Sur proposition de Christian Dupont, ministre de l’Intégration sociale (PS), le Conseil des ministres de ce 13 janvier a pris connaissance du troisième rapport bisannuel du Servicede lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale. Le Rapport a également été présenté à la commission Santé de laChambre.
Ce rapport, intitulé « Abolir la pauvreté. Une contribution au débat et à l’action politique », a été réalisé selon la méthode du »dialogue », nous vous en avons parlé dans l’Alter Echos n°200. Il va suivre à présent le parcours imposé par l’accord de coopération de 1998 : dansle mois qui suit sa réception, le rapport est transmis au Conseil national du travail et au Conseil central de l’économie, qui rendent un avis dans le mois, à propos notammentdes domaines qui relèvent de leurs missions. Selon la même procédure, les Communautés et les Régions demandent également un avis à leurs propresorganes d’avis compétents dans ce domaine. Ensuite, le point est inscrit à l’ordre du jour de la Conférence interministérielle Intégration dans lasociété, qui est prévue le 8 février 2006.
Prochainement, une concertation trilatérale devrait être organisée entre le ministre compétent, le ministre coordinateur de l’Intégration sociale et le Service delutte contre la pauvreté, afin de dresser, pour chaque domaine politique, une cartographie des initiatives déjà prises dans le but d’améliorer spécifiquement lasituation des groupes les plus faibles, des initiatives en voie de réalisation et des projets éventuels.
Yvan Mayeur propose un accord de coopération
Par ailleurs, à l’occasion de la présentation du rapport en commission Santé de la Chambre, ce 24 janvier, Yvan Mayeur, député PS, a déclaré qu’ilétait nécessaire de mettre en place un projet audacieux et intégré d’éradication de la précarité mettant à contribution l’ensembledes entités fédérées et fédérale belges. Pour ce faire, il propose que soit concrétisé un accord de coopération. Ce document lieraitl’État fédéral, la Région de Bruxelles-Capitale, la Région wallonne, la Communauté française, la Région flamande et la Communautégermanophone autour d’objectifs concrets relevant de compétences diverses. Cet accord de coopération devrait identifier les différents pôles sur lesquels le politiquedevrait agir : emploi, fiscalité, économie, logement, enseignement, culture, etc. Dès lors que les leviers et la manière de les activer seraient identifiés au seinde cet accord, les parties prenantes seraient tenues de respecter, dans des délais prescrits, les engagements auxquels elles ont souscrit, comme dans le cas d’une directiveeuropéenne.
» Il ne s’agit pas, pour l’État, uniquement de veiller à la cohérence de ses politiques en matière de cohésion sociale mais véritablementd’inscrire celles-ci dans un programme d’actions concrètes à long terme qui, s’enrichissant des expertises sectorielles dans l’examen desinégalités, les transcendent dans une vision globale et transversale. » Et Yvan Mayeur de souligner : » Il ne s’agit plus de s’inscrire uniquement dans la logique ducoup-par-coup et d’une protection des personnes démunies en prenant des mesures ponctuelles et particulières, voire provisoires, ni de se contenter de se doter d’outilsscientifiques et techniques, de statistiques ou d’études diverses. »
Le député PS entend par ailleurs obtenir des différents ministres du gouvernement fédéral qu’ils viennent s’exprimer, au sein de la commissionSanté de la Chambre, sur les différents moyens dont ils disposent et qui, selon eux, seraient susceptibles de lutter contre la pauvreté.