Lancé il y a quelque neuf ans, le Sapha1, Service d’accompagnement pour personnes handicapées adultes, s’est installé il y a sept ans dans une maison de la rue du Hautboisà Mons qui lui a permis, en plus de l’installation d’un bureau, la mise à disposition de « logements de transition » (chambres individuelles plus cuisine collective) à destinationde personnes handicapées mentales adultes soucieuses d’aboutir dans leur désir d’une vie plus autonome.
Sous « contrat d’accompagnement » corrélé à un projet d’autonomie à plus ou moins brève échéance, les personnes bénéficiant de ceslogements de transition goûtent aux droits et aux devoirs d’un quotidien plus proche de celui de n’importe quel quidam : côté devoirs, le fait de payer une location pourl’occupation du logement; paiement qui par ailleurs s’inscrit dans une valorisation du rôle social. Côté droits : celui d’avoir, par exemple, la possibilité de recevoir desamis, de disposer d’une clé individuelle, d’un box-courrier personnel, d’un téléphone (bien que lui aussi collectif), etc.
De ces logements de transition, il a semblé intéressant aux animateurs du Sapha de tirer un bilan, en prenant en compte un échantillon de quatorze personnes y ayanthabité. Il en ressort:
n que la durée d’occupation du logement est de plus ou moins 9 mois (avec un maximum de 13) avec la nuance suivante : « Que les personnes qui restent moins longtemps, moins de neuf mois, sontplus en recherche d’une mise au point sur leur situation de vie ou en recherche urgente d’un logement ». Autrement dit, dans leur tête, avant de passer par le logement de transition, il y adéjà une volonté pratiquement claire de transition. Tandis que les personnes qui y passent plus de 9 mois sont, elles, motivées « par une volonté d’évolutiondans leurs apprentissages et dans leurs compétences quotidiennes »;
n qu’au terme de ces 13 mois en moyenne, pour 50% des cas, il y a installation dans un logement définitif totalement autonome, avec ou non vie de couple;
n que le choix d’une tentative de vie plus autonome, par le passage dans ce logement de transition, dépend dans une certaine mesure de la tranche d’âge des personnes « demandeuses »,à savoir 20-30 ans;
n que la demande d’une autonomisation lorsqu’elle ne vient pas des personnes elles-mêmes provient d’une demande des parents. C’est une nouveauté dans la mesure où les parents, sesentant vieillir, ont peut-être moins tendance à penser, comme c’était le cas auparavant, à placer leur enfant devenu adulte;
> Que pour 60% des personnes inscrites dans ce processus d’autonomie, il y a au bout une situation professionnelle stable (en entreprise de travail adapté ou en entreprise ordinaire ou enactivités occupationnelles), ou en cours de stabilisation pour 10% d’entre eux, dans le cadre d’une formation;
> Que la réussite d’une vie autonome dépend expressément du développement parallèle d’un réseau social (relations avec des personnes del’extérieur, loisirs, activités extra-logement de transition ou professionnel, sportives et/ou culturelles). Autrement dit, qu’il est important, voire essentiel de ne pas mettre decôté cet aspect durant la période transitoire.
1 Sapha, Service d’accompagnement pour personnes handicapées adultes), rue du Hautbois, 40 à 7000 Mons. Tél. et fax : 065 84 43 70.
Archives
"Logements transitoires pour personnes handicapées : le Sapha tire un premier bilan"
Agence Alter
12-02-2001
Alter Échos n° 91
Agence Alter
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