Le 12 novembre dernier, une délégation fédérale de la Marche européenne contre le chômage, la précarité et l’exclusion manifestait devant leMinistère fédéral de l’Emploi et du Travail (MET). Les drapeaux rouges et verts syndicaux flottaient au côtés des banderoles à l’insigne de la marche. Tousles médias étaient au rendez-vous pour la présentation du rapport annuel sur les politiques fédérales de l’Emploi. Michel Jadot (PS), secrétairegénéral du MET, «ennemi juré» de la ministre de l’Emploi Miet Smet (CVP), s’est déclaré surpris de cette présence et pas dérangé dutout, pour autant que cela se déroule dans le calme.
L’objectif de l’action était de transmettre la colère des chômeurs et leurs revendications à la ministre Miet Smet, requalifiée pour l’heure «Ministre duChômage, des Exclusions et de l’Inégalité des chances».
Le collectif de la Marche européenne adresse une lettre ouverte à la ministre où il réclame: «l’arrêt des menaces, des sanctions et des exclusions du droit auchômage des sans-emploi, tant que le patronat bénéficiant de réductions de charges sociales ne démontre pas une réelle volonté d’éradiquer lechômage ; tant que les employeurs ne rendent aucun compte de ce qu’ils font des largesses de l’Etat ; tant que la réduction du temps de travail alliée à une révisionde la fiscalité et à la redistribution des richesses n’est pas mise en oeuvre». «Il n’est pas question de laisser une réglementation priver des êtres humains decontacts sociaux vitaux et inaliénables» insiste le collectif de la Marche européenne, fustigeant en particulier les pratiques de l’ONEM.
Le cahier de revendications1 de la Marche européenne s’attaque à plusieurs mesures du droit du chômage.
> Le statut de cohabitant qu’il faut supprimer pour lui préférer l’individualisation des droits.
> L’exclusion pour chômage anormalement long, liée au statut de cohabitant doit disparaître aussi.
> L’ouverture du droit au chômage, lié soit à un stage d’attente pour les jeunes, soit à un nombre de jours de travail prestés, doit être remaniéepour faire en sorte que tous et toutes aient accès aux allocations de chômage.
> Toujours concernant les jeunes allocataires d’attente, il faut relever le montant de l’allocation au niveau du minimex.
> Le droit au travail par opposition au travail contraint. Suppression des sanctions des chômeurs qui refusent un emploi, notamment sur base de la dénonciation par un employeur. Demême, l’ONEM ne doit pas définir ce qu’est un emploi convenable, puisqu’il est déjà défini par la législation sur le contrat de travail. Le travail en ALE nedoit donc pas être généralisé et imposé au chômeur.
> Le droit d’être un citoyen à part entière. Il faut supprimer les règles qui postulent que toute activité du chômeur est à but de lucre alors qu’ilsagit d’entraide, de bénévolat, du droit d’association, de militantisme, etc. De même, le droit à la vie privée et à l’inviolabilité du domicile doitêtre respecté par les inspecteurs de l’ONEM.
Les manifestants ont quitté le MET pour se rendre au Parlement Européen tout proche où invitation avait été lancée à tous les europarlementairesbelges. Seule Raymonde Dury (PS) s’est manifestée. Partageant globalement les revendications qu’on lui soumettait, elle s’est engagée à transmettre les doléances deseuromarcheurs aux dirigeants de son parti.
1 Pour obtenir ou signer le cahier de revendications contacter : Marche européenne, Jurg Schuppisser c/o AP, rue de la Tulipe 34 à 1050 Bruxelles, tél. : 02/502 37 80.
Archives
« Marche européenne : manifestation devant le ministère de l’Emploi et du Travail »
Alter Échos
17-11-1997
Alter Échos
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