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Regard critique · Justice sociale

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"Lier les allocations au bien-être : manif prévue le 20 mai"

26-03-2001 Alter Échos n° 94

Rassemblés dans une plate-forme baptisée « Améliorations sociales », syndicats, mutuelles, associations sociales de tout poil1, appellent à manifester le 20 mai pourdemander le relèvement des allocations sociales. La campagne de sensibilisation a été lancée par une campagne de presse ce lundi 19 mars. La plate-forme ne veut pas perdrede temps : « La pression, nous devons la mettre maintenant quand le gouvernement tente de s’accorder sur les ajustements budgétaires ». « Ces dernières années, ajoute Luc Cortebeekde la CSC, les allocations sociales ont subi de lourdes saignées et leur retard n’a cessé de croître. » C’est que depuis1981, les allocations n’ont plus étéadaptées au bien-être, à la richesse produite par habitant. Or le produit intérieur brut par habitant a augmenté en 20 ans de 45%. La valeur des allocationssociales, elle, a dévalué. Ainsi, selon les chiffres fournis par le front commun CSC-FGTB, alors qu’en 1980, une indemnité d’invalidité s’élevait en moyenne encoreà 44% des salaires, aujourd’hui, elle ne représente plus que 33%. Durant cette même période, l’allocation de chômage est passée de 42% à 28%. Alorsqu’en 1985, 20% des familles dont le chef de ménage est chômeur étaient considérées comme en état de pauvreté, en 1997, elles étaient 37%. Pourles invalides, on est passé, durant la même période, de 8% à 16%. Pour les travailleurs par contre, on est passé de 2% à 1%. « Intolérable ! » clamentles syndicats. Ils demandent, comme c’est le cas en Allemagne et aux Pays-Bas et, chez nous pour les prépensions, que chaque année, les allocations soient automatiquementadaptées à l’évolution des salaires. Mais ils veulent aussi aller plus loin, et réclament une opération de rattrapage avec hausse « minimale » de 3% de toutes lesallocations dès le 1er janvier 2002. Et on y ajouterait 3% supplémentaires pour les allocations les plus modestes (minimex, allocations des handicapés et minima sociaux). Autotal, c’est plus d’un million de personnes qui seraient concernées en Belgique : malades, invalides, pensionnés, chômeurs et minimexés confondus. Les organisateurs de lamanifestation espèrent en faire descendre 30.000 dans la rue.
Mais ce n’est pas tout, la plate-forme a aussi d’autres revendications comme le relèvement des allocations pour invalides et chômeurs isolés à 50% du salaire moyen contre45% actuellement. Sont aussi pointés du doigt l’allocation des chômeurs de longue durée cohabitants, le statut des « chefs de ménage » et « isolés » ainsi quel’accompagnement des chômeurs de longue durée et l’emploi des personnes handicapées. En matière de sécurité sociale, les syndicats souhaitent voiréradiquer la discrimination à l’égaýd des chômeurs de longue durée qui ont de sérieuses difficultés à payer leurs soins de santé.Dans cette optique, ils insistent sur l’obtention du statut VIPO promise par le ministre des Affaires sociales, Frank Vandenbroucke, en octobre dernier. De plus, ils souhaitent voir étendue laliste des maladies professionnelles et des accidents de travail.
Selon Jean-Marc Close des Mutualités socialistes, 21% des personnes à bas revenus renonceraient purement et simplement aux soins de santé, alors que 38% les reportent. « De plus,souligne-t-il, les assurés sociaux ont de plus en plus de difficultés à s’y retrouver face à la complexité croissante des systèmes sociaux. » Il plaide donc,ainsi que ses collègues chrétiens, pour l’instauration rapide de la facture maximale annuelle (au-delà d’un plafond, les médicaments seraient intégralementremboursés) et pour une assurance-soins fédérale qui bénéficie « pleinement et à court terme » aux personnes âgées dépendantes, auxinvalides et aux handicapés. Le s membres de la plate-forme refusent « l’assistance » mais veulent maintenir une « véritable assurance solidaire »a Citant Victor Hugo, Michel Nollet (FGTB)résumait la philosophie de la plate-forme par ces mots : CVous voulez des pauvres secourus, moi, je veux la misère supprimée ! »
« Les mesures de revalorisation des pensions et allocations sociales réclamées par la plate-forme coûteraient entre 50 et 60 milliards », a expliqué Mia De Vits,secrétaire générale de la FGTB. Impossible ? La FGTB rappelle qu’on a réduit de 70 milliards les cotisations sociales des entreprises… sans renflouer laSécu.
1 Parmi ces associations, on retrouve entre autres (il y en a plus d’une trentaine) : ATD Quart-Monde, la Ligue des droits de l’homme, le Front SDF, LST Coopérative, le Collectifsolidarité contre l’exclusion, le MOC, l’Union chrétienne des pensionnés, les pensionnés socialistes, etc.

catherinem

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