Comme nous l’évoquions dans l’Alter Echos précédent, Marie Arena, ministre wallonne de l’Emploi et de la Formation, proposait le 27 mars au gouvernement wallon lacréation d’une centaine de maisons de l’emploi réparties sur tout le territoire wallon. La note au gouvernement précise les différentes modalités de fonctionnementde ces maisons de l’emploi. Nous les résumons ici.
La définition
« Les maisons de l’emploi sont des structures de proximité destinées à accueillir toutes les personnes concernées par un problème d’emploi. Ce lieu doit permettreà l’utilisateur d’accéder à l’ensemble des structures d’information et d’accompagnement présentes sur le territoire wallon pour faciliter la réalisation de sonprojet. »
Les concepts
Le projet se fonde sur un certain nombre de concepts : la proximité, le guichet unique, le réseau et l’ouverture et l’autonomie. Les utilisateurs potentiels sont les travailleurs, leschômeurs, les étudiants, sans discrimination territoriale. L’accès aux services d’une Maison de l’Emploi n’est donc pas lié à la domiciliation dans la ou lescommunes associées au projet.
Le partenariat
Les partenaires de base du projet sont le Forem/SPE, Service public de l’emploi (auquel est rattaché le SLAIE ou le CLAIS) et la ou les communes. « Ces partenaires de base s’associeront au(x)CPAS et veilleront à s’associer le plus largement possible les acteurs de l’insertion socio-professionnelle présents sur le territoire tels que les ADL, les ASBL d’insertion… ».Ces autres partenaires pourront soit s’ajouter au partenariat de base de la ME en tant que partenaires internes, soit s’y associer comme partenaires externes.
Les services de base
> L’accueil : il doit permettre l’usage optimal des outils mis à disposition et une appropriation des informations
n la gestion des droits liés à la demande d’emploi : il s’agit de délivrer les actes techniques permettant l’accès aux droits (inscription, attestation, etc.)
> L’information : il s’agit d’offrir une information complète, pertinente et actualisée sur les problèmes énoncés. Le personnel donnera les conseils permettantde s’approprier cette information
> L’analyse de la demande et le pré-repérage des besoins : il s’agit d’offrir un entretien individuel permettant de définir l’action pertinente à mener.
L’organisation d’activités, de projets communs : ex. : tables locales de l’emploi, formations, réunions thématiques, etc.
Le déploiement
L’initiative de création de Maison de l’emploi doit émaner du local. Le local doit aussi être encadré afin d’équilibrer la couverture géographique duterritoire wallon, évitant ainsi des zones non couvertes et des zones sur-sollicitées2. Le déploiement est réalisé au minimum sur trois ans. Le nombreprévisionnel d’ouvertures de maisons de l’emploi en 2001 a été fixé à vingt-trois. La priorité est donnée aux maisons de l’emploiexpérimentales3. Ensuite l’attention sera donnée au respect de l’équilibre entre les arrondissements. Durant la période transitoire, les Maisons de l’emploi coexisterontavec les structures actuelles du Forem/SPE qui assureront la continuité des services de première ligne. Progressivement, ces structures disparaîtront là oùémergeront des Maisons de l’emploi.
Le personnel
En priorité, le personnel travaillant actuellement dans les dispositifs locaux actuels (Maisons de l’emploi expérimentales, SLAIE, CLAIS) sera intégré dans le futurdispositif.
Les « professionnalités » peuvent être exercées par du personnel permanent issu des différentes organisations partenaires ou du personnel non permanent (pour les expertisesspécifiques). Le personnel des partenaires externes peut s’intégrer dans les activités de la Maison de l’emploi à un moment précis (comme espace de diffusion parexemple). Exemples : les sociétés de travail intérimaire, le Carrefour Formation, etc.
Cinq types de professionnalités sont déployés au sein des maisons de l’emploi : le coordonnateur local, l’animateur d’espace ouvert, les conseillers, les gestionnaires de droitssociaux en matière de demande d’emploi et les agents administratifs.
Les lieux
Le bâtiment est mis à disposition par la ou les communes mais il est possible, dans certains cas, que ce soit un bureau de placement du Forem qui se transforme en Maison de l’emploi. Unprincipe à respecter : l’accessibilité. La Maison de l’emploi comprend un espace libre services (accueil, espace documentaire, zone technologique), un espace de détente, unesalle de réunion et/ou de travail collectif et des petits espaces d’entretien individuels. Elle comprendra au moins un bureau totalement isolé.
La coordination et les supports
Au niveau local, le Coordinateur est attaché au Forem/SPE mais idéalement recruté parmi les partenaires locaux. Le comité d’accompagnement local est une instance locale,composée d’un représentant de chaque organisme ou association partenaire, présidée par un représentant de la ou les communes. Son rôle est de déposerle projet initial, d’animer le partenariat, d’appuyer le coordinateur local et de faciliter l’émergence de projets communs.
Au niveau de la région, trois instances coexistent :
> La coordination du réseau est une équipe attachée au Forem/SPE qui a un rôle de conseil, d’appui et d’animation du réseau.
> Le comité de pilotage est constitué d’un représentant de la ministre de l’Emploi et de la Formation qui en assure la présidence, d’un membre de la division del’Emploi du MRW, qui en assure le secrétariat, d’un représentant du Ministre-Président, du Ministre de l’Économie, du ministre du Budget, du ministre des Affairesintérieures, du ministre des Affaires sociales, d’un membre du SPE chargé de la coordination du Réseau global, du président de la Commission consultative régionaledu Parcours d’insertien, des deux représentants de l’Union des villes et communes de Wallonie dont un de la Section CPAS.
> Le comité technique rassemble les experts de l’Onem, de l’Union des villes et communes (via la tutelle CPAS) et du Forem/SPE sur la gestion de l’information concernant les droits sociauxet la définition de standards sur les cadres légaux, sur l’éthique, etc.
Le Forem/SPE en tant que « régisseur-ensemblier », devra « offrir ses services tant dans des structures régionales que dans de structures de proximité. Les Espaces Ressources Emploi(ERE), les Carrefours Formation et les Cités des métiers offriront une expertise soit généraliste, soit spécifique et assumeront une fonction ressources aux Maisonsde l’emploi. »
L’impact budgétaire par Maison de l’emploi
Un million (non récurrent annuellement) pour l’investissement en matériel informatique, un million (récurrent annuellement) comme contribution maximale en frais defonctionnement, 1.200.000 à 1.600.000 pour le coordonnateur et 2 millions pour les deux animateurs. Un cofinancement avec les acteurs locaux est obligatoire. Il devrait concerner au minimuml’immobilier. Ainsi le budget maximum Forem/SPE pour 2001 (année pleine) pour 20 Maisons de l’emploi se
monte à 114 millions de francs.
1 Cabinet Arena, rue du Moulin de Meuse, 4 à 5000 Beez, tél. : 081 23 47 11, fax : 081 23 47 64.
2 La note définit une cartographie qui recoupe trois méthodes trop longues à expliquer ici mais qu’on peut résumer par la méthode des « territorialités », de »l’existant » et des « flux potentiels ».
3 Neuf maisons pour l’emploi avaient été mises sur pied dans un cadre expérimental. La base de ces maisons de l’emploi reposait dans 7 cas sur l’existence antérieure deSLAIE (Services locaux d’accueil et d’information pour l’emploi) et dans deux cas sur des asbl existantes.
catherinem
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