Garantie locative, coût de l’installation, confiance du propriétaire, loyers trop chers… autant d’obstacles à la mise en autonomie de mineurs. Des pistesd’amélioration sont à l’étude.
La mise en autonomie de mineurs reste bien souvent un casse-tête. Les indemnités mensuelles octroyées par la Fédération Wallonie-Bruxelles restent bieninférieures au Revenu d’intégration sociale, ce qui rend plutôt complexe l’accès à un logement décent. Les aides au paiement d’une garantie locative sontquasi inexistantes. Idem pour la prime d’installation. Et, par-dessus le marché, les propriétaires sont généralement réticents à louer leur bien à unmineur en difficulté.
Sur le terrain, à Bruxelles, des services de l’Aide à la jeunesse travaillent avec des agences immobilières sociales (AIS) pour faciliter ces mises en autonomie. Ces agencespermettent au locataire de payer un loyer modéré. De plus, elles gèrent le bien pour les propriétaires.
C’est par exemple le cas du service d’aide en milieu ouvert (AMO) SOS jeunes qui collabore avec l’AIS Transit-toit. Une mise en autonomie peut être négociée à 16 ans etneuf mois. L’AIS fournit un logement de transit pour trois mois (prolongeables six semaines). Pendant ce temps, l’AMO accompagne le jeune dans son « apprentissage économique etsocial ». Tout est mis en place pour qu’à l’issue de ces trois mois, le jeune s’installe dans un appartement « ordinaire », hors gestion de l’AIS. A cemoment-là, le CPAS prend le relais.
Au service Intersection1 du home pour mineurs Juliette Herman, on travaille de temps à autre avec l’AIS marollienne « Le nouveau 150 ». Là, le transit,conformément à ce qui se fait habituellement en AIS, dure 18 mois, pendant lesquels l’équipe d’Intersection accompagne le jeune vers son autonomie. Passer par une AIS pourfaciliter l’autonomie a bien des avantages, pour Charlotte Ancion, assistante sociale au service Intersection : « Le loyer est moins cher, c’est un point important. Entre intervenantssociaux, on se comprend plus aisément. Cela évite d’avoir à se battre pour loger un mineur, car de nombreux propriétaires se méfient de jeunes mis en autonomie. Enplus, les logements sont généralement plus grands que ces tout petits studios que les jeunes peuvent louer habituellement. »
C’est donc cette piste d’un travail commun entre AIS et Aide à la jeunesse qui est explorée par la ministre de l’Aide à la jeunesse, en tout cas en région Bruxelloise.« On planche avec le cabinet du ministre bruxellois du logement sur un vade-mecum pour faciliter l’accès à des logements en AIS », nous dit-on au cabinet d’EvelyneHuytebroeck.
D’autres pistes sont à l’étude pour combler les lacunes de la mise en autonomie, cette fois-ci sur tout le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il y al’idée d’un budget consacré aux garanties locatives pour mineurs en autonomie qui serait géré par l’administration. Des services accompagnant des mineurs pourraient fairedes demandes en ce sens à l’administration qui déciderait d’intervenir au cas par cas. « Il pourrait aussi y avoir quelque chose comme ça pour des primesd’installation, mais dans les deux cas les modalités et les budgets sont à décider », précise-t-on au cabinet.
Au-delà, une réflexion est menée pour rendre les différents mécanismes d’aide au logement (allocation de déménagement, d’installation etd’intervention dans le loyer, allocation loyer, prime d’installation) accessibles aux mineurs.
Enfin, dans le prolongement du protocole de collaboration entre Aide à la jeunesse et CPAS, une piste de travail en commun est envisagée dans le cadre de la mise en autonomie. C’estce qui nous est expliqué par le cabinet de la ministre : « Nous pourrions nous inspirer de ce qui se fait à Liège. Lorsque le Service d’aide à la jeunessesuit un mineur et qu’une mise en autonomie est décidée, c’est le CPAS qui accompagne le jeune, ce qui aide à la transition vers la majorité. »
Pas mal de pistes à l’étude qui pourraient faciliter l’accès à l’autonomie de mineurs.
Une ombre au tableau : l’indemnité de 650 euros mensuels (en ce compris une indemnité pour le loyer) versée par la Fédération Wallonie-Bruxelles devraitrester inchangée.
1. Service intersections, Home Juliette Herman :
– adresse : rue Médori, 70 à 1200 Bruxelles
– tél. : 02 475 42 00
– courriel : ccoppe@cpasbru.irisnet.be