Le Front commun SDF Bruxelles-Flandre-Wallonie 1 constate qu’un peu partout dans le pays «de plus en plus de propriétaires ‘tolèrent’ des occupants dans leur immeubleabandonné. Pour certains c’est même légalisé par un bail d’occupation précaire, soit avec un particulier, soit pour un collectif, avec même lapossibilité de domiciliations».
«C’est le cas de Jonruelle à Liège, de la rue Gaucheret et de la rue du Progrès en Région bruxelloise, à Charleroi et même en Flandre, observe JeanPeeters responsable du Front commun SDF.
A Anvers, «les singes de l’Escaut» sont un bon exemple : une dizaine de jeunes y logent, organisent des repas, des concerts, des spectacles de théâtre, etc. La Ville d’Anversa signé un contrat d’occupation précaire avec eux il y a deux ans déjà, et c’est l’asbl DAK 2 (Dakloze Aktie Komitee) qui sert d’intermédiaire. Elle est intervenueen faveur de plusieurs jeunes qui avaient auto-réquisitionné un immeuble privé, six mois plus tôt. Le propriétaire exigeait leur expulsion par la police. Le DAK afait alors comprendre au propriétaire que son immeuble étant à l’abandon, il risquait une amende de 200.000 francs. Par contre, s’il signait un contrat précaired’habitation avec les jeunes, il n’aurait pas à payer la taxe et les jeunes entretiendraient le bâtiment. Il a donc opté pour cette solution».
«Mais, poursuit Jean Peeters, il reste une série de questions en suspens. Quelle est la protection légale des occupants, au niveau des risques d’incendie, si lepropriétaire ne respecte pas les délais pour quitter l’immeuble ? Si l’immeuble est remis en état de location aux frais de l’occupant, qui a le droit d’y habiter ? Qu’en est-ildu droit de perquisition ? L’occupant sera-t-il considéré comme cohabitant ou isolé ? Si un pas a été fait au niveau de l’opinion publique, de l’administration, ilen reste à faire au niveau de l’encadrement et de la protection des occupants».
1 Rue d’Aarschot 56 à 1030 Bruxelles, tél. : 02/218 60 09, fax : 02/218 20 97.
2 Steenbergstraat 5 à 2000 Antwerpen, tél. : 03/213 16 33.
Archives
« Occupations d’immeubles de plus en plus « tolérées » ? »
Alter Échos
12-04-1999
Alter Échos n° 50
Alter Échos
Pssstt, visiteur, visiteuse du site d'Alter Échos !
Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web.
Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus,
notamment ceux en lien avec le Covid-19, pour le partage, pour l'intérêt qu'ils représentent pour la collectivité,
et pour répondre à notre mission d'éducation permanente.
Mais produire une information critique de qualité a un coût. Soutenez-nous ! Abonnez-vous !
Et parlez-en autour de vous.
Profitez de notre offre découverte 19€ pour 3 mois (accès web aux contenus/archives en ligne + édition papier)
Sur le même sujet
-
Petite enfance / Jeunesse
Handicap: des crèches «all inclusive»?
-
Environnement/territoire
Occuper et gentrifier
-
Culture
Jeunes et culture: désacraliser
pour mieux rapprocher -
Culture
Entre Bruxelles et la Wallonie, la quête aux subventions
Les plus consultés
- «Derrière les adultes à la rue, il y a des enfants qui trinquent.»
- WhatsApp à l’école: qui a eu cette idée folle?
- Bouillon de lectures
- Communautés d’énergie,
menacées par les entreprises? - Occuper et gentrifier
- La culture au centre
- «Des étudiants s’acharnent alors que l’on sait qu’ils n’y arriveront pas»