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Regard critique · Justice sociale

Logement-tremplin, pour faire rebondir les jeunes à la campagne

Les logements-tremplin offrent aux jeunes ménages un habitat à loyer modéré, avec remboursement d’une partie du loyer s’ils décident de devenirpropriétaires dans la commune.

15-11-2011 Alter Échos n° 326

Les logements-tremplin offrent aux jeunes ménages un habitat à loyer modéré, avec remboursement d’une partie du loyer s’ils décident de devenirpropriétaires dans la commune. Une formule qui a fait ses preuves.

L’exode rural est révolu en Wallonie, c’est certain ! Et pourtant, attirer les jeunes ménages à la campagne reste un défi tant le coût du logement aaugmenté, dans certaines communes en particulier. Les jeunes ménages sont cependant précieux au monde rural. Ils influencent positivement la dynamique locale et permettent dediversifier la population.

C’est pourquoi dans le cadre du PCDR – le Programme communal de développement rural – la formule des logements-tremplin a été imaginée. Le principe estsimple : la commune offre un logement en location à loyer modéré à un jeune ménage, avec la proposition de lui ristourner une partie du loyer s’ildécide d’acquérir une habitation dans ladite commune. La ristourne peut prendre différentes formes : un montant fixe mensuel, un pourcentage du loyer mensuel ou encore unpourcentage du loyer selon un calcul dégressif en fonction du nombre d’années de location.

Dans la commune d’Incourt, dans le Brabant wallon, la hausse des prix de l’immobilier a été telle que l’accès à la propriété immobilièreétait devenu quasi impossible pour les jeunes ménages. « Après consultation des habitants, explique Claude Pilet, agent de développement rural à laFondation rurale de Wallonie (FRW)1, les autorités communales ont décidé de construire une dizaine de logements-tremplin, notamment en rénovant l’anciennegendarmerie d’Opprebais, un des villages de la commune. »

Ces logements à loyer modéré sont destinés en priorité à des ménages de moins de 35 ans, à des familles monoparentales ou encore àdes personnes travaillant, habitant ou ayant habité dans la commune. Une autre condition d’accès à ces logements est le niveau salarial. Il ne doit pas être tropélevé, bien sûr, mais pas trop bas non plus. Car, ainsi que le souligne Claude Pilet, « il ne s’agit pas de logements sociaux, mais bien de logements destinésà favoriser l’accès à la propriété immobilière. »

Les jeunes locataires de ces logements bénéficient donc d’un loyer modéré dont 25 % leur seront remboursés s’ils achètent un bien immobilierdans les six premières années d’occupation. « A Incourt, le système fonctionne bien », explique Claude Pilet, qui indique que 50 % des locataires deslogements-tremplin ont utilisé la formule.

Par contre, dans la commune voisine de Perwez, le système similaire, qui a été mis en place pour quatre logements, n’a pas rencontré le même succès. Il adonc subi quelques adaptations, et pas des moindres ! Le pourcentage de loyer remboursé aux jeunes ménages acquéreurs est dégressif, et commence tout de mêmeà 60 % de remboursement du loyer qui a été payé si l’achat est réalisé dans les deux premières années d’occupation. Un taux qui passeà 40 % pour une acquisition dans les quatre ans et à 25 % dans les six ans.

De surcroît, l’aspect « tremplin » du logement a été renforcé. Les jeunes ménages reçoivent en effet un véritableaccompagnement pour accéder à la propriété.

A Martelange, en province de Luxembourg, quatre maisons de trois ou quatre chambres font partie d’un projet de logements-tremplin. Et deux autres maisons sont en cours de construction. Ici, cen’est pas un pourcentage du loyer qui est remboursé aux acquéreurs mais une centaine d’euros qui sont capitalisés pour chaque loyer. La somme est restituée aux locatairesdes logements-tremplin qui achètent un terrain dans la commune et y font construire leur habitat.

Une condition d’octroi de la ristourne est effectivement ici l’acquisition d’un terrain à bâtir. « Il s’agit d’encourager les jeunes à s’établir dans lacommune, explique Thierry Kenler, secrétaire communal de Martelange2, mais aussi de favoriser le renouvellement de l’habitat, qui se fait vieillot dans larégion. »

1. FRW, équipe régionale de Hesbaye :
– adresse : rue de la Liberté, 11 à 1315 Incourt
– tél. : 010 88 98 00
– courriel : c.pilet@frw.be
2. Administration Communale de Martelange :
– adresse : chemin du Moulin, 1 à 6630 Martelange
– tél. : 063 60 01 73

Arnaud Gregoire

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