Depuis 1993, la mendicité et le vagabondage ne sont plus des délits en Belgique. Pourtant, le Conseil communal namurois a voté ce jeudi 26 juin un règlement bannissant la mendicité dans la quasi-totalité du centre de la ville, de Jambes et de Salzinnes.
« En s’attaquant à la mendicité sans distinction ne risque-t-on pas de déplacer les personnes pratiquant cette activité vers des communes ou des quartiers moins équipés en services et associations qui accompagnent, soignent et aident ces personnes ?, a réagi Philippe Defeyt (Ecolo). Cela risque aussi de compliquer le travail des équipes de terrain, je pense en particulier aux ‘maraudes’ des infirmiers de rue du relais santé. » Les dispositions existantes, ajoute aussi le président du CPAS namurois, permettent déjà de lutter contre les « formes de mendicité agressive ou résultant de la traite des être humains ».
Après Liège, Etterbeek, Charleroi (Lire notre article « Pas de manche le dimanche à Charleroi ») ou encore Anvers, c’est le tour de Namur. Les grandes villes belges sont-elles en train de généraliser une grande chasse à ces sans-abri qui font tache dans le paysage ? Qui sera la prochaine commune sur la liste ?
Ce mouvement dépasse largement le contexte belgo-belge. Après dix ans ans d’une politique de tolérance, le parlement norvégien a approuvé il y a une dizaine de jours une proposition de loi permettant aux municipalités de bannir les clochards de la rue à partir de l’été 2014. Et le gouvernement serait en train de préparer un autre projet de loi, de portée nationale, interdisant la mendicité à partir de 2015. La manche était pourtant autorisée dans ce pays depuis 2005. « A l’époque, l’exécutif estimait qu’il valait mieux avoir recours à la politique sociale qu’au droit pénal pour éradiquer la mendicité », peut-on lire dans le Courrier international du 17 juin 2014. La question est revenue au centre des débat, souligne cet article, à la suite de l’arrivée, de plus en plus massive, de Roms à Oslo.