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Oui, les enfants aiment l’école !

Les parents et les enseignants veulent la meilleure éducation pour leur enfants. Et eux, qu’en pensent-ils ? L’Observatoire de l’enfance, de la jeunesse et de l’aideà la jeunesse (OEJAJ)1 s’est penché sur les élèves de l’école primaire.

19-05-2007 Alter Échos n° 229

Les parents et les enseignants veulent la meilleure éducation pour leur enfants. Et eux, qu’en pensent-ils ? L’Observatoire de l’enfance, de la jeunesse et de l’aideà la jeunesse (OEJAJ)1 s’est penché sur les élèves de l’école primaire.

Replacer l’enfant au centre des débats, recueillir et analyser son point de vue sur l’éducation qu’il reçoit, c’est l’objectif de cetteétude réalisée par le service de pédagogie expérimentale et théorique de l’Université de Liège. Elle se greffe sur la recherchelongitudinale « Grandir en l’an 2000 »2 lancée en 1989, qui suit 400 enfants de la région liégeoise depuis leur naissance et les accompagnerajusqu’à l’année de leurs vingt ans.
Deux aspects ont été étudiés, d’une part le point de vue de l’enfant sur son éducation scolaire durant les années de maternelle et de primaireet, d’autre part, l’analyse des perceptions de l’enfant de onze ans sur l’éducation qu’il reçoit dans le cadre familial.

Aimer et devoir

Aimes-tu l’école ? L’école, c’est important ? Qu’est-ce qu’un bon élève ?
Entre la 3e maternelle et la 1re primaire, 80 % des enfants disent apprécier l’école. Ils sont encore 70 % en troisième primaire, bien que 20 % aientchangé leur perception entre la 1re et la 3e année : ils n’aiment plus ou plus trop l’école (ils s’y ennuient, il faut faire des efforts,l’attitude de l’enseignant…).
La plupart d’entre eux savent qu’il est important d’y aller, et le sentiment de son utilité augmente. Pour la majorité des enfants, les savoirs (écrire, lire etcalculer) sont des compétences incontournables.
En 3e année, 38 % des enfants considèrent que leur degré de persévérance diminue, et 70 % pensent que faire des erreurs est négatif :l’erreur est loin d’être considérée comme un processus d’apprentissage.
Si les élèves de 1re année, considèrent qu’un bon élève est un élève qui travaille bien, en 3e année, ils’agit davantage d’un élève qui a de bons résultats scolaires. Pour être (ou rester) un bon élève, les enfants comprennent que les critèressont de plus en plus exigeants et leur perception d’eux-mêmes comme bons élèves a tendance à diminuer.
Ils ont une perception globale positive de l’école avec, aux deux extrêmes, 31 % qui développent un rapport idyllique à l’école et 4 % quidéveloppent un sentiment nettement négatif à son égard et qui se sentent mauvais élèves.

Apprendre et contrôler

Deuxième volet de l’étude : en 6e primaire, enfants et parents de l’enquête « Grandir » ont été interrogés surl’éducation familiale. Quel genre d’adulte les parents cherchent-ils à former ? Quelles méthodes éducatives privilégient-ils ? Existe-t-il unespécialisation des rôles parentaux ? Si les enfants sont plutôt en quête de leur propre autonomie, les parents cherchent à voir s’épanouir chez eux desvaleurs de sensibilité ; 60 % des enfants interrogés ne savent pas précisément ce que leurs parents attendent d’eux en termes de métier futur par exemple,mais parents et enfants semblent en revanche se rencontrer sur l’importance de pouvoir accéder aux études supérieures.

Les représentations que les enfants se font de leur environnement éducatif et des méthodes utilisées par les parents ont été mises en évidence. Lecontrôle est la technique la plus répandue, c’est la méthode éducative que les enfants citent le plus souvent. Selon eux, la résolution des problèmespasse par des mesures de contrainte et de surveillance, la privation d’une activité ou d’un objet, les révisions, les devoirs supplémentaires, les remontrances.Viennent ensuite la coordination, la moralisation, la relation, la motivation et la compréhension. Quant au rôle parental, c’est la mère qui apparaît souvent commel’interlocuteur clé dans la vie des enfants. Elle est à la fois soutien scolaire et affectif, compagnon de jeu et elle gère les aspects logistiques.

Les chercheurs espèrent que cette étude suscitera un vrai dialogue entre les parents, les enseignants et les enfants. « Car, disent-ils, si le meilleur médecin ne peutguérir un malade sans sa collaboration, le meilleur éducateur ne peut atteindre son objectif sans la participation de l’intéressé. »

1. OEJAJ, bd Léopold II, 44 à 1080 Bruxelles – tél. : 02 413 37 65 –
courriel : observatoire.enfance-jeunesse@cfwb.be.
Des enfants qui ont beaucoup à dire, Les regards des enfants sur leur éducation scolaire et familiale. Ce document est téléchargeable sur le site www.oejaj.cfwb.be

2. Des synthèses de la recherche « Grandir en l’an 2000 » sont accessibles en ligne sur le site enseignement.be

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