Poser la question des mineurs en infraction et des moyens d’y répondre, c’est d’abord devoir déchiffrer des acronymes, nombreux dans le secteur de l’Aide à la jeunesse, dont nous vous proposons un copion ci-dessous, préalable nécessaire aux articles qui suivent.
C’est aussi lire des codes, des décrets, des évaluations. On en décrypte deux: l’évaluation du Code Madrane et la réforme des projets éducatifs des institutions publiques de protection de la jeunesse.
Ce dossier est traversé de «tensions» qu’il s’est agi de déplier dans leur complexité. Tensions entre protection et sanction, entre enfermement et offre restauratrice, peine et médiation, jeunes en danger et jeunes délinquants. Entre niveaux de pouvoir et territoires, aussi. Les articles que vous lirez témoignent aussi de frictions entre juges et administration, services publics et agréés, travail- leurs associatifs et magistrats, qu’il s’agit non pas d’appréhender comme des «corps» homogènes, mais comme un fourmillement d’acteurs et actrices très diversifiés – encore passionnés (lire notamment le Focales sur les EMA) –, avec leurs propres visions, leurs modes d’action, leur culture et leur histoire, mais désireux de travailler les complémentarités et tous d’accord sur un point: la nécessité d’avoir plus de temps et de moyens.
Enfin, au cœur de la question des «mineurs délinquants», il y a les jeunes. Qui nous rappellent que la première violence est celle qui s’exerce à leur encontre. À leur tour de prendre la parole en fin de dossier.
LEXIQUE
Agaj : Administration générale de l’Aide à la jeunesse CRG : concertation restauratrice de groupe
EMA : équipe mobile d’accompagnement
IPPJ : institution publique de protection de la jeunesse FQI : fait qualifié infraction
SARE : service d’actions restauratrices et éducatives SEVOR : unité d’évaluation et d’orientation