Le 23 octobre 2001, la Commission européenne, soutenue par la présidence belge, lançait officiellement l’Observatoire européen pour le changement (OEC ou en anglaisEMCC)1 installé dans le giron de la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail (Fondation de Dublin)2. « Le projet trouve sa genèse suiteà la fermeture de l’usine de Renault-Vilvoorde, en 1997, explique Éric Verborgh, directeur adjoint de la Fondation de Dublin. À cette époque, les 15 États membreset la Commission, accompagnés par un groupe d’experts, épinglent le manque d’instruments permettant d’analyser et d’anticiper les changements qui se déroulent dans le monde desentreprises et de l’emploi et proposent la création d’un observatoire. »
La Fondation de Dublin, déjà aux commandes de l’Observatoire européen des relations industrielles (EIRO), propose naturellement sa candidature pour la création de cenouvel observatoire et est retenue. « Il est certain que la Fondation jouera la complémentarité sur ces deux projets », explique Éric Verborgh. Mais quel va être exactementle cahier des charges de l’Observatoire ? Quel vide va-t-il combler ? « Le nouvel observatoire (OEC) vise l’analyse des changements dans le monde économique, donc plus large que le mondeindustriel3, précise Éric Verborgh. Le premier objectif de l’OEC est de mettre des outils (type : informations, analyses et des clefs d’anticipation du changement) à dispositiondes acteurs (pouvoirs publics, entreprises, syndicats,…) con-frontés aux changements. Cependant, la tâche n’est pas évidente car les attentes sont très variées,mal formulées et émanent d’acteurs très divers provenant de secteurs différents, de niveaux différents (national, régional, international). »
Trois types d’activités
Afin de répondre à ce défi, l’Observatoire jouera le rôle d’assistant s’appuyant sur une première méthodologie visant à identifier les bonnes sourcesd’information sur les changements économiques. Concrètement, trois types d’activités sont envisagées et aujourd’hui en partie mises à exécution. « Lapremière vise la création d’un portail internet recensant les sources d’infos pertinentes et leur validation », explique le directeur adjoint. L’Observatoire veut-il labelliserl’information de qualité sur ces thématiques ? « Pas exactement, précise Éric Verborgh, il s’agit de valider la qualité des sources d’information. »
Le deuxième axe d’activité s’attaquera à l’analyse des facteurs importants du changement. Une tâche énorme… « Nous avons identifié deux facteurs quinous semblent prioritaires : les technologies de l’information et de la communication et les marchés financiers. D’autres facteurs tout aussi importants ont étéécartés pour l’instant vu la charge que cela représente, tels le vieillissement de la population, l’évolution de la demande des usagers,… »
Concernant la troisième activité, l’Observa-toire mise sur l’interactivité et met en place un réseau d’entreprises. « Deux objectifs se profilent derrière ceréseau. Le premier bénéficiant à l’Observatoire est la facilitation et l’identification de la demande des entreprises. Il faut entendre par ‘entreprise’à la fois des représentants de la direction mais aussi des syndicats, précise Éric Verborgh. Les entreprises trouveront leurs avantages dans le networking etl’échange de bonnes pratiques en la matière ». Le choix des entreprises participant à ce réseau est aux bons soins du carnet d’adresses de la Fondation par l’identificationdes pratiques innovantes.
Un large programme. L’Observatoire a-t-il les moyens de ses ambitions ? Côté ressources humaines, il s’appuie sur une équipe de deux chercheurs et une assistante eninformation. Pour ce qui est des finances, 100.000 euros ont été attribués par la Commission au travers de la Fondation de Dublin en 2001. En 2002, le budget prévoit 1million d’euros en partie redistribués en sous-traitance.
1 OEC/ EMCC : Barbara Gerstenberger (research manager) – emcc@eurofound.ie – tél. : + 353 1 2043100 – http://www.eurofound.ie/about/emcc.htm
2 Fondation de Dublin : Éric Verborgh – tél. : + 353 1 2043100
3 Dans un premier temps, le nouvel organisme avait été intitulé Observatoire des mutations industrielles.
Archives
""Observer le changement" pour anticiper les restructurations en entreprises"
serge
24-01-2002
Alter Échos n° 113
serge
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