Depuis que le Japonais Shigeru Ban a conçu ses premiers refuges en carton pour abriter les victimes du tremblement de terre de Kobe, l’architecture de l’urgence fait des émules jusque dans nos contrées. Cabanes, yourtes, igloos en bois ou sacs de couchage design pour sans-abri… On y voit parfois se côtoyer le pire comme le meilleur. (Lire p.14: «Ma maison est en carton».)
Au-delà des situations d’urgences écologiques ou sociales, ces constructions hors normes peuvent s’avérer des solutions sur le long cours. À Bruxelles, Luc Schuiten met sur pied un projet de logements intégrés dans la ville à destination des sans-abri. L’architecte affirme qu’avec 2.000 euros on peut concevoir un logement de grande qualité architecturale. (Lire p.12: «Luc Schuiten: pour une ville archi-humaine».)
Pour les défenseurs de l’habitat léger, toutes ces formules inventives, moins coûteuses et plus respectueuses de l’environnement, constituent aussi un véritable changement dans l’art d’habiter. Système D ou éloge à la liberté, à défaut d’adaptation des normes en vigueur, en tout cas, ceux qui font ce choix aujourd’hui vivent quasi tous hors la loi, dans l’angoisse d’une dénonciation ou d’une visite des services de l’urbanisme. (Lire p.6: «Habitat léger, en finir avec la brique dans le ventre».)