Le 5 juin, la Febisp1, la Fédération bruxelloise de l’insertion socioprofessionnelle, réunissait les neuf missions locales bruxelloises et leurs travailleurs pour unséminaire sur leur rôle dans une « stratégie urbaine pour l’emploi et l’économie sociale ».
Les missions locales constituent l’ossature du dispositif d’insertion socioprofessionnelle bruxellois. Or, explique Gabriel Maissin, administrateur délégué de laFebisp, elles ont vite évolué ces dernières années et elles n’ont pas fait l’objet sous cette législature de changements réglementairesimportants, alors que cela fait des années qu’on évoque une ordonnance régionale qui les concerne. Et même si les moyens ne semblent pas manquer pour les missionsrégionales – la Région est en train de les revaloriser dans le cadre des accords du non-marchand –, elles veulent préparer leur positionnement face aux prochainesélections régionales, mi-2004. Avec la Febisp qui les fédère, continue Gabriel Maissin, il s’agit donc avec ce séminaire d’entamer un processus deplusieurs mois qui réinterroge le rôle des missions locales sur leurs missions d’origine, à savoir l’accompagnement du public le plus défavorisé face aumarché de l’emploi, et l’animation de la concertation locale des opérateurs d’insertion, mais aussi de réfléchir à leur identité età leur positionnement sur trois champs que nombre d’entre elles ont pris l’initiative d’investir :
> l’économie sociale,
> la rénovation urbaine,
> le développement communautaire et l’intégration des personnes d’origine immigrée.
L’après-midi du 5 juin était organisée en quatre ateliers : trois sur ces thématiques, et un sur l’accompagnement et la formation. Ils avaientété précédés par quatre interventions d’experts qui se sont penchés sur les grandes tendances du développement régional bruxellois, enparticulier à partir de points de vue macros, démographiques et géographiques. Le paradoxe a été mis en évidence d’une façon unanime : Bruxellesest une ville bien insérée dans les réseaux économiques mondiaux, mais trop peu de Bruxellois participant à cette production de richesses, les Bruxellois pauvressont de plus en plus pauvres (20 % de taux de chômage depuis peu) et les riches sont de plus en plus riches…
Pour ce qui est des ateliers eux-mêmes, c’est clairement la question de la légitimité de l’action des missions locales qui semble avoir été aucœur des débats. Investissant dans l’ancrage local, elles ont voulu dépasser la question de l’emploi pour travailler de façon intégrée surl’insertion, prenant en compte des questions de logement, de santé, etc. Ce qui les amène à devoir gérer des contraintes : celles liées aupolysubventionnement en particulier, mais celles aussi liées à l’inexistence de cadres réglementaires encadrant l’innovation, cette dernière constituant uneautre source de légitimité. Enfin, troisième source de légitimité : l’action dans la durée avec les grandes institutions régionales et avec lesacteurs économiques. Pour preuve, le projet de cellule de prospection conjointe en gestation à l’Orbem, qui sera mis sur pied en coordination avec les missions locales pourprospecter les potentiels d’emploi dans des niches particulières du marché.
Toutes ces interventions et débats seront couchés sur papier dans les prochaines semaines. Ils nourriront :
> d’une part une rencontre avec le ministre Tomas, vers la fin de l’été, pour envisager la manière de définir le rôle des missions locales dans lecadre de la toute prochaine ordonnance sur la gestion mixte du marché de l’emploi ;
> d’autre part une nouvelle rencontre des missions locales en octobre.
1. Rue des Alliés 307 à 1190 Bruxelles, tél. : 02 537 72 04, fax : 02 537 84 04, e-mail : hoffstadt@febisp.be,
site Web :