Le second forum des services d’aide à la jeunesse bruxellois s’est déroulé ce 14 mai 2009 à Tour et Taxi. Réunissant plusieurs centaines de participants, il s’est voulu tant un lieu convivial de rencontre qu’un lieu de débat et d’échanges sur les enjeux du secteur de l’Aide à la jeunesse aujourd’hui. « Aider et éduquer les jeunes dans une société en mutation », tel était le thème de cette journée.
Après avoir mis sur pied un premier forum de rencontre des services d’aide à la jeunesse bruxellois en 2007, les organisateurs, une association de services bruxellois du secteur1, ont décidé de remettre le couvert pour une seconde édition. Elle a eu lieu le 14 mai dernier dans le site de Tour et Taxi.
Les objectifs poursuivis étaient au nombre de trois. Tout d’abord, il s’agissait de permettre aux travailleurs d’un secteur fort morcelé de mieux se connaître. L’enjeu, pour ces travailleurs sociaux, étant d’avoir une meilleure vision des multiples types de prise en charge des usagers, mais aussi des possibilités de relais et d’articulation entre les différents services.
L’intention était aussi de susciter un échange touchant aux compétences de chacun, aux enjeux de l’Aide à la jeunesse aujourd’hui, autour du thème « aider et éduquer les jeunes dans une société en mutation ». Quatre débats ont été organisés dans la matinée,alimentés par deux experts choisis pour leur implication dans le secteur et leur connaissance de ses enjeux. Quatre débats pour quatre angles d’attaque :
• « Publics et travailleurs, responsables et acteurs de changement »,
• « Que dire, que taire dans une société insécurisée ? »,
• « Jeunes sous pression »,
• « Comment bien traiter les familles fragilisées ? ».
Couvercle sur la marmite ?
Les discussions qui ont émergé ont parfois laissé une impression de dispersion et ont reflété une certaine difficulté pour les professionnels de terrain à « lever le nez du guidon ». Elles ont par contre traduit le souci, partagé par l’ensemble des travailleurs du secteur, de se positionner en tant que travailleur social dans une société en crise :
• comment amener les jeunes à entrer dans une dynamique de projet dans une société qui ne laisse aucune place pour cela ?
• Les professionnels de l’Aide à la jeunesse sont-ils des moteurs de changement ou jouent-ils seulement le rôle de « couvercle que l’on pose sur la marmite à pression » ?
• Comment apporter des réponses au sentiment d’insécurité souvent associé aux jeunes alors que les jeunes eux-mêmes vivent dans l’insécurité – d’existence – face à l’avenir…?
• Comment gérer les pressions de plus en plus fortes imposant au travailleur social d’entrer dans une logique de contrôle social plutôt que d’aide…?
Enfin, troisième objectif que s’étaient assigné les organisateurs : celui de s’ouvrir à d’autres secteurs acteurs de l’éducation des jeunes et partenaires de l’Aide à la jeunesse. Écoles sociales, (futurs) enseignants, éducateurs et médiateurs scolaires, animateurs d’organisations de jeunesse et de maisons de jeunes… avaient été invités à venir rencontrer les acteurs de l’Aide à la jeunesse et à participer aux débats.La journée a donc réuni plusieurs centaines de participants, parmi lesquels des travailleurs de centres PMS, de CPAS, d’écoles…
Mieux communiquer vers l’extérieur et faire des liens avec d’autres secteurs, c’est essentiellement là-dessus qu’a conclu Marc Coupez, représentant la ministre de l’Enfance, de l’Aide à la jeunesse et de la Santé, Catherine Fonck (CDH). « L’Aide à la jeunesse est un thermomètre de notre société, mais ce n’est pas un thermomètre objectif. Durant les dernières années, la mort de Joe Van Holsbeek, le manque de places en IPPJ… Voilà l’image de l’Aide à la jeunesse telle qu’elle est véhiculée dans les médias. Il faut être pro-actif et le secteur de l’Aide à la jeunesse doit communiquer, a-t-il souligné. Les liens avec les autres secteurs sont essentiels. En effet, l’image du secteur de l’Aide à la jeunesse dans les autres secteurs est, elle aussi, faussée.»
Les organisateurs ont, quant à eux, émis le souhait de réitérer cet événement en accentuant encore davantage la présence des autres secteurs. Améliorer les échanges pourrait en effet être très profitable, mais, sans doute, à condition de mettre en place des modalités d’animation qui permettent mieux aux acteurs des autres secteurs de s’intégrer réellement au débat.