Longs formats
CPVS: des victimes dans l’œil du cyclone
Depuis 2017, les victimes de viol et d’agression sexuelle ont un refuge: les Centres de prise en charge des violences sexuelles (CPVS), multidisciplinaires et de première ligne, offrent un cadre intimiste où le vécu des victimes, leur ressenti, fait office de boussole. Après le lancement d’un projet pilote en 2017, les CPVS ont été multipliés sur le territoire belge et leur existence juridiquement pérennisée en mars dernier.
Texte : Clara Van Reeth
Illustrations : Lara Pérez Dueñas
Interra : rencontres arrangées contre les préjugés
La «théorie du contact» suppose qu’un contact interpersonnel avec une personne d’un groupe perçu comme différent réduit les préjugés vis-à-vis de l’ensemble du groupe. À travers la mise en place de «duos» entre personnes primo-arrivantes et locales, Interra, une jeune association liégeoise, met la théorie en pratique. Ici, le «migrant» n’est plus une figure abstraite: c’est Alexandra, Razek, Rahaf, Patricia… Grâce à son incubateur inclusif, Interra permet parallèlement à ces personnes de créer leur propre activité et de reprendre confiance en elles. Une initiative unique en Wallonie.
À l’hôpital ou chez soi, apprendre malgré la maladie
Maladies, accidents, troubles psychologiques… Certains enfants et jeunes sont contraints d’effectuer un séjour, bref ou long, en hôpital. Pour apprendre malgré la maladie, ils se voient proposer par les écoles à l’hôpital un suivi scolaire relevant de l’enseignement spécialisé de type 5. Et parce qu’après l’hospitalisation s’enchaîne bien souvent une période de convalescence à domicile, des associations prennent le relais. Focus sur L’Amarelle, une classe à l’hôpital de Jolimont, et sur École Hôpital & Domicile (EHD), une association de professeurs bénévoles. Deux initiatives fonctionnant de concert et apportant aux enfants malades bien plus que du soutien à la scolarité.
Huit TAPAjeurs dans le froid
En France, le projet «TAPAJ» permet à des jeunes en errance, usagers de drogues ou d’autres produits , de travailler quatre heures en échange de 40 euros. Premier pas possible vers un accompagnement et un travail plus fourni, le projet est notamment développé juste de l’autre côté de la frontière, à Lille et Roubaix. En accompagnant Ethan, Naël ou Audrey1 dans leur travail, au milieu des paysages urbains des «Hauts-de-France» pris par le gel, Alter Échos a cherché à comprendre ce que ce projet pouvait leur apporter.
La culture nichée au cœur d’un hôpital psychiatrique
Inscrire la culture comme dimension à part entière d’un institut psychiatrique. C’est le pari un peu fou que s’est lancé l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu à Leuze, en Wallonie picarde, en créant son propre service culturel à destination des personnes hospitalisées. Ni art-thérapie ni «vitrine culturelle», l’Écheveau s’inscrit dans le réseau des artistes en milieu de soins. Et parvient à faire s’entremêler ateliers artistiques, actions de prévention, suivi hors de l’hôpital… Avec un objectif en ligne de mire : briser les murs de l’hôpital psychiatrique et le tabou de la santé mentale.
Radios associatives, des îlots de liberté dans le haut-parleur
Derrière les micros: des bénévoles, des étudiants, des professionnels, des vieux, des jeunes, des militants, des mélomanes, des curieux. Des voix multiples et des histoires ancrées sur des territoires. De Liège à Izel, en passant par Comines-Warneton, Bruxelles et Profondeville, Alter Échos part en roadtrip à la rencontre des radios associatives.
En Terre-1-Connue : pour sortir du cadre
En Terre-1-Connue accueille des jeunes en décrochage, en rupture avec leur milieu de vie, qu’il soit institutionnel ou familial. En pleine nature, au cœur de la ferme Écosphère, à Loupoigne dans le Brabant wallon, ces jeunes dits «incasables» trouvent du lundi au vendredi un peu de répit et augmentent leur estime de soi grâce à un outil qui crée un réseau autour du jeune et qui casse les barrières entre les secteurs de l’aide à la jeunesse, de la santé mentale et du handicap. Le tout dans un mode d’accueil alternatif. Une école de la vie, en somme, inédite en Fédération Wallonie-Bruxelles.
L’école en luttes
Photo-reportage réalisé par Bertrand Vandeloise sur les inégalités scolaires en Fédération Wallonie-Bruxelles
Facilitateurs en santé : en première ligne avec les citoyens
Les «community health workers» ou facilitateurs en santé accompagnent des personnes, vivant dans des quartiers précarisés, qui rencontrent des obstacles pour accéder aux soins de santé de première ligne. Une fois ces difficultés identifiées, les facilitateurs les orientent vers le service adéquat. L’idée est de permettre à ces citoyens vulnérables de reprendre en main leur santé. Ce projet en santé communautaire a été lancé en 2021 par le fédéral – à l’initiative du ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke – et mis en œuvre par le Collège intermutualiste national sur l’ensemble du pays. En Wallonie, trois zones ont été retenues: Charleroi, Liège et Verviers où opèrent une dizaine de facilitateurs en santé.
Conférences gesticulées : paroles en feu
Ni spectacle de théâtre ni présentation académique, la conférence gesticulée – objet «bâtard», scénique et militant, outil d’éducation populaire politique inventé il y a presque 20 ans – se fraye un chemin en funambule dans les sphères sociales et politiques. Avec un succès contagieux. Rencontre avec quelques-unes des personnes qui s’y sont osées.
EMA. Éveiller le changement chez les jeunes en conflit avec la loi
Pendant trois, six, neuf mois, parfois douze, ils accompagnent, au sein de leur famille, des jeunes ayant commis des «faits qualifiés infractions» (FQI). Ils, ce sont les accompagnants éducatifs des EMA – pour «équipes mobiles d’accompagnement». Sur mandat d’un juge de la jeunesse, ils s’efforcent d’impulser une dynamique de changement chez ces jeunes, mais aussi d’agir sur leur contexte de vie en mettant quelques gouttes d’huile dans des rouages familiaux souvent grippés.
Voisin-âges. Vieillir parmi ses voisins
À Meix-devant-Virton, en Gaume, un groupe de seniors pas comme les autres a décidé de vieillir hors des sentiers battus. Ils vivent au sein d’habitats solidaires indépendants, mais regroupés dans la même rue. Les maîtres mots sont solidarité, autonomie et humour. Car ils en sont sûrs: les maisons de repos, ce n’est pas pour eux.