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Regard critique · Justice sociale

Les syndicats bruxellois se mobilisent pour l’environnement

Les syndicats bruxellois invitent leurs délégués à intégrer les questions environnementales au sein des entreprises.

23-01-2011 Alter Échos n° 308

A l’occasion du cinquième forum Brise1, les représentants des syndicats FGTB2, CSC3 et CGSLB4 ont appelé leursdélégués à sensibiliser leurs entreprises aux questions environnementales.

« Il ne faut pas nécessairement être à Cancun pour penser et réfléchir sur la nécessité d’une transition équitable baséesur le dialogue ainsi que sur la création des emplois verts et décents. La transition économique ne sera équitable que si l’on se mobilise pour le rendre équitable», déclare Philippe Vandenabeele, secrétaire régionale de la CGSLB Bruxelles). « Nous défendons un syndicalisme urbain ouvert aux actions au sein desentreprises, mais aussi ouvert aux questions de société. La conscience syndicale ne se limite pas aux heures de travail (de 9 à 16h), mais englobe l’ensemble des questions desociété qui concernent l’environnement du travailleur qui vit et/ou travaille à Bruxelles », précise Philippe Van Muylder, secrétairegénéral de la FGTB Bruxelles. « Nous allons mener une campagne de sensibilisation en 2011 tant sur l’axe professionnel qu’interprofessionnel afin de sensibiliser lestravailleurs aux questions environnementales dans le contexte spécifique urbain », ajoute Mustapha Azzizi (CSC Bruxelles).

Concrètement les syndicats bruxellois demandent à leurs délégations d’intégrer les questions environnementales à tous les niveaux d’intervention au seindes entreprises : CPPT (comité de prévention et de protection au travail), Conseil d’entreprise, conventions collectives de travail.

Ce cinquième forum Brise (Réseau intersyndical bruxellois de sensibilisation à l’Environnement) a réuni près de deux cents déléguéssyndicaux au siège bruxellois de la Confédération européenne des syndicats (CES). Face à ce public, Henri Goldman, rédacteur en chef de la revuePolitique, a expliqué que Bruxelles est passée d’une « économie territorialisée » – avec des mécanismes de contrôle et denégociation – dominée par les négociations sur le partage de la croissance et l’inconscience écologique à une « économie mondialisée» basée sur la concurrence des économies, la conscience écologique et l’incertitude d’une transition équitable.

Nouveau pacte urbain

Reprenant le paradigme des pactes urbains tacites du sociologue Pierre Ansay, l’auteur a rappelé que Bruxelles a connu un premier pacte urbain après la Première Guerremondiale s’appuyant sur « le partage équitable des biens matériel et symbolique de la Ville », puis un deuxième pacte anti-urbain en 1945 basé sur le« modèle du zoning » qui a provoqué la délocalisation du travail. Ce pacte anti-urbain fortement énergivore, qui a eu ses heures de gloire pendant les GoldenSixties, considérait la ville comme un échangeur d’autoroute et liait le bonheur du travailleur à l’accumulation sans fin des biens de consommation. Goldman inviteaujourd’hui les Bruxellois à conclure un nouveau pacte urbain basé sur le retour de la classe dirigeante en ville, une mixité fonctionnelle avec des catégoriesd’emploi compatibles avec la mixité urbaine, des logements accessibles pour toutes les couches de population et une redéfinition du syndicalisme et de ses alliances en fonction dela nouvelle configuration urbaine.

Eric Corijn (professeur à la VUB) a diagnostiqué, cartes à l’appui, la situation de Bruxelles (village, ville, capitale, région, agglomération,métropole dans le monde) : cette région riche largement peuplée de pauvres, la seule région belge dont le succès économique ne profite pas à seshabitants, sa ségrégation sociale et spatiale, son chômage élevé chez les jeunes, son enseignement colonisé par les communautés, son exode des classesmoyennes et riches, son attractivité européenne et internationale, ses phénomènes de gentrification, son déséquilibre communautaire et sa gouvernancesuperflue. Le sociologue appelle à une responsabilisation des Bruxellois (« 29 % des bouchons sont causés par les Bruxellois sur le chemin de l’école, il faudrait quechacun accepte d’envoyer son enfant à l’école du quartier ») et plaide pour une rationalisation de la gouvernance basée sur un pouvoir régional fort etune décentralisation vers les 118 quartiers de Bruxelles (dix-neuf communes).

1. Info : www.brise-milieu.be
2. FGTB, Maria Vermiglio :
– adresse : rue de Suède, 45 à 1060 Bruxelles
– tél. : 02 213 16 76
– courriel : maria.vermiglio@fgtb.be
3. CSC Bruxelles, Mustapha Azzizi :
– adresse : rue Plettinckx, 19 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 557 85 06 ou 07
– courriel : u05mzz@acv-csc.be
4. CGSLB, Yaël Huyse :
– adresse : bd Poincaré, 72-74 à 1070 Bruxelles
– tél. : 02 206 67 34
– courriel : yael.huyse@cgslb.be

Mehmet Koksal

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