Le 16 janvier, la ministre Arena1 a présenté en première lecture au gouvernement un avant-projet de décret sur les missions régionales. Reconnues pararrêté en 94 puis en 98, il existe aujourd’hui 10 missions régionales pour l’emploi en Wallonie. Leur activité principale : la mise en œuvre d’opérationsnégociées avec les employeurs de façon à garantir au stagiaire un emploi à la sortie.
Acter les évolutions
Les Mire détectent les créneaux porteurs d’embauche, contactent les entreprises et les secteurs, négocient un nombre d’embauches prédéfini etéventuellement un programme de formation, organisent la formation en alternance avec des partenaires, et sélectionnent et suivent les stagiaires. Si au départ c’est lemontage d’opérations de formation qualifiante en alternance qui constituait la spécificité des Mire, elles ont bien vite démultiplié leurs modesd’action. La spécificité qui se dégage aujourd’hui est justement cette approche négociée avec les employeurs, qui consiste à examiner à laloupe, avec eux, le contenu de leurs demandes de main-d’œuvre et de chercher tous les moyens de rendre ces postes accessibles aux demandeurs d’emploi les plusdéfavorisés.
Et cela marche : pour 1 000 stagiaires suivis par an, 600 obtiennent le poste visé, affirment le communiqué de presse de la ministre et sa note au gouvernement !
Le décret en préparation ne parle plus de formation. Il ne s’agit pas de l’exclure, bien entendu, mais de reconnaître de façon plus adéquate lesopérations qui mobilisent d’autres outils. Qu’est-ce qui les fédère ? Pour la ministre, l’expertise la plus importante détenue par les Mire est «l’insertion par l’activité économique en utilisant l’emploi comme vecteur d’insertion, et ce en partenariat avec les entreprises ».
Les actions des Mire reconnues par le futur décret et conventionnées avec le Forem conseil seront donc les suivantes :
> « la prise en charge individuelle ou collective ;
> le repérage des postes accessibles au sein des entreprises ;
> la recherche des besoins réels de l’entreprise et du parcours dans l’emploi du candidat, par la construction du parcours nécessaire à l’évolutiondu candidat vers cet emploi ;
> l’organisation de séquences ‘d’ajustement’ nécessaires à l’adaptation des compétences du candidat au poste proposé ;
> la fonction d’accompagnement et d’intégration dans l’emploi du candidat telle que prévue dans le projet de décret du dispositif intégréd’insertion socioprofessionnelle. »
Le public des actions des Mire est constitué des demandeurs d’emploi peu scolarisés (pas de diplôme du secondaire supérieur), les demandeurs d’emploi auchômage depuis plus de deux ans, les bénéficiaires du revenu d’intégration, les personnes rentrantes, les réfugiés et les personnes reconnues parl’Awiph. Le Forem conseil et la mission régionale peuvent décider d’élargir ce public pour des projets particuliers.
Quel rapport entre les Mire et les employeurs ?
La ministre Arena insiste sur le rôle crucial que les Mire devront jouer dans le futur Dispositif intégré d’insertion : le suivi, principalement individuel, des «parcours » d’insertion, parcours
> dont les objectifs sont « contractualisés »,
> qui est poursuivi jusque dans l’emploi
> et au service desquels la Mire met ses réseaux de partenaires employeurs.
Cela présage-t-il pour les Mire d’un changement de philosophie d’action ? Les Mire se sont jusqu’ici singularisées par le fait qu’elles ne prennent généralement pas aupied de la lettre les demandes formulées par les entreprises : elles les rencontrent pour définir précisément avec elles les seuils d’embauche et de qualification. Cetteapproche négociée de l’insertion ne risque-t-elle pas d’être oubliée au profit d’une approche misant sur la simple « adaptation » des candidats aux exigencesdes employeurs ? Non, nous explique-t-on du côté des participants au groupe de travail qui a planché sur les versions successives de l’avant-projet. Même si laformulation du texte pourrait sans doute être rendue plus pointue sans pour autant contredire la volonté d’élargissement.
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