Sur le marché du travail, tous les chercheurs d’emploi ne sont pas égaux : qualification, âge, expérience professionnelle, disponibilité, sexe…
Autant de critères qui peuvent devenir des obstacles à la concrétisation d’une (ré)insertion professionnelle.
Pour ceux qu’on appelle les primo-arrivants, ces hommes et ces femmes d’origine étrangère sur le territoire belge depuis quelques mois, les obstacles se cumulent : illettrisme,non-maîtrise de la langue française, manque de connaissance du tissu économique, diplôme non reconnu, conditions de vie précaire…
Avec le soutien du Centre pour l’égalité des chances, du Fonds social européen et du gouvernement fédéral, trois partenaires viennent de se lancer dans un projetcommun à destination de ce public spécifique. Un projet qui s’articule autour de la valorisation des compétences, de la prise en compte des aspirations et de la mise àl’emploi. Les antennes liégeoise et verviétoise de Lire et Écrire1, le Forem de Liège2 et de Verviers ainsi que les Centres régionaux d’intégration des deuxarrondissements ont uni leurs compétences spécifiques pour favoriser l’accès à l’emploi de ces sans-emploi d’origine étrangère, travailleurs potentiels.
Offrir les liens manquants
En amont, l’intervention de l’asbl d’alphabétisation. Quatre groupes d’une durée de six à douze mois, selon les besoins, à raison de 18 heures par semaine. Les premiersmodules sont en cours depuis le mois de février. Mieux lire, mieux communiquer, travail sur l’autonomie et le bilan personnel… Tous ne sont pas prêts à l’emploi et pour certainsil faudra d’autres étapes dans d’autres structures de formation avant de pouvoir envisager le travail.
Entre l’amont et l’aval, assuré par le Forem, pas de liens automatiques puisque l’action du Forem est un accompagnement à l’emploi pour des personnes prêtes à l’emploi.
« Au travers de nos expériences – interculturalité et exportation et commerce international – nous avons constaté que la mise à l’emploi est une phaseextrêmement difficile. Même dans le secteur privé où il n’y a pourtant pas d’exigence d’équivalence de diplôme ou de nationalité. Avec cet accompagnementet les contacts que nous avons déjà engrangés avec des patrons d’entreprises, nous voulons offrir les liens manquants avec l’économique. Concrètement, organiser uncentre de ressources, soutenir les personnes dans leurs démarches, créer des événements rencontres avec les chefs d’entreprise… », souligne Ladranka Zorika,attachée au service interculturalité du Forem de Liège. Et d’ajouter « être prêt à l’emploi ne signifie pas être super qualifié. Tous les niveauxet tous les secteurs sont envisageables ».
Si Lire et Écrire a déjà entamé ses formations, c’est en septembre que devrait démarrer la partie Forem du projet. Quant aux centres régionaux, qui sont deplus en plus souvent en contact direct avec les primo-arrivants, ils auront un rôle d’orientation mais également, tout au long du processus de mise à l’emploi, de suivi enmatière de législation du travail.
Une première évaluation du projet est programmée pour le mois de décembre 2001. Mais déjà, Lire et Écrire se heurte à des problèmesspécifiques liés à la situation des candidats réfugiés politiques.
1 Lire et Écrire Verviers, rue Peltzer de Clermont, 36 à 4800 Verviers, tél. et fax : 087 35 05 85. Lire et Écrire Liège-Huy-Waremme, rue St-Laurent, 170A à4000 Liège, tél. : 04 226 91 86.
2 Forem Liège, rue Natalis 49 à 4020 Liège, tél. : 04 344 92 11, fax : 04 341 51 56.
Archives
"Lire et Écrire Verviers : valoriser les compétences des primo-arrivants"
pascaleH
18-06-2001
Alter Échos n° 100
pascaleH
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