L’asbl » Les jeunes entreprises « 1 organise pour la deuxième année consécutive des exercices de simulation de rencontre avec des recruteurs dansl’enseignement technique et professionnel. Elle entend par le dispositif « entretiens d’embauche » étendre son action à des filières qu’elle touche peu au traversde ses mini-entreprises. » Entretiens d’embauches » se trouve encore dans une phase pilote et a fait l’objet d’une première évaluation avec quelques écolesl’an passé. Première évaluation de Fabienne Baise (Jeunes entreprises) et réflexions d’Alain Bultot (Conseil de l’éducation et de laformation).
Mini-entreprises
» Les jeunes entreprises » ont lancé leurs premières mini-entreprises à la fin des années septante, afin d’ »éveiller les jeunes à leur environnementéconomique et social et susciter leur esprit d’entreprendre « . Les mini-entreprises consistent pour des jeunes des 5e, 6e et 7e secondaire àcréer et gérer leur propre » très petite entreprise » (avec l’aide de conseillers bénévoles). Par la suite d’autres projets sont venus s’ajouterdans la panoplie des « Jeunes entreprises » : notamment une gestion virtuelle d’entreprise dans les cours d’économie du secondaire et un module de développement del’esprit d’entreprendre dans l’enseignement.
Comment toucher le qualifiant ?
Mais les jeunes du qualifiant sont restés sous-représentés dans les publics que touche l’asbl. Fabienne Baise, chargée de la communication, l’illustre : « les démarches que nous proposons restent manifestement plus difficiles pour eux : peu d’écoles techniques et professionnelles arrivent en finale du concours de la meilleuremini-entreprise. Peut-être ne se donnent-ils pas le droit de rêver… « , avance-t-elle. Effectivement, en 2004, seuls 572 élèves sur 2.225 participants auxmini-entreprises étaient issus des filières techniques et professionnelles.
Le dispositif
» Entretiens d’embauche » a été proposé l’an passé à 7 classes terminales de l’enseignement technique et professionnel dans 6 écoles(chacun des trois réseaux en a choisi deux) avec le soutien du ministre P. Hazette.
Le dispositif qui est intégré aux cours de français (ou dans les » activités d’insertion socioprofessionnelle « ) occupe » une heure par semaine, pendant deuxà trois mois « . Dans une phase préparatoire, une série d’activités pratiques sont réalisées en classe (des mises en situation et des jeux de rôlepermettant de travailler » la communication verbale et non verbale, la connaissance de soi, la recherche d’offres d’emploi, la réalisation du CV… « ). Ensuite, chaque élèverencontre un recruteur sur son lieu de travail (notamment dans une série d’agences intérim), afin de faire passer » un véritable entretien professionnel « . Latroisième phase, évaluative, » invite l’élève à prendre connaissance des remarques et conseils formulés par le recruteur, mais égalementà réaliser sa propre autocritique « .
Premières réactions
F. Baise explique que le programme a d’abord paru » assez insurmontable, voire stressant, pour beaucoup « , mais, selon le feed-back des enseignants, l’expérience fut positivepour la plupart des élèves. Cependant, » certains élèves ne voulaient pas passer un entretien dans la filière dans laquelle ils se trouvaient » parce qu’ilsne se voyaient plus dans le métier qui y menait… Les profs apprécieraient en tout cas cette » occasion de rencontrer des entreprises » avec quelques bémols sur certainesactivités proposées » trop ludiques « .
Intéressant mais…
Alain Bultot, chargé de missions au CEF et rédacteur de l’avis 78 sur l’information et l’orientation sur les études, les formations et lesmétiers2, juge le programme » intéressant mais à condition que ce soit une action qui intervienne en aval de tout le processus d’orientation etd’information et s’adresse donc à ceux qui ont eu la possibilité de construire et d’arrêter un vrai choix de projet professionnel « . Sinon ? » Lesélèves peuvent toujours en tirer quelque chose mais cet outil de confrontation au monde du travail risque à la limite de dériver vers une sorte de simple adéquationaux prescriptions du recruteur « . F. Baise précise, quant à elle, que leur programme ne vient que s’ajouter à tout un travail de construction du projet professionnel,même si elle constate qu’il n’était pas réalisé dans toutes les écoles pilotes.
» Entretiens d’embauche » est cette année » proposé de manière globale aux écoles techniques et professionnelles (selon les disponibilités en experts durecrutement) « . Mais pour 2005-2006, l’asbl songe à la réserver comme » bonus aux écoles qui accueillent une mini-entreprise « .