Le loyer mensuel moyen bruxellois s’élève à 553 euros en 2008. Les hausses proportionnellement les plus importantes s’observent surtout au niveau des grands logements.
L’Observatoire des loyers 2008 vient de sortir. La secrétaire d’État bruxelloise au Logement, Françoise Dupuis (PS)1, a saisi l’occasion pour rappeler que cetteétude démontre que « la crise du logement est toujours bien présente pour de trop nombreux bruxelloises et bruxellois, qu’il reste trop de logements dépourvusdu confort minimal, trop de ménages pour lesquels l’accès à un logement décent et adapté est inabordable. »
Commanditée par le service d’études de la SLRB (Société du logement de la Région de Bruxelles-Capitale), l’enquête a étéréalisée par le Creat (Centre d’études en aménagement du territoire) de l’UCL. Elle porte sur un échantillon de 3 000 logements représentatifs del’ensemble du parc locatif privé bruxellois : 1 903 (1,64 %) en première couronne et 1 097 (1,8 %) en deuxième couronne. L’enquête porte sur le loyer du logementet ses caractéristiques intrinsèques (type, taille, niveau de confort, état, rénovations à effectuer), sur le locataire, ses caractéristiquessocio-démographiques ou encore la mobilité des locataires. Cette édition se caractérise par une nouveauté : la performance énergétique (chauffage,double vitrage, isolation).
Constats
Le loyer mensuel moyen est estimé à 553 euros en 2008 contre 542 euros en 2006. Il semble que la hausse des loyers suive celle de l’indice santé. Si elle est peusignificative, il faut toutefois souligner qu’elle survient dans un contexte où le loyer représente une part importante du budget des ménages à revenus plus faibles.« Cette part peut être supérieure à 40 % du budget pour les locataires aux revenus mensuels compris entre 500 et 1000 euros et atteindre moins de 30 % pourles locataires aux revenus compris entre 2 500 et 3 500 euros par mois », révèle l’étude.
Par ailleurs, remarque la ministre, « un des enseignements de l’étude est que la durée d’occupation des logements par leurs locataires se stabilise et que la moitiéde ceux-ci continue à diminuer. 45 % des locataires estiment qu’ils déménageront dans les trois ans, contre 52 % en 2004. Parmi ces locataires qui pensentdéménager, 72 % comptent louer à nouveau et 28 % désirent accéder à la propriété. 90 % des candidats locataires souhaitentrester en Région bruxelloise, contre 70 % pour les candidats propriétaires. Tous ces locataires prêts à déménager et, surtout, ceux qui désirentdevenir propriétaires envisagent la recherche d’un logement de taille similaire mais plus confortable, quitte à ce que le prix soit plus élevé. »
Concernant les aspects énergétiques, il ressort de l’étude que « près de 75 % des logements disposent d’un chauffage central, 75 % de cesinstallations utilisent le gaz naturel. 18 % des logements sont chauffés au mazout et 9 % à l’électricité. 40 % des logements ont un chauffageéquipé d’un thermostat et 50 % disposent de vannes thermostatiques sur les radiateurs. La moitié des logements loués sont considérésisolés : 54,5 % sont équipés de double vitrage et 53,5 % ont leur toiture isolée. Entre 15 et 20 % des travaux en matière de chauffage etd’isolation ont été effectués durant les trois dernières années. »
Dualité à travers les grands logements
Pour conclure, les auteurs de l’étude pointent que si les loyers suivent généralement l’évolution de l’indice santé, ils évoluent plus rapidementconcernant les grands logements. « Cet accroissement plus net, sur les deux dernières années, du prix des logements plus grands peut s’expliquer par la dualisationcroissante du parc locatif bruxellois. Une fraction des locataires peut s’offrir des logements plus coûteux, de plus grande taille et de niveau de confort supérieur et permet ainsiaux loyers de croître. En outre, ces logements plus grands sont également ceux qui ont connu le plus d’investissements en matière d’équipements et derégulation énergétique. Ces logements sont aussi plus souvent situés dans les communes de la deuxième couronne, plus attractives pour les locataires aux revenussupérieurs. »
L’étude s’achève sur ce constat : « La dualisation de la ville se poursuit : entre petits et grands logements, entre petits logements moins confortables et grandslogements mieux équipés, entre petits logements situés dans les communes centrales et grands logements situés en deuxième couronne, entre locataires se rabattantsur de plus petites superficies et des logements moins confortables et locataires aisés pouvant choisir un logement au loyer plus cher pour leur budget. »
1. Cabinet de Françoise Dupuis :
– adresse : bd du Régent, 21-23 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 506 33 11
– site : www.francoisedupuis.be