Le 20 novembre, le député Denis Grimberghs (PSC)1 a interpellé au Conseil régional bruxellois Charles-Picqué, ministre bruxellois chargé de l’Emploi2, sur«le fonctionnement des services de l’Orbem».
Tout en soutenant les initiatives du ministre-président visant «l’insertion socio-professionnelle des moins qualifiés», Denis Grimberghs demande de revoir le fonctionnementde l’Orbem impliquant «une meilleure coordination entre différents acteurs de manière à obtenir une meilleure diffusion de l’information et un meilleur suivi despersonnes». Afin que l’offre corresponde mieux à la demande, le député propose d’accorder un mandat à l’Orbem pour qu’il effectue une présélection pourles employeurs. En effet, «un rapport de l’Orbem signale qu’un grand nombre des demandes d’emploi satisfaites l’ont été au départ de demandes spontanées. 48% desdemandeurs d’emploi ont contacté eux-mêmes leur service d’emploi après avoir vu l’offre. Il n’y a que 30% qui ont reçu une invitation de leur conseiller emploi. Il y a doncmanifestement un problème de rencontre entre les offres et les demandes d’emploi gérées par l’Orbem». En septembre 98, le taux de satisfactions des offres était de50,7%.
Pour sa part, Evelyne Huytebroeck (Ecolo)3 observe qu’au sein de l’Orbem, «il y a des incertitudes par rapport au plan d’accompagnement des chômeurs et des difficultésfinancières en raison du retard de paiement par l’Etat fédéral. L’accumulation des différents statuts entraîne un climat d’instabilité». Plaidant pourune meilleure rencontre entre l’offre et la demande, la députée souligne que l’Orbem «doit être un acteur dynamique de la politique régionale. Or, il est devenu legestionnaire des plans de résorption du chômage. Sa mission première est pourtant le placement». Elle constate également que les entreprises bruxelloisesreçoivent une information insuffisante.
A cela, Charles Picqué répond qu’en 1997, «le taux de satisfaction a été de 73%». Pour lui, «le climat au sein de l’Orbem s’est amélioré et(que) le service au client est au centre des préoccupations. L’introduction de nouvelles techniques permet de mieux répondre aux besoins». Et de rappeler que «l’Orbemreçoit 500 personnes par demi-journée ! Il n’est pas aisé de répondre de manière appropriée à chaque demande». Il reconnaît que «leplus gros problème est d’améliorer la rencontre entre l’offre et la demande. Il faut savoir, précise toutefois Charles Picqué, que Bruxelles est le premier bassind’emplois tant pour les Flamands que pour les Wallons. Il y a plus de Flamands qui travaillent à Bruxelles qu’à Anvers, il y a plus de Wallons qui travaillent à Bruxellesqu’à Liège.» Une autre raison du problème de rencontre entre l’offre et la demande trouve aussi sa cause «dans les exigences exagérées des entreprisesquant aux qualifications des demandeurs d’emploi. C’est là, poursuit le ministre-président, que le travail de l’Orbem prend toute sa signification. Il arrive fréquemment que lesplaceurs de l’Orbem arrivent à persuader les entreprises de modifier leur profil du travailleur recherché». Il insiste également sur la nécessité de«moderniser l’Orbem pour éviter qu’il ne devienne l’Office de placements des plus pauvres». Et de conclure : «Je pense que la politique menée par l’Orbem est efficaceet que les plans de résorption du chômage sont un succès».
Denis Grimberghs reste sceptique quant aux taux de satisfaction que présente l’enquête: «Lorsque j’ai des contacts avec des employeurs, ils ne disent pas qu’ils contactent l’Orbemlorsqu’ils recherchent des travailleurs. Je pense donc qu’il faut améliorer l’image de l’Orbem auprès des employeurs». Il précise encore : «Je n’ai pas dit quel’Orbem mène une politique particulièrement inefficace ou était désorganisé; mais il assume une responsabilité capitale vis-à-vis de ceux qui n’ontpas la chance de trouver spontanément un emploi». Il pense qu’une ordonnance sur l’Orbem devrait en clarifier les objectifs4.
1 Denis Grimberghs, Groupe PSC du Conseil régional bruxellois, rue du Chêne 14 à 1005 Bruxelles, tél. : 02/549 65 05, fax : 02/549 65 08.
2 Cabinet, rue Ducale 9 à 1000 Bruxelles, tél. : 02/506 32 11, fax : 02/514 40 22.
3 Evelyne Huytebroeck, Groupe Ecolo du Conseil régional bruxellois, rue du chêne 14 à 1005 Bruxelles, tél. : 02/549 65 24, fax : 02/549 65 27.
4 En mars 98, un débat aurait dû avoir lieu sur l’ordonnance organisant le statut de l’Orbem. Il n’a plus été abordé depuis. Voir AE n°23 du 9 février 98p. 6.
Archives
« Orbem : améliorer l’efficacité et préciser les objectifs ? »
Alter Échos
07-12-1998
Alter Échos n° 42
Alter Échos
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