«Regardez le plafond, dans le sens des aiguilles d’une montre. Y a-t-il des toiles d’araignée? Faites le tour de la pièce du regard, aussi de gauche à droite.» On ne peut pas s’empêcher de regarder en l’air. Le plafond des belles salles de l’Arsenal à Namur est impeccable. Ce n’est d’ailleurs pas pour les nettoyer qu’une dizaine d’aides ménagères de Natise (Namur Titres-Services) étaient réunies ce jour-là. Martine, Elisabeth et les autres étaient en formation: «petit» et «grand» coaching. Soit une formation centrée sur le travail d’aide ménagère donnée par Christine André, accompagnatrice technique chez Natise, et une autre, plus générale, assurée par une animatrice externe. Au programme de celle-ci: «apprendre à dire non», parler de «ces peurs qui nous handicapent».
Apprendre à dire non. Se faire respecter. On le voit d’emblée, Natise n’est pas une entreprise de titres-services comme les autres.
Apprendre à dire non. Se faire respecter. On le voit d’emblée, Natise n’est pas une entreprise de titres-services comme les autres. C’est une entreprise d’insertion créée en 2006 par l’ALE de la Ville de Namur. Elle fournit à ses clients tous les services habituels en matière d’activités ménagères, mais elle assure aussi la préparation de repas, le transport de personnes âgées, malades ou handicapées. Et surtout, elle s’occupe (beaucoup) de son personnel: 41 personnes, 38 femmes, 3 hommes sont sous contrat. Le plus jeune a 23 ans. Le plus âgé, presque 60 ans. Il a suivi des cours de secouriste à la Croix-Rouge et donne désormais lui-même ces cours à ses collègues dans l’entreprise. La formation, c’est l’épine dorsale de Natise. Pas seulement, on le verra, pour nettoyer les vitres et utiliser les bons produits d’entretien.
L’entreprise a plus de 300 clients à Namur et dans les communes avoisinantes, pas souvent bien desservies en transport en commun. Natise paie les frais de déplacement bien sûr, mais aussi le retour à domicile (ce que ne fait aucune entreprise de titres-services). Elle met des voitures à la disposition des aides ménagères qui travaillent chez les clients les plus éloignés. «Nous avons sept voitures, explique Françoise Alexandre, la directrice de Natise. Les aides ménagères paient 113 euros par mois pour leur usage privé.» Natise permet également à son personnel et à ses clients de disposer d’une application tout à fait novatrice et unique dans les entreprises d’insertion. Avec «Pootsy», l’aide ménagère peut communiquer en direct avec le client, le prévenir de son éventuel retard, recevoir son planning, prendre des photos, signaler en direct les éventuels problèmes rencontrés dans la maison du client. Pour une population peu familiarisée avec les nouvelles technologies, l’adoption de cet outil informatique s’est révélée à la fois utile et valorisante.