Il y a, chez tout jeune, de grandes et de petites douleurs, des bleus à l’âme et des blessures plus graves, des doutes passagers et des décrochages inquiétants.Souvent, les familles ne savent pas à qui s’adresser. Dans l’entité de la Province de Liège, « Openado »1 a vu le jour en décembre2010. Un lieu où il est possible de mettre des mots sur tous les maux.
Openado pour Orientation – Prévention – enfants – adolescents. Situé à la Maison du Social à Liège, le lieu, inspiré par les Maisons desadolescents en France, se veut à l’écoute des jeunes de 0 à 25 ans, regroupant différents services pour essayer de trouver une solution aux détressesrencontrées.
Katty Firquet, député provincial aux affaires sociales, avoue que Liège avait bien besoin d’un tel organisme. « Il existe plus de trois mille associations surLiège qui travaillent dans le domaine de l’aide sociale générale. L’Openado avait donc toute sa raison d’être quant au premier contact pris par unefamille ou un jeune. C’est bien simple, durant les six premiers mois d’existence, nous avons essentiellement rencontré des parents qui avaient fait le tour du réseau pourarriver chez nous en désespoir de cause. Or notre spécificité est la prévention, en devenant un relais de ce réseau existant. Chez nous, pas de filed’attente, une équipe pluridisciplinaire se trouve à disposition pour répondre immédiatement aux questions. Notre première mission est l’accueil,l’information, l’écoute. Comme nous ne faisons pas de thérapeutique, nous établissons un diagnostic de la souffrance. »
Après dix-huit mois d’existence, un constat s’impose : Openado s’intègre parfaitement dans la mission d’aide publique de la Province. « Lagratuité des services est évidemment primordiale et aide les familles à pousser notre porte. Aujourd’hui, les Openado sont la juste continuité des Points cannabismis en place en 2007. Mais les jeunes dépendants se trouvaient stigmatisés. Ici, on prend en charge les jeunes qui souffrent d’addiction, dans une structure qui aborde cetteproblématique parmi d’autres. Nous avons aussi des enseignants qui viennent nous trouver, démunis devant le comportement ou la souffrance d’un jeune. »
Un regard différent sur chaque situation
Céline Deflandre est psychologue au service d’Openado : « J’ai fait partie de l’équipe dès la création du projet. Les personnes sonttoujours reçues par une assistante sociale apte à analyser la demande, qui oriente ensuite vers un psychologue ou une autre aide du réseau. Tous les psychologues d’Openadoont une formation systémique qui permet la thérapie familiale. On peut donc tout aussi bien recevoir des enfants, des ados, des familles ou des parents seuls selon laproblématique. Le fait d’être une équipe pluridisciplinaire nous permet de porter un regard différent sur chaque situation. Une criminologue, une sexologue, uneassistante juridique représentent autant d’avis précieux. Nous rencontrons énormément de jeunes en position de repli et de mal-être, souvent en conflitfamilial ou en décrochage scolaire. Des parents nous demandent des conseils d’éducation, soucieux de bien faire. Des jeunes entre 18 et 25 ans feront plus facilement ladémarche, conscients de leur détresse. Mais quel que soit l’âge, nous essayons toujours d’impliquer la cellule familiale. La parentalité étant aucœur de nos préoccupations, nous comptons développer nos activités de conférences et d’ateliers au vu de la demande réelle des parents. Nous aimerionsaussi développer des activités intergénérationnelles. »
Un Openado s’est ouvert le 12 septembre à Seraing (tél. : 04 338 57 20) et un autre le 19 septembre à Herstal (tél. : 04 240 61 22 ou 0800 12 151).
1. Openado, Maison du Social :
– adresse : rue Beeckman, 26 à 4000 Liège
– tél. : 04 237 93 18
– site : www.openado.be