Ce 9 mai, la Société wallonne du logement (SWL)1 organisait à Charleroi un colloque sur le « Développement des partenariats public-privé dans lesecteur du logement social en Wallonie”. On y a compté quelque 300 participants.
Représentants de sociétés de logement de service public (SLSP), représentants des pouvoirs publics et acteurs du secteur privé avaient réponduprésent à l’invitation de la SWL. Les nombreuses interventions visaient à aider à comprendre les opportunités offertes par les PPP, évaluer les options etméthodes de développement des PPP et mesurer les risques auxquels les partenaires publics et privés s’exposent.
Plus-value des PPP
Alain Rosenoer, directeur général de la SWL, a insisté sur “la nécessité du secteur public de s’ouvrir au secteur privé.” Il y voit clairementune opportunité pour construire rapidement des logements sociaux de qualité et durables. Il précise toutefois qu’il n’y a pas de formule type de PPP, d’où lanécessité d’avoir des approches au cas par cas. Ce sera d’ailleurs le leitmotiv de la journée.
Pour le ministre wallon du Logement, André Antoine2, “un PPP, c’est plus que construire du logement, c’est rénover un quartier, un village”. En 2005, unmillion d’euros avaient été débloqués en vue de dynamiser les PPP. Lors du premier appel, des SLSP avaient introduit 34 projets à la SWL. Douze projets, visantà construire au total 650 logements, avaient été retenus, entre autres sur base “du caractère innovant des projets et de la mixité sociale qu’ilsmettaient en œuvre.” Aussi le ministre a-t-il décidé de dégager en 2006 un million d’euros en guise d’incitant financier. Le gouvernement devrait bientôtstatuer sur les projets retenus. Le ministre voit aussi dans les PPP l’occasion de récréer de la mixité fonctionnelle (logements, commerces, bureaux, activitéséconomiques).
Cas concret : “L’île aux Oiseaux”
Max Hoogestoel, directeur-gérant de la SLSP Toit & Moi, a présenté le PPP “L’Ile aux oiseaux”. La société va déconstruire (détruirepour reconstruire) 700 logements dans le cadre du Programme exceptionnel d’investissement visant la remise à niveau du parc locatif (PEI). Vu le manque de ressources financières, Toit& Moi s’est tourné vers un PPP. À la suite d’un appel à candidatures, l’entrepreneur Thomas et Piron a décroché le marché, et un partenariat a pu voir lejour.
Le projet finalisé devrait déboucher sur la réalisation de 343 appartements et maisons :
• 158 logements acquisitifs “libres” seront mis à la vente pour personnes à revenus élevés.
• 185 logements, sera constitué de maisons et appartements sociaux ayant tous une haute efficience énergétique : 88 logements locatifs, dont 3 maisons passives ; 97logements acquisitifs, dont 17 maisons passives.
Sur le site, la mixité sociale sera assurée en mêlant faibles revenus, revenus moyens et revenus élevés. Il en ira de même concernant la mixitélocataires-propriétaires. Pour favoriser la mixité intergénérationnelle, on trouvera sur le site une crèche, des kots étudiants, des maisons unifamilialespour les familles avec enfants, des appartements 1 chambre pour personnes âgées, des appartements pour couple avec ou sans enfants…
Une cellule partenariale
Afin d’aider les sociétés dans le montage de partenariats, la SWL a mis sur pied une “cellule partenariale”. Marie-Claire Durieux et Sophie Rysselinck ontprésenté les cadres juridique et administratif du PPP. Les différentes étapes à suivre pour élaborer un PPP ont fait l’objet d’un point particulier :étude de terrain, étude des besoins et objectifs, rencontre des pouvoirs locaux, pré-étude de faisabilité, ou encore nécessaire comparaison du PPP avec unmarché classique. En effet, le PPP n’est pas, a fortiori, la panacée, un marché classique peut se révéler plus avantageux.
Toutes ces informations sont reprises dans un document téléchargeable sur le site de la SWL, au même titre que les autres interventions de la journée. Cesdernières portaient tant sur les risques, les avantages et inconvénients que sur les initiatives européennes de financement.
1. SWL, rue de l’Écluse 21 à 6000 Charleroi – tél. : 071 20 02 11.
2. Cabinet d’André Antoine, rue d’Harscamp 22 à 5000 Namur –
tél. : 081 25 38 11