entends que les jeunes des autres partis veulent légaliser les drogues dures et douces. La société qu’ils préparent ne me plait pas.

AÉ : Le journal « Le peuple » s’insurge contre une école qui aurait décidé d’interdire les bonbons pour satisfaire les musulmans. Dénoncez-vous aussi un complot musulman contre les sucreries…

GVB : Je suis moi-même rédacteur en chef du journal pour lequel le parti me laisse une entière liberté de ton. Nous trouvons scandaleux que des enfants ne puissent plus manger de jambon dans leur tartine ou même des bonbons pour ne pas choquer une communauté. Nous répétons que les étrangers qui respectent nos valeurs sont les bienvenus. Il ne s’agit donc pas de racisme de notre part, car nous dénonçons ce fléau, mais bien de faire respecter nos valeurs.

AÉ : Blague à part, il semblerait que votre parti ait quelques difficultés avec l’Islam… ainsi qu’avec le « discours lèche-babouche » pour citer, une nouvelle fois « Le peuple ». Selon vous qu’est-ce qu’un discours lèche-babouches ? Plus largement, pensez-vous qu’une Belgique multiculturelle puisse être un atout ?

GVB : Il ne vous aura pas échappé que le même journal a publié une lettre ouverte dans le sens de la main tendue aux musulmans. Nous pensons que ce ne sont pas les forces politiques relativistes qui détiennent la clef du vivre ensemble. Comment un parti dit humaniste, et autrefois catholique, peut-il se targuer d’avoir fait élire la première députée voilée d’Europe ? Comment un parti s’érigeant autrefois comme le fer de lance de la laïcité en « bouffant du curé » peut-il à ce point renier son passé en parlant à l’oreille des imams parfois radicaux ? Comment un parti libéral peut-il dissoudre ses valeurs en fermant les yeux sur les volontés liberticides portées par certains ?

: Si le PP fait un beau score aux élections et devient incontournable dans une majorité… de quelle coalition rêveriez-vous ?

GVB : Nous souhaitons effectivement entrer dans une coalition qui mènera les réformes nécessaires pour redresser le pays. Nous sommes le seul parti francophone, pour le moment, à envisager une coalition avec la N-VA avec laquelle nous sommes d’accord sur le volet socio-économique. En Wallonie, nous pouvons envisager d’être dans un gouvernement avec le MR et le CDH tendance Lutgen.

AÉ : En Europe, des liens idéologiques sont désormais assumés entre votre parti et celui de Marine Le Pen. Que pensez-vous lorsqu’on qualifie le PP de parti d’extrême droite ?

GVB : Nous ne sommes pas d’extrême droite. Nous assumons notre populisme car nous écoutons le peuple. Tous ceux qui nous comparent au parti de Marine Le Pen le font en croyant nous nuire. Il n’y a aucun lien entre elle et nous puisqu’elle s’est alliée, dans notre pays, au Vlaams Belang. Mais je vais être honnête. Marine a beaucoup de courage, n’est pas selon nous une extrémiste, mais elle a des solutions étatistes qui ne seraient pas efficaces en Belgique. A titre personnel, je préfère l’approche de Nigel Farrage ou, hors Union européenne, de l’UDC suisse.

AÉ : Monsieur Modrikamen utilise souvent le terme « Big Bang ». Un « Big Bang fiscal ». Un « Big Bang » pour la justice. Vu qu’on est entre amateurs d’astrophysique, pensez-vous qu’avec un tel programme, la Belgique risque d’affronter une période difficile d’annihilation électrons-positrons ?

GVB : Sans un big bang sur des thématiques aussi diverses que l’économie, la sécurité, l’immigration, l’éducation ou l’énergie, Bruxelles et la Wallonie se désagrégeront.

Cédric Vallet

Cédric Vallet

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