"Michel Daerden : il faut "déstructurer" Droixhe"

Michel Daerden se déclare pour la première fois officiellement en faveur de la démolition d’au moins trois tours de l’avenue de la Croix-Rouge, dans le complexesocial de Droixhe. « Il faut, dit-il, trouver une solution durable. Il faut déstructurer, c’est-à-dire détruire un certain nombre de tours. » Deux immeubles surcinq sont encore habités : « Il est entendu, souligne le ministre, que les locataires doivent retrouver un logement dans le secteur social: il est impensable que les habitants actuels nesoient pas relogés. »
Le ministre ajoute que sa « volonté profonde est de réaménager tout le quartier : d’abord rénover les immeubles en front de fleuve, puis les autres logements.Et abattre au moins trois tours ». L’enveloppe budgétaire plafonnée à 45 millions d’euros ne permet pas de rénover les tours, mais Michel Daerdenréfute l’argument financier : « Pas du tout, affirme-t-il. La réflexion est nettement plus profonde. Il faut réhabiliter ce quartier. Le plus vite possible».
Les deux tours qui resteraient (peut-être) debout pourraient être vendues ou louées à des sociétés privées : « Ce n’est pas moi quidécide, répond le ministre. La société Atlas fera son choix. Je ne suis pas opposé à une intervention privée. » L’étude du bureauGreish sur la stabilité et la sécurité a révélé que la structure des immeubles est saine. La démolition ne se justifie donc pas par unimpératif technique : « Les tours sont stables ? C’est parfait, s’exclame le ministre. Mais elles sont inoccupées. Il y a une vérité fondamentalequ’il faut avoir à l’esprit : ce type d’habitat ne correspond plus aux besoins de la population. »
Le film d’animation C’est mon Droixhe, diffusé samedi au cinéma Le Parc (réalisé par les enfants du quartier avec « Caméra enfants admis »et l’asbl « Animation et Créativité ») montre des bulldozers en action contre les tours… encore habitées : « C’est triste, conclut MichelDaerden. Ma volonté est qu’un maximum de personnes vivent dans un logement décent ». Le court métrage va-t-il jeter la panique ? « Le film est le film,martèle-t-il. La réalité sera autre. »