Comment faire en sorte que les stagiaires inscrits dans le dispositif intégré d’insertion socio-professionnelle (DIISP) puissent participer activement à la vie des organismesoù ils effectuent leur formation, ainsi qu’à la concertation sur celle-ci au niveau sous-régional ? Telle était la question au centre de la matinée deréflexion organisée ce 20 octobre. par le CSEF (Comité subrégional de l’Emploi et de la Formation) de Liège1.
Participe présent
Sous le titre évocateur « Du participe passé au participe présent », le CSEF de Liège se penchait sur une question de principe et de pédagogie– encourager la participation des publics comme objectif démocratique –, mais aussi sur une contrainte légale. Depuis un an, l’arrêté du gouvernement wallonportant exécution du décret DIISP rend en effet obligatoires les dispositifs d’écoute et de participation au sein de chaque organisme de formation et au niveausous-régional, sous l’égide de la Commission consultative sous-régionale du dispositif intégré d’insertion (CCSR).
Appelé Commission de concertation stagiaires-opérateurs, cet « espace effectif de participation et de concertation » mis en place par la CCSR, est composé dereprésentants des stagiaires, des organisations syndicales et d’opérateurs impliqués dans le DIISP. Doivent y être traités : des thématiques liéesà l’accueil, l’information, l’orientation, l’évaluation des acquis, le soutien à l’insertion socioprofessionnelle, ainsi que les droits et devoirs dubénéficiaire et de l’opérateur.
Concrètement, au CSEF de Liège, dont le dispositif a inspiré le décret DIISP, sont organisées mensuellement, soit dans les locaux du Forem, soit au sein desorganismes de formation, des réunions entre les « représentants » des stagiaires et ceux des opérateurs, afin d’y aborder les thématiquesévoquées. Parmi les questions en suspens, citons celle de la durée du mandat des stagiaires (qui sont, par définition dans une position transitoire) : elle n’est pasfixée légalement et il s’agit de concilier les tensions qui peuvent apparaître entre la continuité du travail et le renouvellement nécessaire de la Commission.De même, s’agit-il d’intégrer l’asymétrie qui existe entre la situation des opérateurs (professionnels rémunérés assistant à la Commission surleur temps de travail) et celle des stagiaires, qui prennent sur leur temps de formation, voire sur leur temps libre. Ces stagiaires n’étant par ailleurs pas instituésreprésentants de leurs pairs, il s’agit également de penser les modalités de « retour » au sein de leur organisme de formation. De façon connexe, il s’agitégalement de réussir à articuler cette « participation subrégionale » à celle qui se fait, plus localement, au niveau de chaque opérateur, etdont la matinée a permis de rendre compte.
Renverser les rôles du labyrinthe
Malgré ces écueils, des projets concrets ont été pensés depuis la Commission stagiaires-opérateurs et d’autres sont en cours d’élaboration. Le CSEFde Liège a ainsi organisé à deux reprises un « jeu de rôles socioprofessionnel ». Au départ, un constat, émergeant des réunions de laCommission : les dysfonctionnements du DIISP, liés à sa complexité, font apparaître ce dispositif comme une espèce de labyrinthe, pour une bonne part de sesbénéficiaires. En réponse, l’idée de confier au comédien Marc Lebon, la réalisation d’un jeu de rôles labyrinthique, au sein duquel les stagiairesallaient incarner les employés des différentes institutions. Dans un renversement des rôles à visée pédagogique, ce sont, au total des deux sessionsorganisées, pas moins de 275 professionnels de l’insertion (personnel du Forem, travailleurs d’EFT-OISP, permanents syndicaux…) qui ont endossé les rôles de chercheurs d’emploiet de formation, et ont dû essayer de trouver leur chemin dans le labyrinthe de l’offre. Pour les y aider, des stagiaires d’EFT-OISP incarnaient donc les différentes institutionschargées de les accueillir et de les informer (institutions dont le nom avait évidemment été changé).
Dans la même volonté de lisibilité, cette commission stagiaires-opérateurs s’attelle actuellement à la réalisation d’un lexique à l’intention desdemandeurs d’emploi – une espèce de dictionnaire DIISP-français ! D’autres mesures sont également en chantier, qui, toutes, visent à renforcer une participation despublics en formation, qui soit effective, et non cosmétique.
1. CSEF de Liège, quai Banning, 4 à 4000 Liège – tél. : 04 229 11 91.
Les CSEF sont des organismes publics paritaires de concertation et de développement en matière d’emploi et de formation au niveau de chaque sous-région de Wallonie. Au nombre deonze, ils travaillent sur des territoires correspondant à ceux des directions régionales du Forem auxquelles leurs équipes techniques sont rattachées : Arlon, Charleroi,Huy/Waremme, La Louvière, Liège, Mons, Mouscron, Namur, Nivelles, Tournai et Verviers.